伊勢物語 第六十五段
Isé-monogatari [L'Histoire d'Isé] (chapitre 65)

+++++++++++++
+ texte original +
+++++++++++++

むかし、おほやけおぼして使うたまふ女の、色許されたるありけり。大御息所とていますかりけるいとこなりけり。殿上にさぶらひける在原なりける男の、まだいと若かりけるを、この女あひ知りたりけり。男、女方許されたりければ、女のある所に来てむかひおりければ、女、「いとかたはなり。身も亡びなむ。かくなせそ」と言ひければ、(中略)この女、思ひわびて里へ行く。されば、なにのよきことと思ひて、行き通ひければ、みな人聞きて笑ひけり。

(中略)

かくかたはにしつつありわたるに、身もいたづらになりぬべければ、つひに亡びぬべしとて、この男、「いかにせむ。わがかかる心やめたまへ」と、仏、神にも申しけれど、(中略)いとどかなしきこと数まさりて、ありしよりけに恋しくのみおぼえければ、

恋せじと 御手洗河に せしみそぎ
神はうけずも なりにけるかな

と言ひてなむいにける。

(中略)

かかるほどに、帝聞しめしつけて、この男をば流しつかはしてければ、この女のいとこの御息所、女をばまかでさせて、蔵にこめてしをりたまうければ、蔵にこもりて泣く。

海人の刈る 藻に住む虫の われからと
音をこそ泣かめ 世をば恨みじ

と泣きをれば、この男、人の国より夜ごと来つつ、笛をいとおもしろく吹きて、声はをかしうてぞ、あはれにうたひける。かかれば、この女は、(中略)

さりともと 思ふらむこそ かなしけれ
あるにもあらぬ 身を知らずして

と思ひをり。男は、女しあはねば、かくしありきつつ、人の国にありきて、かくうたふ、

いたづらに 行きては来ぬる ものゆゑに
見まくほしさに いざなはれつつ

++++++++++
+ traduction +
++++++++++

Il était une fois une des femmes d'un empereur qui a été permis de s'habiller d'une couleur interdite aux gens ordinaires (= elle était en faveur auprès de l'empereur). Elle était une cousine de la mère de l'empereur. Et il était un homme qui pouvait voir l'empereur directement, avait le nom de famille "Ariwara" et était très jeune. Il a eu des relations avec elle. Parce qu'il était jeune et il a été permis d'entrer dans les chambre des femmes de l'empereur comme le harem; il est allé dans sa chambre et en face d'elle. Donc elle lui a dit, "C'est très honteux. Je me perdrai. Ne faites pas ça, s'il vous plaît."... Et elle a eu la douleur de tromper l'empereur et est retourné chez ses parents. Il a pensé que c'était commode pour la voir et fréquenté chez elle pour avoir des relations. Donc les gens ont écouté ce bruit de cet homme et ri de sa débauche des femmes.

+++

Il a continué une telle action déshonorante longtemps mais il a pensé qu'il devait s'abandonner au désespoir de l'immoralité et se perdre finalement. Donc cet homme a prié les dieux, "Que faire? Arrêtez mon amour, s'il vous plaît."... Mais sa tristesse est devenue de plus en plus forte, il a soupiré beaucoup plus qu'avant et à la fin il a donc chanté;

J'ai décidé de ne pas l'aimer et je me suis lavé les mains dans le ruisseau de Mitarashi (qui coule à travers le sanctuaire du shïnto, Kamigamo à Kyoto) comme serment devant les dieux, mais les dieux ne l'ont pas accepté.

+++

Un peu après l'empereur a écouté ce bruit de leur tromperie en amour et éxilé cet homme de la capitale. Alors la mère de l'empereur (qui était aussi une cousine de cette femme) a fait retourner cette femme chez leur famille et l'a enfermée dans un dépôt pour punir. Donc elle a pleuré dans le dépôt.

La phrase "par ma faute" et le nom de l'insecte dont le goémon que des plongeuses cueillent se couvre ont la même prononciation (c'est un évocation poétique). Je pleure à cris mais c'est "par ma faute" donc je n'ai jamais la rancune contre la relation avec lui.

Cet homme est venu chaque soir à la capitale de la région à laquelle il a été exilé et il a joué très bien de la flûte et chanté avec sa belle voix émouvante. Alors elle a pensé,

Il est triste qu'il probablement croie me voir un jour parce qu'il ne sait pas ma situation de vivre en réprouvé.

Pour cet homme, parce qu'il n'a pas pu la voir, il a erré dans la capitale en jouant de la flûte et en chantant, vagabondé dans cette région et chanté,

Il est clair que je vais à la capitale inutilement et enfin je retourne à la région. Mais mon aspiration de la voir m'invite à venir à la capitale (et je viens là).

+++++++++++++
+ commentaire +
+++++++++++++

Isé-Monogatari est l'histoire d'un play-boy à l'époque Héïan. Dans cette histoire on appelle l'héros "un homme" seule, mais il est clair que le modèle du héros est Ariwara-no-Narihira (在原業平) (825 - 880). Et ce chapitre est l'histoire de l'amour tragique entre la princesse de l'empereur Séiwa (清和天皇) (850 - 880); Fujiwara-no-Takaïko (藤原高子) (842 - 910) et lui.

Ariwara-no-Narihira descend de l'empereur Héiséï (平城天皇) (774 - 824) mais il était d'un rang inférieur comme fonctionnaire dans toute sa vie. Il a aimé beaucoup d'amours à sa guise, comme cette chapitre réalisé son amour sans peur de la colère de l'empereur et fabriqué beaucoup de wakas (la poésie japonaise) passionnés. Donc la vie d'Izumi-shikibu et la sienne ressemblent bien. Mais le caractère de ses wakas de Ariwara-no-Narihira est ouvert et par contre celui de Izumi-shikibu est un peut introverti. En plus sa vie a influé sur la littérature postérieure et par contre on considérait celle d'Izumi-shikibu et ses œuvres comme particulières. Pourquoi? Puisque Izumi-shikibu était une femme. (voir "Izumi-shikibu-nikki")

En tout cas, la vie de Ariwara-no-Narihira et Isé-monogatari a influé sur l'art postérieur, non seulement la littérature mais le théâtre, la peinture et la cérémonie du thé. Par exemple, Hikaru-Genji (dans Genji-monogatari) a une liaison avec la princesse de l'empereur Kiritsubo (= père de Genji). La douleur de l'amour tragique domine toute la vie de Genji et est donc le thème principe dans Genji-Monogatari. Soit dit en passant, la différence entre ce chapitre et Genji-monogatari est que Ariwara-no-Narihira est positif et optimiste. C'est bien sûr grâce à sa personnalité mais on ne doit pas oublier que cette difference reflète celle de l'atmosphère de l'époque. L'époque d'Isé-monogatari est le début de l'époque Héïan. L'atomosphère du début d'une nouvelle époque est jeune, énergique et actif. Par contre, l'époque où Genji-monogatari a été écrit est l'apogée de la prospérité de l'époque Héïan. Après le sommet, il n'y a pas le choix; on doit descendre. Donc derrière la magnificence de l'époque Héïan, le pessimisme s'attache à Genji-monogatari.

+++

Dans la littérature classique du Japon, on souvent voit la description de la couleur et du style des vêtements. Bien sûr on les a écrit pour expliquer le goût des personnages nobles, les rehausser et nous donner une image colorée des scènes. Mais le point est la couleur et le style des vêtements qui signifie la classe de la noblesse. L'empereur a monopolisé quelques couleurs pour hausser son autorité; qui s'appelle "Kin-jiki (禁色)" par exemple "Korosén (黄櫨染)" comme l'ocre orange qui symbolise le soleil. Donc dans le texte "être permis le Kinjiki" signifie obtenir la grande faveur de l'empereur. Et malgré obtenir cette faveur, il était indispensable d'apporter la puissance et la prospérité à sa famille, l'heroïne a eu une liaison avec Ariwara-no-Narihira. Donc elle a dit "Je me perdrai" et sa cousine lui a donné la correction. Pourquoi la faveur de l'empereur a apporté la prospérité? Parce qu'en ce temps-là, des enfants nobles ont été élevés chez les parents de leur mère. Si un prince est devenu l'empereur, le grand-père maternel a pu avoir une grande influence sur lui et une grande puissance.


escales (accueil) / invitation à la littérature classique du japon (retour)
Copyright © 2006  eau_du_léthé. Tous droits réservés. / All rights reserved.
Hosted by www.Geocities.ws

1