Mont-Laurier
Petite histoire des municipalit�s de Mont-Laurier.

Mont-Laurier est la r�sultante d�une s�rie de fusions et de d�fusions municipales �tal�es sur plus de cent ans. La premi�re municipalit� du territoire avoisinant le Rapide de l�Orignal est celle des Cantons unis de Robertson et de Pope �rig�e le 7 octobre 1897. Regroup�s autour de Solime Alix, les r�sidents du canton de Robertson avaient fait une premi�re demande l�ann�e pr�c�dente : demande rejet�e car la loi exige 300 signatures pour que naisse une municipalit�. Il leur faut donc se trouver des alli�s. Soit les gens du canton voisin de Pope, soit ceux de Campbell, sur l�autre rive, ceux-l� m�me qui viennent de leur �voler� leur �glise. Il n�en est pas question, bien s�r. Ce sera Robertson et Pope. La municipalit� englobe la montagne du Diable � le mont Laurier � et le village qui prend naissance autour de la ferme Neuve. Le premier maire, M. Alix, est entour� des conseillers Charles Bock, Joseph Dumouchel, Joseph Forget, Joseph Jolicoeur, Augustin Marcotte et L�onard Lafontaine de la ferme Neuve.

Un territoire qui se municipalise re�oit une certaine somme d�argent pour ses travaux d�infrastructures : routes, ponts, aqueduc. Les gens de Campbell, voyant arriver cet argent dans Robertson et Pope, demandent et obtiennent la municipalit� du canton de Campbell en janvier 1900. Le premier maire, Jean-Baptiste Forget, marchand g�n�ral dans le haut du village, tient conseil chez lui avec Messieurs Adrien Trudeau, L�on Plouffe, Odilon Guindon, Pierre Lortie, Minisippe Charbonneau et Joseph Thibault. Au cours des ann�es, le seul canton de Campbell donnera naissance � cinq municipalit�s : Mont-Laurier, Campbell est, Campbell ouest, Lac-des-�corces et Val-Barrette.

C�est le 18 ao�t 1909 que les citoyens du village de la municipalit� de Campbell apprennent que le Lieutenant-gouverneur les autorise � fonder une nouvelle corporation municipale sous le nom de Mont-Laurier. Ce patronyme veut honorer le premier ministre du Canada de l��poque, Wilfrid Laurier. Les premiers conseillers �lus sont Jean-Baptiste Forget, Ovila Boisvert, Henri Coursol, No� L�Allier, Melchior Forget, Wilfrid Touchette et Anthime DuBreuil, qu�ils �lisent maire. Le village de Mont-Laurier est une toute petite municipalit� qui va, grosso modo, de la Li�vre � l�actuel parc industriel en suivant le boulevard du m�me nom, puis traverse jusqu�� la gare � la hauteur de la Plaza Paquette.

Il se passe la m�me chose sur l�autre rive o� les d�fricheurs autour de la ferme Neuve obtiennent leur municipalit�, Ferme-Neuve, en 1911. En partant, ils emportent la partie nord du canton de Pope, du lac des Pionniers jusqu�� la ferme Neuve et la montagne du Diable.

Pendant ce temps, � Mont-Laurier, le conseil vote, en 1910, un emprunt pour doter le village d�un syst�me d�aqueduc. C�est au tour des gens du Rapide de voir passer ce bel argent. Il ravive la rivalit� entre les gens des deux rives, rivalit� qui date du premier jour, le 15 juillet 1885. En 1913, Solime Alix rassemble ses amis des rues du Portage, Limoges et des terres voisines et les convainc de cr�er la nouvelle municipalit� de Rapide-de-l�Orignal. Elle conna�tra une existence �ph�m�re en raison de probl�mes li�s, entre autres, au syst�me d�aqueduc : accidents et poursuites judiciaires. Faisant preuve de maturit� politique, les deux maires rivaux, Alix et �phrem Sabourin, n�gocient la fusion avec Mont-Laurier qui se fera en 1915.

Mont-Laurier acquiert le statut de ville en 1951. La municipalit� des Cantons unis de Robertson et Pope prendra un temps le nom de Bourassa dans les ann�es 1960, puis celui de Laurier Bourassa, officialis� le 1er janvier 1965, avant de redevenir Robertson et Pope, puis la municipalit� de Des Ruisseaux en 1974. Sur l�autre rive, Campbell-est devient Brunet en mars 1953.

Le baby boom que connait le Qu�bec tout au long des ann�es 1950-1960 fait grimper la population du petit Mont-Laurier qui �touffe � l�int�rieur de ses limites. Les gens se construisent de plus en plus � l�ext�rieur du territoire de la municipalit�, sur les hauteurs derri�re la Plaza, le long des routes rurales, l� o� les taxes sont basses, mais tout en profitant gratuitement des services de la ville-centre : palais des sports, piscine, service d�incendie. De plus, � compter des ann�es 1960, l�aqueduc du lac Thibault ne fournit plus, l��t�, � la demande d�eau. Les gens de Brunet, qui profitent du syst�me d�aqueduc de Mont-Laurier sans en payer les taxes municipales, sont les premiers rationn�s m�me si le tuyau d�amen�e passe sur une partie de leur municipalit�. Alors, les femmes vont prendre les choses en main. Elles se pr�sentent aux s�ances du conseil municipal de Brunet, b�b�s dans les bras : �Il nous faut de l�eau pour laver les enfants. Il faut annexer Brunet � Mont-Laurier, quitte � payer les taxes. On veut un r�f�rendum.� Elles l�auront et le gagneront. En 1971, la partie ouest du canton de Campbell-Brunet, du lac des �corces jusqu�� la Li�vre, devient partie de Mont-Laurier.

L�histoire se r�p�te sur la rive ouest de la Li�vre o� on envahit la municipalit� de Des ruisseaux, ex-municipalit� de Robertson et Pope, derri�re le Centre Hospitalier et le C�gep. Les taxes sont basses et on y profite de services dont les co�ts sont assum�s par les citoyens de Mont-Laurier.

Finalement, au d�but des ann�es 2000, les fonctionnaires du Minist�re des Affaires municipales du Qu�bec proposent le regroupement de six municipalit�s pour former un grand Mont-Laurier r�gional : Des Ruisseaux, Lac-des-�les, Mont-Laurier, Beaux-Rivages, Lac-des-�corces, Val-Barrette. Finalement, le projet sera divis� en deux municipalit�s : Beaux-Rivages, Lac-des-�corces et Val-Barrette, d�un c�t�, puis Des Ruisseaux, Mont-Laurier et Lac-des-�les de l�autre. Les citoyens de cette municipalit� choisiront, par r�f�rendum, de se d�tacher en juin 2004.

L�agriculture � Mont-Laurier
par David Saint-Germain

L�occupation permanente des Hautes-Laurentides, et donc de Mont-Laurier, ne commence qu�� la fin du 19e si�cle sous le mouvement initi� par le cur� Labelle. L��nergique cur� pr�chait l�ouverture � la colonisation des territoires du nord pour sauver la race canadienne-fran�aise. Il s�agissait, selon la croyance de l��poque, d�un v�ritable paradis agricole qui allait assurer la prosp�rit� du peuple canadien-fran�ais. C�est sous ce mouvement que les premiers colons arrivent au Rapide-de-l�Orignal � l�automne
1885.

D�s leur arriv�e, les colons Fortier, Bail et Alix ont bien du pain sur la planche. L�occupation du territoire passe d�abord par l�agriculture puisqu�elle permet l�autonomie alimentaire. D�autant que les voies de transport n��tant pas d�velopp�es, il est difficile d�importer la nourriture requise. Il faut donc d�fricher un espace o� cultiver. C�est un travail monumental car toute la r�gion imm�diate est recouverte d�arbres. Ainsi commence la lente op�ration du d�frichage. Il faut couper les arbres, les �brancher, d�blayer les embarras et tout couper en bille. Le bois de meilleure qualit� est conserv� pour la construction alors que le reste est br�l� dans les feux d�abatis. Les souches seront progressivement enlev�es au cours des ann�es. De plus, il faut aussi construire la maison, la grange, l��table. S�installer demande un travail incessant �tal� sur plusieurs ann�es.

L�agriculture des premiers colons est avant tout une agriculture de subsistance. �ventuellement, elle devait s�industrialiser et exporter ses produits vers les grands centres urbains. Ce plan si simple ne se d�roula pas exactement comme pr�vu pour les habitants de Mont-Laurier. D�abord, le territoire n�est pas tr�s propice � l�agriculture et ne r�pond pas aux attentes des colons car il est tr�s vallonn�. La saison de croissance commence plus tard et se termine plus t�t compar�e aux autres r�gions agricoles du Qu�bec. Face � ces conditions et � l�insatisfaction qui en ressort, plusieurs colons abandonnent. Pensons � Adolphe Bail et Alfred Fortier qui ont quitt� la colonie en 1895 et en 1898 respectivement. Puis, il y a �galement la pi�tre qualit� des voies de communication. Avant l�arriv�e du chemin de fer en 1909, il n�existe que le chemin Chapleau (1882) et le chemin Gouin (1901) pour se rendre � Mont-Laurier. La mauvaise qualit� de ces routes emp�che le d�veloppement de l�agriculture car il devient d�sastreux de transporter des denr�es p�rissables.

Les premiers agriculteurs ont d� se tourner vers les compagnies foresti�res pour assurer leur survie. Le commentaire de Joseph Gu�rin, de Kiamika, explique bien le contexte : � Nous avions qu�eux[les marchands de bois] � qui on pouvait vendre. Aujourd�hui, nous avons les chars, nous vendons aux commer�ants de Montr�al et d�ailleurs� �. Ainsi donc, �tant donn� l�impossibilit� de d�velopper l�industrie agricole, les colons se sont tourn�s vers l�industrie foresti�re pour s�assurer d�un revenu d�appoint.

En 1909, le chemin de fer arrive enfin � Mont-Laurier et il devient alors possible d�exporter facilement les produits agricoles vers les centres urbains. La venue du train va donner un second souffle � l�agriculture en lui permettant de se tourner vers l�industrie laiti�re.

On voit alors plusieurs initiatives agricoles marquer le paysage de Mont-Laurier comme la ferme exp�rimentale d��variste Forget, des expositions agricoles et des associations de cultivateurs (UCC, JAC et Cercles des fermi�res).

Penchons-nous sur une initiative qui a particuli�rement marqu� le visage de Mont-Laurier : la Coop�rative agricole de la Vall�e de la Li�vre. Lors de la crise �conomique de 1929-1939, les agriculteurs sont durement touch�s. Ainsi un petit groupe de 25 cultivateurs, sous la gouverne de l�agronome Louis-J. Pelletier, d�cident de fonder la Coop�rative agricole en 1931 afin de se sortir de la mis�re. Entre 1932 � 1936, il y a un recrutement intensif aupr�s des fermiers de la r�gion et le nombre de membres augmente � 164 plus 24 membres affili�s. Afin de cr�er un d�bouch� commercial pour ses membres la Coop�rative envisage la cr�ation d�une beurrerie. Apr�s une premi�re tentative d�achat infructueuse, elle d�cide de b�tir sa propre beurrerie qui ouvre officiellement ses portes le 24 novembre 1936 sur la rue H�bert. Elle produit alors une grande quantit� de beurre de haute qualit�. En effet, sous la supervision du beurrier Conrad Grenier, 96% de la production �tait du beurre No.1. La qualit� de la production eut un effet important sur le chiffre d�affaires de la Coop�rative. En 1932, il est de 4 916,20 $, en 1939, de 189 931,77 $ et en 1945, de 624 107,24 $. Un succ�s incroyable dans un court laps de temps. Ce succ�s continue durant les Trente glorieuses (de 1945 � 1975) mais le contexte des ann�es 1980 est tr�s d�favorable et provoque un d�clin marqu� pour la Coop�rative qui doit alors progressivement fermer plusieurs de ses installations. Malgr� les difficult�s, la Coop�rative agricole est encore bien pr�sente � Mont-Laurier.

Avec l�arriv�e du chemin de fer, Mont-Laurier devient le chef-lieu de la toute la r�gion. Les habitants d�laissent alors l�agriculture de subsistance pour se tourner vers les industries qui s�y d�veloppent. L�agriculture quitte donc le centre urbain pour se d�velopper en p�riph�rie mais continue de marquer le d�veloppement de la ville. La fromagerie Saputo qui ouvre ses portes en septembre 1982 d�montre la pr�sence continue de l�industrie laiti�re.

Encore � ce jour, l�agriculture joue un r�le important dans la vie quotidienne des gens de Mont-Laurier et des environs. Bien que le grand r�ve agricole du cur� Labelle n�ait pas enti�rement r�sist� aux �preuves du temps, l�agriculture demeure bien concr�te dans le paysage de Mont-Laurier car elle a su s�adapter aux r�alit�s du terrain et innover. Le d�veloppement r�cent de l�agrotourisme marque-t-il une nouvelle �re pour l�agriculture locale et r�gionale ?

Des installations d�une cabane � sucre vers 1982. Bien que l�industrie bovine et laiti�re demeure tr�s pr�sente, on assiste progressivement � une diversification du milieu agricole. L�ac�riculture se d�veloppe comme une v�ritable industrie dans la r�gion et r�ussit � offrir un excellent produit sur les march�s ext�rieurs : le sirop d��rable ! Il ne faut pas chercher bien loin pour trouver une �rabli�re !

L�industrie foresti�re en Haute-Li�vre
Par Gilles Deschatelets

C�est un vieux draveur de 86 ans qui parle : �En autorisant le flottage du bois sur la Li�vre nous avons fourni aux industries un moyen de transport gratuit vers leurs usines de l�Outaouais. En cons�quence, elles n�ont pas investi ici dans des usines de transformation, elles se sont content�es de nous vider de notre ressource. Il y avait tant de bois qui flottait sur la rivi�re que nous ne voyions m�me plus l�eau.� On peut diviser l�histoire de l�exploitation foresti�re sur la rivi�re du Li�vre en trois grandes p�riodes : la p�riode du bois �quarri, celle du bois de sciage et celle de la �pitoune�.

Le bois �quarri ou carr�
L�industrie foresti�re du Canada est n�e gr�ce aux difficult�s d�approvisionnement que connait la Grande-Bretagne lors du blocus europ�en d�cr�t� en 1807 par Napol�on. Les chantiers navals britanniques manquent du bois n�cessaire � la construction et � la r�paration des navires de la flotte et, comme sa puissance est intimement li�e � sa domination des mers, la Grande-Bretagne se tourne vers le Canada et met en place des mesures protectionnistes qui vont encourager la croissance de l�industrie foresti�re canadienne. La lev�e du blocus, en 1812, ne ralentira pas le commerce du bois car ces mesures seront maintenues jusqu�au d�but des ann�es 1840. La ressource s��puisant dans l�Outaouais, car on ne coupe que les plus gros arbres, l�exploitation foresti�re monte vers la r�gion des Hautes-Laurentides et de ses majestueux pins blancs.

Baxter Bowman dirige la premi�re �quipe de b�cherons sur la rivi�re du Li�vre � l�automne 1824. Deux ans plus tard, le marchand g�n�ral et ma�tre de poste L�vi Bigelow, lui aussi de Buckingham, initie une entreprise semblable. Ils se tailleront de v�ritables empires forestiers et la coupe se fait alternativement sur une rive et sur l'autre chaque ann�e pendant le quart de si�cle qui suit. Les chantiers et les fermes en for�t de l'un servent � l'autre l'ann�e suivante. Quand la Grande-Bretagne met fin progressivement � ses tarifs protecteurs, les grands pins canadiens ne peuvent plus concurrencer ceux d�Europe du Nord. Il s�ensuit une crise tr�s dure dont les effets vont en s�amplifiant de 1843 � 1850. Bowman et Bigelow c�dent alors le pas � un nouveau groupe, MacLaren et Ross, chacun exploitant son c�t� de la rivi�re.

Le commerce du bois �quarri reprendra par la suite et conna�tra son apog�e sur la Haute-Li�vre au d�but des ann�es 1860. Mais l�exploitation foresti�re n�entra�ne pas de v�ritables retomb�es �conomiques ni le d�veloppement du territoire.

L�abattage et le flottage du bois sont les seules activit�s des travailleurs forestiers, originaires d�autres lieux et qui y retournent une fois l�ouvrage accompli, emportant leurs gains avec eux. La r�gion des Hautes-Laurentides est un immense r�servoir d�une mati�re premi�re, le pin blanc, qu�on exploite syst�matiquement. Le commerce du bois �quarri ira en d�clinant jusqu�� la fin du 19e si�cle.

Le bois de sciage
La fermeture partielle du march� britannique au bois canadien a �t� heureusement combl�e par la hausse de la demande am�ricaine. L�urbanisation croissante aux �tats-Unis cr�e l�ouverture d�un nouveau march� qui s�accommode de plusieurs essences de bois d��uvre (bouleau, �rable, �pinette) dont on utilise au maximum les pi�ces coup�es alors que l�exploitation du bois �quarri laissait pourrir sur place les grands pins blancs jug�s imparfaits apr�s avoir �t� abattus.

L�industrie du bois de sciage des ann�es 1850 � 1880 en reste au niveau primaire de l�abattage et du flottage du bois mou qu�on traite � l�ext�rieur de la r�gion. Aussi aucun �tablissement humain permanent n�en est-il sorti. Il faudra attendre la fin du XIXe si�cle avant que la compagnie MacLaren ouvre des scieries et d�autres installations sur la Haute-Li�vre. L�av�nement du chemin de fer en 1909 va permettre d�sormais d�exporter le bois franc qui flotte difficilement. Son exploitation devient rentable si le bois est sci� sur place et export�. Les moulins � scie vont se multiplier et transformer l��conomie r�gionale.

Chaque village aura son moulin. Dans la seule r�gion de Mont-Laurier on en d�nombrera plus d�une centaine dans un rayon de 40 milles. La p�riode 1890-1920 verra l�industrie foresti�re devenir le secteur cl� de l��conomie des Hautes-Laurentides en cr�ant des emplois qui contribuent au d�frichement de nouveaux espaces et � la formation de villages.

L��re de la pitoune
L�industrie du bois de sciage commence � battre de l�aile � l�approche de la Premi�re Guerre mondiale. L�industrie du bois de pulpe s�implante graduellement et acc�l�re son expansion dans la premi�re d�cennie du XXe si�cle. Elle menace s�rieusement l�h�g�monie de l�industrie du bois de sciage. D�autant que nos for�ts r�sistent mal � l�assaut de leurs plus beaux arbres. Les pins g�ants ont �t� d�garnis par la hache des b�cherons et par les incendies que la pr�sence humaine rend plus fr�quents. Les sapins ont envahi les pin�des et les arbres sont g�n�ralement plus petits. Mais ce qui est consid�r� comme une for�t pauvre pour le sciage va faire la richesse de l�industrie du papier. Commence alors l��re de la pitoune. Elle offre le double avantage de flotter et d��tre r�duite en copeaux transportables par le train ou par camion. La crise �conomique de 1929 touche durement l�industrie foresti�re alors que le bois d��pinette qui se vendait 42 $ le mille pieds chute � 12 $. La reprise �conomique et l�arriv�e de la route �nationale� (la 117) � Mont-Laurier, en 1940, provoque un nouvel essor de la foresterie et de l�exportation de ses produits vers les march�s ext�rieurs.

Le monopole de la MacLaren
Les concessionnaires forestiers de la Haute-Li�vre se heurtent d�s le milieu du XIXe si�cle au contr�le des glissoirs des High Falls (Grandes Chutes), au sud de Val-des-Bois, par deux grandes entreprises, celle de James MacLaren et de ses cinq fils, et celle des fr�res Ross. Les deux soci�t�s sont compl�mentaires depuis longtemps et se partagent les rives de la Li�vre. Surtout, elles sont copropri�taires du glissoir qui permet de contourner les chutes qui bloquent la rivi�re. Elles en tirent avantage et en refusent l�usage aux entreprises rivales dont les territoires de coupe sont situ�s en amont de la Li�vre. Toutes se heurtent au �bouchon� des High Falls.

Devant leurs nombreuses plaintes, le gouvernement du Qu�bec commande une �tude dont le rapport est d�pos� le 27 ao�t 1889 par J.-B. Charleson. Il recommande une �chelle tarifaire pour les futurs utilisateurs du glissoir. La r�ponse des MacLaren et des Ross est cinglante : l��tat ne doit pas s�ing�rer dans les affaires priv�es. Une autre �tude est command�e, en 1900, suite aux plaintes de deux concessionnaires importants du haut de la Li�vre, Albert McConnell et Henry Kelly Egan. Le rapport de l�ing�nieur Louis-A. Vall�e, d�pos� le 10 juillet 1900, sugg�re lui aussi un p�age r�glementaire aux utilisateurs. La r�ponse des deux propri�taires est la m�me : l��tat n�a ni le droit ni le pouvoir d�imposer un tarif r�glementaire et ne peut les obliger � entretenir et ouvrir le glissoir au public. Elles s�en prennent aux plaignants les accusant d�exporter de l��pinette � l��tat brut aux �tats-Unis, ce qui prive la province de revenus et r�duit les chances de cr�er sur la Li�vre une industrie viable des p�tes et papiers. Ce qu�elles-m�mes ne feront jamais, la MacLaren �rigeant plut�t son usine de p�te � Buckingham en 1901.

Tout en se posant en d�fenseur des colons, le g�rant de la MacLaren, John Edward Vallillee, sugg�re que le concessionnaire forestier demeure propri�taire du bois qui se trouve sur le lot conc�d� au colon, pour une p�riode de trente mois apr�s l��mission du billet de location, afin qu�il soit en mesure de faire couper le bois ayant une valeur marchande. Il pr�tend que cette mesure serait � l�avantage du colon parce que ce dernier serait pay� pour les travaux de coupe. Un p�age officiel et obligatoire ne sera effectif qu�� compter du 24 avril 1903.

Ces retards d�couragent les concessionnaires forestiers qui pr�f�rent alors vendre. La MacLaren s�empresse d�acheter leurs concessions et acquiert, en 1901, les installations de la compagnie Ross. En mai 1905, l�emprise des MacLaren est consolid�e par l�adoption de la loi 5 qui conf�re � la Lievre River Valley Power, Traction, and Manufacturing Company, contr�l�e par Albert MacLaren, toute une s�rie de privil�ges exclusifs : celui de construire une ligne de chemin de fer entre Hull et Kiamika, de pouvoir entrer en tout temps sur la partie de la rivi�re du Li�vre qui se trouve au-dessus des fourches et sur tous les autres lacs, cours d�eau et nappes d�eau tributaires; de pouvoir y construire des digues et des barrages, y harnacher les pouvoirs hydrauliques, contr�ler les niveaux d�eau, etc. Bref, la MacLaren �tablit un v�ritable monopole �conomique le long de la Li�vre. Comme l��crit l�historien Pierre Louis Lapointe : �Apr�s l�adoption de cette loi, la vall�e est cadenass�e!�

En 1912, par le biais de la Lievre River Telephone, la MacLaren devient la seule compagnie � exploiter l�ensemble du r�seau t�l�phonique de la Li�vre, de Buckingham � Ferme-Neuve. C�est un sch�ma d�exploitation vieux de deux si�cles que vient bousculer la Loi sur les for�ts de 1986.

Quelques propri�taires de moulins � scie de Mont-Laurier
Par Suzanne Gu�nette

Solime Alix et Adolphe Bail
En 1887, les deux associ�s construisent un moulin � scie sur le ruisseau Alix. Il est actionn� par l�eau du ruisseau et le sciage se fait avec une scie debout. Il br�lera quelques mois plus tard.

Joseph Limoges
En 1895, Joseph Limoges arrive de Saint-Hyppolyte et fait �riger une digue en bois au milieu du rapide afin d�alimenter en eau un moulin qu�il projette de faire construire sur la rive est de la Li�vre. Il en confie la construction et le fonctionnement � Joseph Bri�re. Bri�re quitte apr�s deux ans et Limoges c�de son entreprise � Louis Bri�re, fr�re de Joseph. Ce dernier meurt peu de temps apr�s et le moulin devient la propri�t� de Dosith�e Legault qui y ajoute un moulin � farine. Lorsque celui-ci est d�moli, la meule est r�cup�r�e par le cur� Pierre Neveu qui l�installe pr�s du pont Reid o� une plaque rappelle les noms des pionniers du Rapide-de-l�Orignal.

Samuel Ouellette
La Chartrand Cie, cr��e par Wilfrid Chartrand, Am�d�e Chartrand, Jean-Baptiste Forget, Napol�on B�langer, Adrien Trudeau et Joseph Forget, op�re en 1903 un moulin � scie actionn� � la vapeur � l�embouchure du ruisseau Villemaire. En 1905, Forget et Trudeau demeurent les seuls propri�taires et, apr�s le d�c�s de Trudeau, en 1908, Forget vend son entreprise � Samuel Ouellette. Celui-ci l�agrandit et en fait l�entreprise de sciage la plus active dans le nord. Le moulin � scie vient alors � fonctionner 24 heures par jour et emploie jusqu�� 100 hommes et 100 paires de chevaux.

Autres scieries
La Scierie Laframboise � la sortie du Rapide-de-l�Orignal vers Ferme-Neuve � laquelle est associ�e le Dr Oscar Godard; celle de Joseph Blais pr�s du rapide de la Tortue; la Eagle Lumber �tablie par S�raphin Bock, en 1909, � l�entr�e du village sur la route, rive est, menant � Ferme-Neuve, et qui sera ras�e par un incendie en octobre 1966; finalement, mentionnons le moulin � scie portatif de Godfroy Lamarche, sur la rue du Portage, �tabli vers 1909.

Des industries � Mont-Laurier
Par Suzanne Gu�nette

La Tannerie coop�rative du Nord
Elle fut mise en place par Zotique Renault dans le quartier du bas du village, pr�s du site du parc Pierre-Neveu. Elle employait 6 personnes et les propri�taires �taient Romuald Brisebois, Samuel Ouellette, Euclide et Josaphat Lefebvre. Elle fermera ses portes vers les ann�es 1920 et sera d�truite par un feu le 14 f�vrier 1930.

La Fonderie Mont-Laurier
Cr��e par Samuel Ouellette vers 1913, elle �tait situ�e au pied du mont Laurier, sur la rue du Pont. Elle usinait des pi�ces pour r�parer les moulins � scie et les machines agricoles. Elle fut vendue � Elph�ge R�gimbald et Ald�ric Tass� qui y ajout�rent la fabrication de chaudrons de cuisine et de jouets pour enfants. Elle devint la propri�t� d�un monsieur Trottier par la suite.

La briqueterie
La Briqueterie du Rapide de l�Orignal a �t� cr��e en 1905 par trois hommes d�affaires, le cur� Joseph Alphonse G�nier, le Dr Oscar Godard et l�entrepreneur Adolphe-Fran�ois Savaria. Elle occupait une partie de la rue Limoges entre les rues Parent, du Parc et Reid. On y fabriquait au d�but des briques pour les chemin�es puis pour le rev�tement ext�rieur de maisons et b�timents aussi divers que des �coles de rang, le premier �v�ch�, l�Acad�mie du Sacr�-C�ur, le premier s�minaire, le magasin de la MacLaren et plusieurs autres.

La Centrale Hydro�lectrique
La construction de la centrale, dirig�e par Jean-Baptiste Reid en 1911-1912, �tait un exploit pour l��poque. M. Reid ne pouvant assumer seuls les co�ts de construction et d�exploitation, il fonda avec des actionnaires une soci�t� qui portera le nom de The Laurentian Water & Power Co. Au d�but des ann�es 1920, une machine pour fabriquer des manches � balai est install�e derri�re la moulange pr�s des fen�tres donnant sur le bassin. En 1926, on remplace le premier barrage par un pont-digue que l�on agrandit en 1935. En 1981, la centrale est vendue � Hydro-Qu�bec pour la somme de 200 000 $, puis revendue � une de ses filiales, Hydromega, pour plus de 2 000 000 $.
 
Les artisans de l��conomie
1885 - 1910

par Suzanne Gu�nette

Que ce soit par l�ouverture de magasins g�n�raux o� les colons s�approvisionnent en diverses victuailles ou en objets de premi�re n�cessit�, des premiers h�tels, ou des services alimentaires, les premiers colons sont au c�ur de l��conomie naissante de la nouvelle colonie.

Des marchands g�n�raux

Solime Alix et Adolphe Bail
En 1885, dans le chantier qu�ils construisent et habitent pendant 4 ans, les pionniers associ�s Solime Alix et Adolphe Bail sont les premiers � vendre aux trappeurs et aux forestiers de la poudre � fusil, des plombs, des pi�ges, de la farine et diverses marchandises.

Jean-Baptiste Forget
En 1893, Jean-Baptiste Forget arrive de Saint-Sauveur et ach�te des fr�res Alfred et Louis-Norbert Fortier un terrain situ� � l�angle des rues du Pont et de la Madone afin d�y construire un magasin g�n�ral qu�il tiendra avec sa s�ur, �xilia, dite la Soie. En 1900, il devient le premier maire de la nouvelle municipalit� du canton de Campbell et les assembl�es du conseil municipal se tiennent au 2e �tage de son commerce. Lorsqu�en 1929, le magasin est achet� par le gouvernement et que la municipalit� construit le premier h�tel de ville, on y cesse alors toute activit�. Le magasin est d�m�nag� � l�angle des rues de la Madone et Chapleau, en face de l��v�ch�, pour loger des bureaux gouvernementaux.

Wilfrid Touchette
Wilfrid Touchette arrive au Rapide-de-l�Orignal vers 1895 � l��ge de 23 ans. Il ach�te une partie des lots des fr�res Fortier pour �tablir le deuxi�me magasin g�n�ral, sur la rue principale, dans le haut-du-village. En 1900, il y ajoute le premier bureau de poste qui dessert cette partie du village. Aujourd�hui, la Librairie Jaclo y tient ses activit�s.

�phrem Sabourin
Fr�re de Gustave Sabourin, h�telier, �phrem, marchand tailleur, op�re d�s 1897 un magasin g�n�ral dans le quartier du rapide (angle sud-ouest des rues du Pont et du Portage) sur le coin oppos� de l�H�tel Central de son fr�re. Vers 1912, il utilise � l�occasion une petite salle pour la projection des premi�res s�ances de cin�ma muet.

Melchior Forget
Magasin situ� sur la rue de la Madone, en arri�re de l�actuel H�tel de ville. C�est le 6 f�vrier 1904 que Joseph-Hilaire Chasles vend l�emplacement � la femme d�Adrien Villeneuve, Marie Bourgeois, qui le revend le 5 septembre 1906 � Melchior Forget, terrain et maison avec maintien des baux existants. La maison et l��picerie ont �t� d�molies en 1990 pour faire place � la R�sidence Villa des Arcs-en-Ciel.

�mile Lauzon
Le 8 septembre 1908, �mile Lauzon s��tablit au Rapide-de-l�Orignal et loue de la veuve de Pierre Auger, �phise Gauthier, un local dans une sorte de petit centre commercial o� se trouvent d�j� une fromagerie, un forgeron, un sellier et, plus tard, un ferblantier. Entre 1912 et 1917, il ach�te un � un ces commerces et agrandit son magasin g�n�ral qui devient vite l�un des plus importants commerces du centre-ville. Aujourd�hui, l��difice �mile-Lauzon abrite les bureaux de la MRC d�Antoine-Labelle. Les boiseries, l�escalier de la r�sidence et le chic salon ont �t� conserv�s.

Benjamin Laurin
Benjamin Laurin arrive au Rapide-de-l�Orignal en 1908 � l��ge de 21 ans, comme charretier, avec sa paire de chevaux et sa � wagin � pour tous biens. Il entreprend de faire le transport de marchandises entre Nominingue et Mont-Laurier, via le chemin Chapleau, seule route praticable. Il ouvre ensuite deux petits magasins, le premier pr�s de la gare et l�autre au Rapide avec comme associ� Napol�on Thomas. Leur association sera de courte dur�e et il devient seul propri�taire. Le magasin du Rapide est situ� d�abord dans l�H�tel Sabourin et, comme l�espace manque, il d�m�nage dans un b�timent au coin des rues du Pont et du Portage. En 1923, il obtient l�agence Ford avec comme associ� Joseph Lafontaine. Ce b�timent sera d�moli dans les ann�es 1960.

Zotique Renault
M. Renault ach�te un terrain, en 1909, au coin des rues de la Madone et de la Gare (auj. Olivier-Guimond) et y installe un magasin qu�il vendra en 1929 � Arthur Ouellette, auquel succ�dera Aim� Pr�vost. Pour acqu�rir ce commerce, Arthur Ouellette avait vendu � M. Renault un moulin � scie sur la rivi�re Kiamika, sur le site o� se trouve aujourd�hui la pisciculture de Val-Barrette.

L�onard Moncion
En 1909, L�onard Moncion et son beau-fr�re, J�rome Palma Lahaie, propri�taire d�un terrain situ� � l�angle des rues du Pont et Carillon, y ouvrent un magasin g�n�ral que M. Moncion op�rera pendant de nombreuses ann�es avec ses fils. On y retrouvera en 1994 le stationnement de l��picerie IGA et aujourd�hui le Club Vid�otron.

Alfred Gauthier
Magasin situ� sur la rue de la Madone, entre le salon fun�raire d�Achille Ouellette et le Th��tre Laurier. Il fut d�abord install� sur la rue de la Madone au coin de du Pont. On y vendait entre autres des chaussures et des chapeaux.

Damase Tourangeau puis Charlemagne Grenier
Situ� sur la rue de la Madone, pr�s du Foyer Sainte-Anne, l�emplacement fut d�abord vendu le 30 d�cembre 1904 par Rodrigue Gauthier � Ovila Boisvert, puis celui-ci le vendit � Wilfrid Tourangeau qui y ouvrit un magasin g�n�ral. Charlemagne Grenier en sera ensuite le propri�taire. On y retrouve aujourd�hui le stationnement du Centre d�accueil Sainte-Anne.

Des h�teliers

Louis-Norbert Fortier
Louis-Norbert Fortier inaugure, le 15 octobre 1895, le premier h�tel, L�h�tel du Rapide-de-l�Orignal, sur la rue de la Madone � l�angle de la rue du Pont. Il n�offre au d�but que quelques chambres mais il sera plus tard agrandi. Le 8 janvier 1901, Fortier le vend � Napol�on B�langer, charretier de Sainte-Agathe, qui obtint la premi�re licence d�h�tel �mise par la municipalit� du canton de Campbell.

Gustave Sabourin
En 1900, Gustave Sabourin construit l�H�tel Central au coin des rues du Pont et du Portage. Apr�s un s�jour � Ferme-Neuve o� il construit un h�tel qui sera la proie des flammes, il revient � Mont-Laurier et ach�te le terrain de Zotique Raymond laiss� vacant � la suite de l�incendie de son h�tel. Il y entreprend en 1920 la construction du Ch�teau Laurier.

Joseph Forget
Joseph Forget dit Despaties ach�te en 1903 un terrain sur la rue de la Madone, de Toussaint Maisonneuve, pour y construire l�H�tel du Nord qui poss�de alors quatre chambres et une licence d�h�tel. Il vend son commerce, en 1905, � Wilfrid Maisonneuve qui, deux ans plus tard, le revend � Rodrigue Gauthier, mais celui-ci se d�siste. Enfin, il est vendu � Ars�ne Laurin. Par la suite, l�H�tel du Nord est vendu au S�minaire Saint-Joseph et transform� en dortoirs et salles de classes.

H�tels Juteau-Thouin et Z�phir Dorion
Avec l�arriv�e du chemin de fer, deux h�tels voient le jour pr�s de la gare. L�H�tel Juteau, fond� par Aristide Juteau, est achet� ensuite par T�lesphore et Albert Thouin le 26 septembre 1911 et sera d�truit par un incendie en 1917. Z�phir Dorion construit quant � lui Le Nouvel H�tel afin de profiter de la manne des visiteurs qui arrivent par le train.

Autres commerces

Beurrerie Euclide Phaneuf
Euclide Phaneuf ouvre une beurrerie en 1901 � deux pas du pont, dans le quartier du rapide. � l��poque, la r�frig�ration n�existe pas, on doit alors transporter la cr�me en voiture pendant la nuit. Pour conserver le beurre et la cr�me, on construit des glaciers, soit un b�timent sans couverture dans lequel on met en couches successives un rang de bran de scie, un rang de bloc de glace, un rang de bran de scie, etc. Un peu avant 1950, la beurrerie devient une buanderie.

Boulangeries d�Honorius Gauvreault et Placide Bertrand
M. Gauvreault ach�te une propri�t� en 1904 pour y installer la premi�re boulangerie. On y retrouvera tour � tour le restaurant de James Marano, de 1927 � 1943, la boutique du cordonnier F�lix Florant, la mercerie L�veill�e, le bar Tropicana puis Cr�ation Masculine. D�abord propri�t� d�Ald�ric Coursol, la boulangerie de Placide Bertrand, construite en 1910, sera vendue � Pierre Deschambault, qui la revend le 29 f�vrier 1914 � Placide Bertrand. La boulangerie demeure en activit� jusqu�en 1950 sur la rue de la Madone.

Le syst�me �ducationnel � Mont-Laurier
Par Suzanne Gu�nette

Les premi�res �coles primaires existent sous deux formes : �coles publiques et couvents. Dans les �coles publiques enseignent des institutrices la�ques. Ces �coles sont situ�es autant dans les villages que dans les rangs. Peu pay�es et sans reconnaissance v�ritable, les institutrices assurent la formation de base jusqu�� la septi�me ann�e du primaire pour gar�ons et filles.

Les couvents, eux, sont tenus par diff�rentes communaut�s religieuses. Au Rapide-de-l�Orignal, les tout premiers cours se donnent en 1894 dans la premi�re chapelle �rig�e sur le terrain de Solime Alix et Adolphe Bail. En 1898, Solime Alix vend un terrain � la corporation scolaire pour y b�tir une premi�re �cole. Une �cole plus vaste sera construite � l�arri�re, l��cole du Rapide, et sera utilis�e jusqu�en 1952.

L�Acad�mie du Sacr�-C�ur
En 1914, ouvre l�Acad�mie commerciale du Sacr�-C�ur, confi�e aux S�urs de la Providence. C�est une �cole mixte qui offre la premi�re � la septi�me ann�e, jusqu�� ce que l��cole Saint-Eug�ne soit construite en 1951.

L�Acad�mie fut construite avec l�argile de la briqueterie du Rapide-de-L�Orignal (la Briquade), par Samuel Ouellette qui fut, comme on peut le voir, le ma�tre d��uvre de la construction de nombreuses institutions. B�tie selon les plans et devis de la firme d�architectes Viau et Venne, elle est b�nite le 28 octobre 1914. L�enseignement est confi� aux S�urs de la Providence qui habitent au premier �tage.

L�Acad�mie comprend 10 classes offrant des cours pr�paratoires de la 1�re � la 3e ann�e (classes mixtes) et de la 4e � la 7e ann�e (les filles s�par�es des gar�ons).

Aujourd�hui, on retrouve dans cet �difice les services de la Commission scolaire Pierre-Neveu et des classes de pr�-maternelle et maternelle.

Les �tudes sup�rieures pour les gar�ons
L��cole sup�rieure pour les gar�ons d�bute en 1881 avec une requ�te d�incorporation pour un coll�ge classique � Nominingue. Il ouvre ses portes en 1910 et dispense les cours classique et commercial. Avec la cr�ation du dioc�se de Mont-Laurier, en 1913, le coll�ge de Nominingue passe sous la juridiction de Mgr Brunet qui devient le pr�sident de la Corporation de l�institution. Un incendie d�truit le pavillon des classes et, au lieu de le reconstruire, Mgr Brunet d�cide de relancer l�institution sur une base nouvelle, pr�s de son �v�ch�. Le premier s�minaire de Mont-Laurier est �rig� en 1915 sur la rue de la Madone. Un troisi�me �tage est ajout� en 1920 afin de r�pondre � l�affluence des �l�ves mais le S�minaire devient rapidement trop petit. Mgr Limoges d�cide donc d�en faire construire un plus grand sur la colline Alix en 1931.

Fond�e en 1933, l��cole d�Agriculture veut former les jeunes agriculteurs tout en leur donnant un enseignement chr�tien. Initialement, les cours sont donn�s au S�minaire et dans la Ferme Saint-Joseph acquise � cette fin.

En 1954, l��cole d�m�nage dans des nouveaux locaux au sommet de la rue Parent. Elle est compos�e de trois sections : la Huche (le r�fectoire et la chapelle), la B�che (les ateliers) et la Ruche (le dortoir et les salles de cours). Si les cours d�agriculture sont donn�s par des la�cs, des membres du clerg� assurent la direction de l��tablissement. Les jeunes agriculteurs �tudient des mati�res vari�es comme l�horticulture, la zootechnie, la tannerie, les sols, etc. Il s�agit d�un programme � la fois th�orique et pratique. Les notions th�oriques sont vues en classes alors qu�une multitude de cours pratiques permettent d�appliquer ce qui a �t� appris. On y donne aussi des cours de fran�ais, de math�matiques et de religion. Les nouvelles installations de 1954 am�nent une innovation : des cours pour jeunes filles o�, l��t�, elles apprennent � devenir des m�nag�res et des m�res de famille. On y enseigne le tricot, le tissage, la couture, les arts culinaires, etc.

En 1942, des cours de menuiserie, de dessin, de lecture de plans et de math�matiques sont dispens�s dans des locaux du sous-sol du S�minaire. L�ann�e suivante, l��cole est d�sign�e comme le Centre d�initiation artisanale du s�minaire. En 1947, avec la construction d�une nouvelle b�tisse de deux �tages et de nouveaux cours d��lectricit� et de m�canique automobile, l��cole devient une v�ritable �cole des M�tiers.

En 1951, le cours commercial dispens� par le S�minaire d�m�nage � l��cole Saint-Eug�ne, nouvellement construite. Les �tudes sup�rieures pour les filles En 1927, l��cole Normale du Christ-Roi ouvre ses portes. Une formation de deux ans est dispens�e par huit religieuses et un enseignant la�que qui pr�parent les aspirantes institutrices selon le programme du Comit� catholique du conseil de l�Instruction publique. Les jeunes filles y acqui�rent une solide formation acad�mique avec des cours de p�dagogie, de religion, de fran�ais, d�anglais, de math�matiques, d�histoire, de g�ographie, de sciences naturelles, de philosophie, de latin, d��conomie domestique, d�instruction civique, de dessin et de musique mais aussi une culture g�n�rale ayant pour but de favoriser l��panouissement et la formation professionnelle.

La Polyvalente Saint-Joseph
En juin 1965, la Corporation �piscopale de Mont-Laurier proc�de � la vente du S�minaire Saint-Joseph � la Commission scolaire r�gionale Henri-Bourassa qui y ouvrira la Polyvalente Saint-Joseph. Afin d�am�nager la nouvelle �cole qui accueillera plus de 1200 �l�ves dans un �difice pouvant en accueillir gu�re plus de 300, les chambres des pr�tres de l�ancien s�minaire sont transform�es en classes, la r�sidence des S�urs de la Sainte-Famille devient des salles de cours pour l�art m�nager et la couture, la grande chapelle devient une salle d�entra�nement physique. En plus des cours de niveau secondaire, un cours pr�paratoire aux �tudes sup�rieures est dispens�. L��cole offre aussi un cours classique et un cours commercial.

Le centre coll�gial de Mont-Laurier
Apr�s l��chec de l�implantation d�un campus du Centre coll�gial de Hull dans le nord de l�Outaouais, la Commission scolaire Pierre-Neveu se tourne vers le C�gep de Saint-J�r�me. Gr�ce aux pressions exerc�es par un groupe de parents exasp�r�s par la lenteur des proc�dures et par les frais consid�rables r�sultant de l�obligation de se rendre � l�ext�rieur de la r�gion pour avoir acc�s � l��ducation coll�giale, la d�marche s�av�re fructueuse. En septembre 1983, deux ans apr�s cette requ�te, le pavillon du C�gep de Saint-J�r�me � Mont-Laurier ouvre ses portes. Le Centre am�nage un nouveau pavillon sur l�ancien site de l��cole Bellevue. Aujourd�hui, la population lauriermontoise et r�gionale b�n�ficie de cours coll�giaux g�n�raux ainsi que de certains programmes de formation technique r�pondant aux besoins de la r�gion en main d��uvre.

Centre de formation professionnelle
Au printemps 1979, le secteur de l�enseignement professionnel inaugure un grand atelier m�canique pour la machinerie lourde � deux pas du bois� � l�ouest de la Polyvalente. R�alis�e au co�t de 250 000 $, la nouvelle annexe offre une meilleure installation � cette option qui prend beaucoup d�essor en raison de l�importance de l�industrie foresti�re r�gionale. En 2010, on peut y suivre des formations en commerce, en environnement et am�nagement du territoire, esth�tique, sant� et transport.

Services universitaires
En 1976, de sa r�sidence. M. Raymond Dinelle du Centre des services sociaux de l'Outaouais d�marre des activit�s de certificat en travail social avec l'Universit� du Qu�bec en Outaouais. Des �tudiants de Mont-Laurier et de Maniwaki cheminent dans ce programme et, conjointement, des �tudiants en sciences infirmi�res poursuivent leur formation. En 1982, M. Dinelle d�c�de et on proc�de � l�embauche de Mme Louise Provencher, agente d'accueil pour l'Universit� du Qu�bec. En 2002, l�Universit� d�m�nage au Centre coll�gial de Mont-Laurier au 700, rue Parent. Depuis 2005, l�Universit� du Qu�bec en Outaouais ne dispense que quelques cours sur demande. L�Universit� du Qu�bec en Abitibi-T�miscaminingue a pris le relais pour dispenser l�enseignement universitaire � Mont-Laurier.

Les commissions scolaires
Avant 1914, les deux parties du village (c�t� est et c�t� ouest de la rivi�re) font partie respectivement de la Municipalit� scolaire du Canton Campbell et de la Municipalit� scolaire des Cantons unis de Robertson et Pope. En 1914, la Commission scolaire de Mont-Laurier voit le jour. Elle engage son premier instituteur : Herv� Michaud � 700 $ par an. En 1964, la Commission scolaire r�gionale Henri-Bourassa est cr��e par le regroupement de 53 commissions scolaires des comt�s de Labelle et Gatineau pour l�enseignement secondaire. En 1972, la Commission scolaire Pierre-Neveu est mise sur pied pour l�enseignement primaire et regroupe 14 commissions scolaires. En 1980, la Commission scolaire r�gionale Henri-Bourassa dispara�t lorsque la gestion de l�enseignement secondaire est int�gr�e au primaire � la Commission scolaire Pierre-Neveu.


Organisation religieuse
Par Suzanne Gu�nette

Accompagnant nos pionniers sur les sentiers de la colonisation et pr�sidant � l�organisation mat�rielle du nouveau village, les �v�ques, cur�s et membres des communaut�s religieuses sont parmi les principaux responsables du d�veloppement et des grandes r�alisations du village du Rapide-de-l�Orignal puis de la municipalit� et finalement de la ville de Mont-Laurier.

Les premiers services religieux
Avant l�arriv�e d�un cur� r�sident, l�abb� Eug�ne Trinquier, cur� de Notre-Dame-du-Laus, effectue sa tourn�e, en tra�neau l�hiver, en canot du printemps � l�automne, de tous les chantiers forestiers entre sa paroisse et jusqu�� soixante milles plus au nord, sur la Li�vre. Le passage du cur�-colonisateur est l�occasion de dire la messe dans la petite colonie du Rapide-de-l�Orignal.

Un premier cur� r�sident : Charles Proulx Le premier cur� r�sident qui dessert les services religieux dans la nouvelle mission Notre-Dame-de-Fourvi�re est l�abb� Charles Proulx. Sa premi�re t�che est de faire construire une premi�re chapelle. Solime Alix et Adolphe Bail offrent un terrain de leurs lots pour sa construction. L�inauguration a lieu le 8 d�cembre 1894. Elle sert �galement d��cole sur semaine pour les enfants de la mission. Charles Proulx demeure en poste jusqu�en 1896.

Une premi�re chapelle-presbyt�re
En septembre 1896, c�est au tour de l�abb� Augustin Desjardins d��tre nomm� cur� de la mission. Jugeant la chapelle trop petite pour le nombre grandissant de ses paroissiens, il d�cide de faire construire une nouvelle chapelle-presbyt�re. Apr�s une chaude lutte entre les colons install�s de chaque c�t� de la rivi�re, Mgr Duhamel, �v�que d�Ottawa, tranche pour un terrain donn� par Isidore Gauthier, du c�t� est de la rivi�re. Cinq and plus tard, Augustin Desjardins termine sa cure � la mission du Rapide-de-l�Orignal.

Une premi�re �glise au Rapide-de-l�Orignal Le 4 octobre 1901, arrive dans la paroisse Notre-Dame-de-Fourvi�re, le cur� Joseph Alphonse G�nier qui y demeurera jusqu�en 1913. Son arriv�e est un atout majeur dans le d�veloppement de la paroisse. En 1901, il fait construire un cimeti�re et, en 1903, une premi�re �glise, sur un lot donn� � la Fabrique par Dosith�e Legault. Elle sera inaugur�e le 10 septembre 1903.

Un nouveau dioc�se
Au XIXe si�cle, l��v�que de Montr�al, Mgr Ignace Bourget, demande au Vatican de diviser son dioc�se et d�en cr�er un nouveau qui aurait le village de Bytown (aujourd�hui Ottawa), comme si�ge �piscopal. Ce nouveau dioc�se de sera cr�� le 25 juin 1847.

Peu apr�s son arriv�e, le cur� Joseph-Alphonse G�nier d�cide de reprendre � son compte un projet que le Cur� Labelle caressait, d�abord pour Saint-J�r�me, puis pour Nominingue : un dioc�se dans les cantons du nord. Il pr�sente � Mgr Charles-Hugues Gauthier, �v�que d�Ottawa, le 11 f�vrier 1912, le plan d�taill� d�un dioc�se avec Mont-Laurier comme si�ge �piscopal. Le projet devient r�alit� le 21 avril 1913 quand le pape Pie X signe le d�cret pontifical qui subdivise l�archidioc�se d�Ottawa et �rige � perp�tuit� le dioc�se de Mont-Laurier.

Construction de l��v�ch�
Qui dit dioc�se, dit �v�ch�. Le cur� Joseph-Alphonse G�nier, nomm� procureur dioc�sain par le nouvel �v�que, Fran�ois-Xavier Brunet, lance un appel � ses g�n�reux paroissiens et en une semaine, il amasse 8 200 $ qui lui permettent de lancer la construction d�un �v�ch�, confi�e � l�entrepreneur Samuel Ouellette. Le 28 octobre 1914, jour de son premier anniversaire d��piscopat, Mgr Brunet proc�de � la b�n�diction de son nouvel �v�ch�.

La construction de la Cath�drale
Puis, le nouvel �v�que annonce son intention de faire construire une cath�drale pour remplacer l��glise de bois construite en 1903. Confi�s � nouveau � Samuel Ouellette, selon les plans des architectes Viau et Venne de Montr�al, les travaux de construction d�butent en avril 1918 et se prolongent sur plus d�une ann�e. Le 23 f�vrier 1919, la premi�re messe y est c�l�br�e m�me si le temple n�est pas compl�tement achev�. Le 1er octobre de cette m�me ann�e, jour du 25e anniversaire de la fondation de la paroisse, Mgr Brunet proc�de � la b�n�diction de la nouvelle cath�drale, un magnifique b�timent de style gothique.

Construite avec des pierres d�une carri�re de granit gris (sur le site actuel de l��glise C�ur-Immacul�-de-Marie), son int�rieur est fini en pl�tre. La nef � colonnades longe les longs pans et forme des arcades � ogives; les pans sont perc�s de fen�tres � vitraux.

Les transepts contiennent autels et confessionnaux avec rosace en verre color�. Le sanctuaire comprend le tr�ne de l'�v�que, des stalles, des banquettes et trois autels. Il est dispos� en bas choeur pr�s de la balustrade de communion qui fait toute la largeur de la nef et des transepts.

Le 11 septembre 1922, Joseph-Eug�ne Limoges succ�de � Mgr Brunet comme �v�que du dioc�se de Mont-Laurier. En avril 1924, il amorce une cure d'embellissement de la cath�drale. On la pourvoit alors d'un magnifique ameublement en ch�ne rouge sculpt� : autel, cr�dences, balustrades, support du cierge pascal, tr�ne de l'�v�que, stalles, chaire, tables de communion, confessionnaux, bancs, encadrement du chemin de croix, chaire et son escalier en spirale.

L'ann�e suivante, Mgr Limoges dote la cath�drale de neuf statues en marbre blanc adoss�es au retable : celles de Notre-Dame-de-Fourvi�re, Saint-Jean-Baptiste, Sainte-Th�r�se-de-l'Enfant-J�sus, Saint-Fran�ois- Xavier, Saint-Joseph, Saint-Paul, Saint-Pierre, le Christ-Roi et le cur� d'Ars.
Enfin, dernier grand projet de Mgr Limoges pour la cath�drale : l'achat et la pose, de 1954 � 1958, d'un ensemble de superbes vitraux cr��s par la c�l�bre maison Antoine Bessac et Fils de Grenoble, France. Du c�t� nord de l'�glise, baign�s d'une teinte bleue, les vitraux repr�sentent les myst�res de Marie; du c�t� oppos�, dans une domination du rouge, une illustration des myst�res du Seigneur.

Dans le baptist�re, le th�me de l'eau retient l'attention tandis que la mont�e du jub� est consacr�e aux symboles de musique.

Fondation de la paroisse C�ur-Immacul�-de-Marie
La paroisse cath�drale Notre-Dame-de-Fourvi�re devenue tr�s populeuse, Mgr Limoges annonce la cr�ation d�une deuxi�me paroisse � Mont-Laurier et la nomme C�ur-Immacul�-de-Marie. Le d�cret de sa cr�ation canonique est dat� du 4 juillet 1952. Situ�e sur le versant nord du ruisseau Villemaire, l��glise est b�nite le 12 septembre 1955 par Mgr Limoges. Ernest L�onard est le premier cur�. Une partie du b�timent est d�truite par un incendie le 13 janvier 1965, reb�tie, elle sera b�nite le 4 juin 1967.

Un drame survient !
Le lundi 1er f�vrier 1982, les citoyens de Mont-Laurier vivent un drame �mouvant : la cath�drale est la proie d�un violent incendie. En quelques heures, le plus important tr�sor patrimonial du dioc�se, l�orgueil de la ville �piscopale, dispara�t en cendres. D�une rare violence, l�incendie menace aussi la r�sidence �piscopale mais les pompiers volontaires parviennent � contenir le sinistre.

En avril 1984, les travaux de reconstruction de la nouvelle cath�drale d�butent et l�ancienne fa�ade est en partie restaur�e pour conserver la m�moire de l�ancien temple. Le vingt-huit octobre 1984, les paroissiens de Notre-Dame-de-Fourvi�re assistent � une premi�re messe dans leur nouvelle cath�drale, tr�s sobre, selon la volont� m�me de l��v�que de dioc�se.

Nomination de nouveaux �v�ques
Succ�dent � Mgr Joseph-Eug�ne Limoges, qui demeurera � la t�te du dioc�se de Mont-Laurier pendant 42 ans, Mgr Andr� Ouellette, de 1956 � 1978, Mgr Jean Gratton de 1978 � 2001. Depuis, Mgr Vital Mass� est l��v�que en poste.

Sports, loisirs et culture � Mont-Laurier
Par Suzanne Gu�nette

Le th��tre est depuis de nombreuses ann�es un divertissement appr�ci� des Lauriermontois et Lauriermontoises. Les premi�res �uvres de th��tre furent pr�sent�es � la salle paroissiale G�nier et au S�minaire Saint-Joseph. Lorsque les premi�res vues anim�es sont pr�sent�es au Rapide-de-l�Orignal, le 4 avril 1910, c�est tout un �v�nement ! La premi�re repr�sentation d�un film muet a lieu dans le magasin d�Ephrem Sabourin, situ� sur la rue du Portage. Puis en 1935, le village poss�de enfin sa v�ritable salle de cin�ma : le Th��tre Laurier.

La salle paroissiale G�nier
Construite en 1909 sur la rue Carillon, elle devient rapidement un lieu de rassemblement o� sont pr�sent�es des conf�rences, des tombolas, des pi�ces de th��tre. Le sous-sol abrite une salle de quilles. Le clerg� r�gne en ma�tre sur Mont-Laurier, devenue en 1913 si�ge �piscopal. Pour qu�elles soient agr��es, les pi�ces de th��tre ont souvent pour th�me la religion.

L�opold Florant pr�sente dans sa nouvelle salle de cin�ma, le 25 d�cembre 1936, sa premi�re s�ance de cin�ma muet. Plus de 200 personnes y assistent. Le 31 juillet 1937, a lieu la projection d�un film sonore. Devenu le cin�ma Laurier, il est toujours en activit�.

La musique occupe aussi une grande place au d�but du si�cle. Alph�e Boisvert r�unit en 1915 les
meilleurs musiciens du village et forme la premi�re fanfare de Mont-Laurier.

Les hommes privil�giant les activit�s plus physiques forment, pour se divertir, une �quipe de hockey.

1956 est une ann�e importante pour le sport � Mont-Laurier. Deux nouvelles activit�s sont offertes aux amateurs de d�fis et de plein air. Ainsi est cr��e officiellement la Classique de canot de la Li�vre qui devient rapidement un �v�nement sportif d�envergure r�unissant les meilleurs canotiers du Qu�bec, du Canada et des �tats-Unis.

Le Club des Raquetteurs de Mont-Laurier est cr�� la m�me ann�e sous la pr�sidence de Paul-�mile Lesage. L�organisme offre � ses membres des activit�s sportives, r�cr�atives et sociales. L�activit� de pr�dilection est la randonn�e en raquettes. Le club cesse ses activit�s vers 1979, faute d�adeptes, la motoneige ayant plus de popularit�.

Les enfants ne sont pas en reste. Ils disposent pour d�velopper leur culture et leur sens artistique de la petite fanfare de l�Acad�mie du Sacr�-C�ur form�e � la fin des ann�es 1920 par l�abb� Sicotte.

Quelques ann�es plus tard, l�abb� Louis-Philippe Fortin prend en charge la petite Ma�trise. Rev�tu de soutanes violettes avec camails et rochets, l�ensemble vocal s�ex�cute dans diverses c�r�monies religieuses.
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La Laurentie #8, �t�/automne 2010