Anjou, le 22 mars 1999
Bonjour Paul,
merci pour les condoléances. Pour répondre à tes questions sur mon oncle Guy d'Artois, il est le frère de ma mère Lorraine d'Artois Courchesne. Si tu as conservé La Presse de samedi dernier, il y a cet article avec photo à la dernière page de la section A. Voici ce que l'article racontait :
Un officier retraité des Forces canadiennes qui avait reçu des mains du général Charles de Gaulle la plus haute distinction militaire française, le major Lionel Guy d'Artois, est décédé lundi, à l'âge de 81 ans, à l'hôpital des Vétérans, à Sainte-Anne-de Bellevue. Membre du Bataillon du service spécial de l'armée canadienne, durant la Seconde Guerre mondiale, M. d'Artois, alors lieutenant, avait été parachuté à Mont-Corvette, en France, le 28 avril 1944, derrière les lignes ennemies. Avant que ne soit libéré son secteur, lors du débarquement des alliés, l'officier a réussi à former 600 membres de la résistance, a mis sur pied le maquis de Sylla, établi un réseau téléphonique sûr de 800 kilomètres, en plus d'attaquer l'ennemi à plusieurs reprises dans le secteur de son maquis. Décoré par de Gaulle à la fin de la guerre, le Canada lui a décerné l'Ordre du service distingué et le général de Gaulle lui a remis la médaille de la Croix de guerre avec palme, la plus haute décoration accordée à un soldat. Le lieutenant-général Jacques Chouinard, du Royal 22e Régiment, aujourd'hui retraité, ami personnel du major d'Artois, a expliqué que la décoration de l'Ordre du service distingué était habituellement décernée aux officiers détenant le grade de major et plus. Le fait que cette décoration soit donnée à un lieutenant démontre clairement l'importance et le mérite du travail effectué en France par M. d'Artois.
Né à Richmond au Québec, le major d'Artois s'est illustré aux quatre coins du monde pendant plus de 30 ans en tant que membre des Forces canadiennes. Étudiant en chimie à l'Université de Montréal, il avait fait ses premières armes en 1934 en tant que milicien du contingent de l'Université. Dès l'entrée en guerre du Canada, il abandonne ses études et s'enrôle comme soldat dans la force régulière. En 1942, il obtient sa commission d'officier et devient membre du bataillon du service spécial. Il a par la suite été envoyé en Écosse où il s'est entraîné pour être parachuté derrière les lignes allemandes.
C'est durant son entraînement en Écosse qu'il rencontre Sonya Butt, une jeune Anglaise qui était elle aussi agent spécial dans l'armée britannique et qui allait devenir sa femme. Leur métier de soldat fera en sorte qu'ils seront séparés durant sept mois, sans pouvoir recevoir de nouvelles l'un de l'autre. Mme d'Artois a elle aussi été parachutée en France, derrière les lignes allemandes. Le couple a eu six enfants, trois garçons et trois filles. Une fois la guerre terminée, l'officier d'Artois a poursuivi sa carrière militaire. Promu au grade de capitaine et instructeur à l'école de parachutisme des Forces canadiennes, il se voit confier la tâche, en 1947, d'aller secourir un missionnaire canadien, J.B. Turner, blessé lors d'un accident de chasse dans le Grand Nord. À cette époque, les moyens de communication étaient rudimentaires et l'officier a passé sept semaines en compagnie d'autres militaires dans des conditions climatiques extrêmes au cours de cette mission. Pour sa bravoure, le gouverneur général du Canada lui a décerné la médaille George. En 1952, le major d'Artois a été envoyé en Extrême-Orient où il a servi au Japon. Durant la guerre de Corée, il a servi avec le 1er Bataillon du Royal 22e Régiment. Le major d'Artois a également fréquenté le Collège d'état-major en Italie et a été membre des délégations canadiennes au Laos et au Vietnam en plus d'avoir été stationné en Allemagne durant deux ans à partir de 1955. Il a pris sa retraite des Forces canadiennes en 1965, après 31 ans de service. Le major d'Artois eu droit à une cérémonie militaire lors de ses funérailles qui furent célébrées à 15 h 30, en l'église Saint-Thomas-d'Aquin, à Hudson. Le major d'Artois eu droit à la sonnerie aux morts, dernier hommage au soldat disparu.
Dans le journal « National Post » de lundi le 22 mars, il y a plusieurs articles sur mon oncle. A la prochaine,
Pierre Courchesne
Recherche par Pierre Courchesne, de Montréal QC Mise à jour le 21 avril 2003 par Paul Meilleur, de Ste-Adèle QC Retour à CONNOLLY |
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