Hubert Meilleur quitte la politique municipale



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Hubert Meilleur aura siégé 30 ans à l'hôtel de ville de Mirabel.

Rien ne prédestinait ce fils d’agriculteurs à la vie politique. Et pourtant, au mois de novembre prochain, Hubert Meilleur quittera la vie municipale après 30 ans de joutes sur l’échiquier de Mirabel, dont 26 à titre de maire.
S’il se retire, c’est qu’il souhaite respecter l’engagement qu’il avait pris lors de sa première élection. « J’ai toujours dit qu’une job de maire et de conseiller, ce n’est pas une job de retraité. Ce n’est pas l’image que je veux de Mirabel ».

Il a d’ailleurs toujours demandé à ses conseillers de se retirer à 65 ans pour laisser la place aux plus jeunes afin de créer une relève. « Je ne peux pas faire le contraire de ce que j’ai dit. Je me serais peut-être excusé si ça avait mal été. J’ai toujours dit qu’un capitaine de bateau ne le quitte pas en pleine tempête, mais ce n’est pas le cas. »

Sous son règne à hôtel de ville, la population de Mirabel aura en effet fait un bon de plus de 30 000 habitants. Et selon ses dires, la richesse foncière de la municipalité est passée de 500 millions $ à six milliards $. De quoi être fier.

Un moment difficile

Mais s’il dresse un bilan positif de ces mandats, ses années au sein de l’appareil municipal n’auront toutefois pas coulé comme un long fleuve tranquille.

Parmi le lot d’embûches, l’annonce du transfert des vols de passagers vers Pierre-Elliott-Trudeau, en 1997, aura été pour lui le moment le plus difficile de sa carrière.

« Ç’a été dur à gérer parce que 6000 emplois tombaient tout d’un coup. Mais on ne s’est pas laissé affaiblir. Ça nous a agressés et on est devenu plus fort au niveau du développement », a-t-il admis. Par chance, il avait compris, quelques années auparavant, qu’il fallait diversifier l’économie s’il voulait tirer son épingle du jeu.

Ce développement ne se sera toutefois pas fait sans heurts, d’autant plus qu’Hubert Meilleur aura été reconnu pour son franc-parler. Les relations avec l’Union des producteurs agricoles et la députée Denise Beaudoin auront entre autres fait couler beaucoup d’encre. Mais il affirme ne pas en vouloir aux personnes.

« Dans l’ensemble, j’ai toujours essayé de me contenir. Ça peut arriver des fois que j’ai été un peu trop cru. Et je l’ai dit à mes citoyens. Hubert Meilleur n’a aucune rancune et si j’ai blessé des personnes, je men excuse. Mais on ne peut pas, en 30 ans de vie politique, ne pas avoir causé de préjudices à certaines personnes. »

Selon lui, la clé aura été de traiter des dossiers et non des personnes.

Fin de carrière

Pour le moment, le maire sortant ne compte pas poursuivre sa carrière à un autre palier. Mais il ne ferme tout de même pas la porte. 

« Je sais une chose. Du moment que ton nom sort [celui-ci a été nommé à la commission Charbonneau], t’es un petit peu un bandit. Il ne faut pas se le cacher. Je ne suis pas certain, qu’au provincial, ça ne créerait pas un « chiard » pour rien. » 

Cette période aura été difficile pour lui. « Hubert Meilleur, ce n’est pas un bandit », a-t-il laissé tomber, visiblement affecté.
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Par Josiane Yelle
Mercredi 9 octobre 2013 13:18:04 HAE