Yvon Doffagne

Fable des Passereaux

 

     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Pavre petit pinson privé de sa pitance, ( l'autre le traître s'est caché...)  

 

 

 

 

  

 

 

 

 

Triste petite mesange se détournant, déçue et affamée...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

chat à l'écoute...

 

 

 

  

Compère Rouge Gorge et sa mie la mésange,
          Partageaient de concert hivernale pitance,
        Que mains de deux enfants sur fenêtre posaient.
       Loriot, pipits, chardonnerets, sur appui eux aussi
     Puisaient leur survivance.

Tout à son tour chacun picorait la provende,
Et veillait d’en laisser, afin qu’onc ne manque
Le grain du compagnon, le gras de la commère.
Depuis moult années nos si charmants oiseaux,
En toute intelligence et en toute amitié,
Vivaient jusqu’au temps chaud, attendant l’abondance.

Or, voilà qu’il advint qu’un vulgaire moineau,
Venu on ne sait d’où, leur disputa leur grain.
Hargneux, voleur, jaloux, il fit tant et si bien
Qu’il chassa les amis, en dérobant leur grain.
Se goinfra, s’empiffra, ne partageant pas mie,
Gardant par de vers lui, ne leur laissant plus rien.

Rouge Gorge maigrit, Mésange s’étiola.
C’était, pour les amis, la fin de la noria
Que jusqu’ici en chœur ils avaient fait joyeux.
Le goujat quant à lui se faisait de la graisse.
Il devenait dodu, grasset, pesant et lourd.
Il faisait le faraud et singeait les seigneurs,
Clamant que, étant fort, tribut lui revenait.

Il piaillait tant et plus, raillant les deux compères
Et disait au plus haut " le gras vient au plus fier,
Je suis sur mon domaine ! "

Ses cris et piaillements tant et si bien tombèrent
En oreilles pointues d’un matou de passage,

Étique et affamé, en quête d’aventure.
Le nigaud lui plût fort, dodu, et gras, si lourd,
Qu’il ne put s’envoler et tomba sous la griffe.

Avant que de dire " ouf ", Grominet l’engloutit,
Jusqu’à s’en pourlécher, sauvé de la famine.

Ainsi font les faquins, rarement partageurs
Préférant, j’en ai peur, mourir de trop manger
En méprisant les leurs, sans rien leur accorder,
Indifférents et sourds à qui pleure de faim.

Compère Rouge Gorge et sa mie la Mésange
Ont repris leur noria, en bonne intelligence.
Il faut savoir donner, quand on veut recevoir.

De solidarité, toujours, la vie nous fait devoir.

Chat repu et comblé.

Yvon Doffagne

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