Lydia
Teintes Multiples
Lettre d’un enfant à l’amour
Cher Amour,
Il faut que tu reviennes, c’est
tous mes frères qui le demandent,
Avec mes sœurs et mes cousins.
Tous ceux que j’aime très fort !
Ils disent que le cœur des gens s’endort comme un oiseau qui meurt.
Et pis y a des orages partout,
Le
ciel
est pas content du tout.
Ça peut faire peur au Père
Noël ! !
Cher Amour, tu vas revenir dis ?
Tiens… Je t’ai dessiné une fleur.
*
*
*
Pour toi
J’ai
dessiné pour toi, le ciel,
J’ai dessiné pour toi, la vie
Porté au vent, le goût du miel,
Tenté de peindre l’infini.
J’ai emprunté à ses rayons,
Un doux soleil plein de musique
Pour entrouvrir une chanson
D’un tour de clé de sol magique.
Et voulu dessiner l’amour
Dans toutes ses faces sublimes,
Hélas ! en traçant ses pourtours,
Mon trait glissa dans un abîme.
Alors j’ai crayonné des airs
Aux teintes diaprées de douceurs,
Histoire de rire et de plaire
Encore un instant au bonheur.
Quand, des parfums et des oiseaux
Sont venus habiter l’espace ;
Même si ça n’est pas nouveau,
Chaque chose a repris sa place.
Néanmoins, il y a dans l’écho
Quelques sanglots, quelques prières,
Des rires d’enfants et des mots
Qui nous renvoient à la lumière.
* *
*
Perles
de temps
Je
reprisais des trous autour de ce temps fol,
Rattrapant toutes mailles et fils en plein vol,
Quand soudain tu me vis absorbée à l’ouvrage,
Le regard en aiguille pénétrant ton visage
Au point d’en négliger toute délicatesse.
Je dus alors baisser les yeux, et en vitesse !
Mon regard se perdit lorsque tu le
soutins
À ton tour, fermement, étonné à la fois !
C’est là que je restai le fil entre les doigts,
Un tant soit peu gênée, accrochée au destin
De ce temps invisible qui ne répond pas
Aux absences passées, puisqu’il ne conte pas ;
C’est là que je compris qu’il
s’inscrit chaque jour,
Prenant pour seul support, les années en otage,
Brodant des perles d’or sur une âme en velours,
Des rivières de neige au détour d’un visage.
Et si le temps est sourd à ne pouvoir entendre
Nos vœux de conserver la candeur de l’enfant,
La fièvre, la verdeur, l’ardeur de nos trente ans,
Il me semble apparaître en notre être si tendre,
Comme l’ange lumière, diaphane tant aimé
Venu en cet instant, de toute éternité.
Lydia
Pavot
Extraits du recueil Teintes
Multiples
ISBN 2-9526365-0-8
Aquarelle de couverture
et dessin : Lydia Pavot
Tous droits réservés
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