Sans dissonance


Libre de son état, la pluie la mouillant toute,
Les bras ouverts en croix, au milieu de la route,
S'appuyant sur la note qui danse sous ses pas,
Elle est de ces étoiles qui sont arrivées là.
Rien de plus ne subsiste en son tendre malheur
Et ses espoirs existent, sommeillant en son cœur.

Sans comprendre grand chose à ce qui l'envahit,
Son âme se repose or son esprit supplie
Qu'une saute de vent souffle sur un miracle,
Projetant en un temps providence et grandeur,
Pour qu'en un sourire se dissipe l'obstacle
Qui gît tel un soupir, enfermé dans son cœur.

Elle voudrait grandir, vaincre l'incertitude
Qui s'enroule à sa vie comme un cercle vicieux,
Ornement dérisoire empli de lassitude
Imposant en sourdine un pouvoir pernicieux.

Elle aimerait tant plaire à ceux là qui sont beaux,
Bien plus qu'aux pauvres hères qui traversent sa route
Mais il faut tout changer pour renaître à nouveau,
Rire ne suffit pas pour dissiper le doute.

Alors elle s'invente une réalité,
Pour cela, fait appel à des rêves précis,
Non pas de ces fantasmes vous tenant englué
Et vous servant d'ersatz, non, mais rêves précis
Qu'elle place en son cœur, qui sont la résonance
De ses propres désirs : Croire sans dissonance

Qu'elle a le droit d'aimer le magnifique et puis,
S'unir à lui enfin au nom de cet amour ;
Prendre sa vie en main à partir d'aujourd'hui,
Fabriquer son destin, le bâtir chaque jour

Car elle n'a que treize ans et rêve d'être femme.

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Lydia Pavot