Lydia |
Vers d'autres paysages |
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Rencontre
La femme
qui danse nue, Quand son âme au repos soudain, sort de son corps Et balaye tout l'espace en son regard d'éther Puis peu à peu s'étire, s'envole vers la mer. Maintenant, se prélasse en survolant les flots, Invisible est la grâce en ce corps au repos. La femme qui s'émerveille, Continue de danser entre rêves et veille. Son esprit se module au rythme de son sang, Sa danse véhicule toute la nuit durant, Le flux de cette vague à la toison d'écume Roulant sur le sable dans sa robe de brume. Sous cet horizon plane aux teintes de l'azur Une lueur soudain, éclaire sa figure. Se rapprochant, aidée par le souffle du vent Elle aperçoit les corps délicats à présent, De petits elfes d'or, à deux pas du rivage, Frémissant, chantonnant, s'affairant à l'ouvrage. Pensant que de la terre ils avaient disparus, Déjà elle s'étonne et se sent toute émue. Vibrante, étincelante par leurs éclats de rire, Son âme resplendit dans ce céleste empire. Et la femme qui danse, maintenue dans les airs, Tire sa révérence à ces êtres lunaires Qui viennent à leur tour traverser son espace Enluminant ses jours, illuminant sa face. ~~ Parade nuptiale Des myriades d'oiseaux piaillent dans l'azur tendre, Emportant avec eux, des nuées de lumière Et dans le ciel béni, leurs cris se font entendre Par delà l'horizon, dans le cur des chaumières. Envolées d'ailes folles qui dansent jusqu'au soir, Nuées de farandoles en signe d'au revoir Sous l'auspice des cieux et de la voie lactée Qui va bientôt porter sa traîne de mariée. La rêverie s'allume, synchrone avec la nuit, Sous ses néons de lune, la campagne assoupit Égraine une à une, quelques perles de pluie Pour soustraire au silence; la magie de son cri. Soudain, sortant de l'ombre, des faunes malicieux Peu importe le nombre, rendent hommage aux dieux Et doucement la terre frémissant sous leurs pas, Accueille le prélude au bal d'ici bas. Le cortège des elfes, nymphes, gnomes, lutins, Génies de toutes sortes, leur ouvre le chemin. Au centre d'un bassin où la lune se mire, Grenouilles et crapauds contemplent, restant cois, Le reflet de cristal où l'astre blanc chavire Quand la parade d'or franchit l'orée du bois. Toute la nuit durant, dansant sur des comptines, Les elfes ressuscitent quelques amours éteints, Éveilleurs délicats des âmes enfantines, Dans le corps de la vie la fête bat son plein. Bientôt la vibration des chants, avec aisance, Marquant de son empreinte les éthers alentours, S'élève de la terre, jusqu'au cieux et s'élance En ce ballet nuptial qui célèbre l'amour. Sur le chemin on voit s'avancer des humains, En cette nuit de lune ils ne peuvent dormir, Au revers du voile, les gnomes et sylvains Célèbrent leur entrée dans la danse et le rire. La fête est à son comble en bonheur et gaieté, Par un cercle amical dont ils semblent la cible, Les hommes et les femmes se sont regroupés En communion avec les êtres invisibles. Jusqu'aux lueurs de l'aube, limpide, scintillante, Les humains en liesse, corps et âme ont chanté, Leurs voix à l'unisson dans l'aurore naissante Fusionnent avec le chant des divinités. Quand la toison dorée du soleil apparaît, Sylphes, elfes, sylvains se fondent dans les airs, Sous un rayon d'azur un vulcain disparaît, Pénétrant l'infini d'un tracé linéaire. Et peu à peu s'éveille une brassée d'humains Dans la fraîcheur du jour, le regard enfantin. Des envolées d'oiseaux piaillent dans le lointain En une farandole au soleil du matin.
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