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Ludovic Boillat
Au
monde que je ne comprends plus
et � vous tous qui vivez dessus.
Ludovic Boillat
Lorsque� Vous
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Lorsque le rien
devient le tout
Tout ce qui reste autour de nous, en nous,
A quoi bon regarder au loin
Se ternir cet avenir incertain.
Puisque plus rien ne peut �tre apport�,
Puisque rien ne peut �tre encore donn�,
Et aimer ?
Lorsque le rien devient le tout
Fermer les yeux � l'int�rieur de nous,
Peut - �tre en cherchant, suivre le chemin
Trac� par l'ange qui nous tient, gardien.
Puisque ses ailes peuvent tout porter,
Puisque sa force peut nous p�n�trer,
�tre aim�.
Lorsque le rien devient le tout
Une page se d�chire d'un coup,
Les mots pr�cipit�s dans le ravin
Pens�es mortes d'un pass� qui revient.
Puisqu'il faut continuer d'avancer,
Puisque sans vous je ne peux exister.
Je vous aime.
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Bulle d'envies
Viens me retrouver dans cette bulle
D'o� je vois ce monde des envies
Qui avec la violence copule.
Mes yeux excit�s percent la nuit
Comme les corps hagards des noctambules.
Vois mon corps nu se contorsionner
Au rythme hyst�rique du d�sir,
Transperc� par l'air de libert�
Soufflant sur les cordes du plaisir
Pour faire la raison s'envoler.
Colle ton corps nu contre le mien
P�n�tre ces r�ves que j'enfante,
Peau contre peau, main dans la main
Jusqu'� ce que cette �me jouissante
Crie tout le plaisir que je retiens.
Essouffl�s s'�crouler en sueur
Se recoller apr�s l'explosion,
Rupture de vie sans douleur
Dont il faut reprendre possession.
Crever la bulle de nos ardeurs.
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Contre dent
J'ai une dent
contre un sourire
Je l'ai mordu si fort
Que le sang a gicl�.
Tout est fini
Il s'est enfui
Reste l'ennui.
J'ai des dents plein la bouche
Et si je mordais alors
Cette langue gluante.
C'est fait
Je suis muet
La bouch�e b�e.
J'ai les dents toutes immobiles
Il me faut les arracher
De cette bouche sanglante.
Pour terminer
Elles sont tomb�es
Dans la follie.
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La racine
Une longue racine blanche, luminescente
Perce le ciel obscur de son �tranget�.
Un elfe d�v�tu aux ailes transparentes
Tourne autour, voletant d'un air tout �tonn�.
Voyageur intr�pide � l'histoire filante
Il regarde la forme inquiet et fascin�.
Le malheureux lutin aux ailes
translucides
De ses deux mains fragiles touche la racine.
Un des filaments lui traverse alors le bide,
La mort de ce pauvre gigotant se dessine,
Aspir� par cette vorace qui le vide
De ses visc�res et de sa substance divine.
Deux ailes glissent en dessous
d'une lueur,
je les ramasse, la racine pend avec lourdeur.
" C'est toi qui aspires les
r�ves que j'esp�re,
pour nourrir une plante qui fleurira ailleurs
tout en haut, juste derri�re la fronti�re ! "
Ludovic Boillat.
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Extrait de son dernier recueil: RUPTURE
Aux �ditions Bellier
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