Gérard Faucher

                                                                                      Parle-moi d'Amour

 

 

Maria Dolorès

 

Au près du feu, dort Maria.
Dolorès, de son nom, de son corps.
Poussée par le grand rêve,
Enfantant la beauté.
Au près du feu, sourit Maria,
Dolorès rit.
Et le rêve qui fuit.
Sur le lit qui fut fait,
Et maintenant défait.
Maria ne rit plus,
Dolorès, de douleur pleure.
Elle pense à demain,
Et son rêve fait peur.
A finir dans la nuit,
Maria, pleure de peur,
De peur, Dolorès meurt.
 

***


Méduse


Je suis La gorgone méduse
Avilie de la vie
Rien ne m'amuse
jetée comme une chienne
Je traîne dansla ville

Mes oripeaux de fée.

Je suis la gorgone méduse
Je les use, qu'ils s'amusent
Qu'ils viennent, qu'ils s'arrêtent
De mes cheveux serpentifaires
Je les transforme en pierre ;

Je suis la gorgone méduse
J'ouvre mes veines bleues
Je cingle de mes chaînes
Les mortels fascinés
Se traînant à mes pieds.

Je suis la gorgone méduse
Je rajeunis comme une ruse
J'éclate ma misère
J'expose sur la terre
Les corps minéralisés
De mes amants éternels.


***


Comment


Comment pourrir si bas
Quand l'esprit nous anime
Nous avons en excès
Les muscles triomphants,
Qui se servent de nous.
De mort, nous réaniment,
Et nous permettent un jour
D'en être conscients.

A ne savoir que faire,
Des forces fantastiques
Que nous nous sommes offertes
A défaut de créer,
Pourquoi faut-il pourrir.
Nous sommes les racines
De notre propre mort?
Notre propre charnier.

Comment parler de vie
Alors que sans extase
Notre passé s'efface,
Et devient, à jamais
Comme le pyramides,
Comme des métastases,
Rien qu'un petit sujet.
L'ombre de vérité

Faut-il que je me lève,
Enfin, que j'argumente
Que sans a priori
J'accepte l'infini.
Si par amour pour moi
Je me crée des fantasmes
Que la mort à jamais?
M'évite la folie.


***
 


Poèmes en vrac



" J'aime bien le vrac
Car il n'a pas de barrière. "
 

**

Il aimait conduire son petit bolide
D'une seule main.
Il trouvait cela très excitant
Un jour, dans un gand virage
Qui se refermait brusquement
Comme une huître
Devant une marée noire,
Il se trouva coincé.
Il ne voulut point céder.
Il se cassa le poignet.


***

Un cheval, un ruisseau.
Le grand voulant bien boire,
l'autre apportant son eau.
Tu vois bien toi
Qui est si haut, si beau.
Faut te baisser un peu
Pour amasser mon eau.


Le cheval se baissa.
Bien lui en prit
Raconte le ruisseau
Car je n'aurais jamais
Porté mon eau si haut.

 

Gérard Faucher

 

________

 

Impression : Le Club Littéraire et Poétique, " Par Chemins 99 "
 

Peintures de Gérard Faucher


 


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