Mais que savez-vous donc de l'état de douleur
qu'il endure en silence,
Pouvez-vous entrevoir la panique intérieure
qu'il garde pour lui seul ?
Vous moquez-vous de lui car sa tête est bloquée,
couchée sur son épaule par des crampes tenaces ?

Son regard semble vide, tourné vers l'intérieur.
Se repliant sur lui, il regarde le sol.

Et vous riez bien fort, afin qu'il vous entende,
Comme pour lui montrer qu'il ne se tient pas droit !
Pensez-vous qu'il l'ignore ou qu'il le fasse exprès,
pour se faire plaisir ?
Allons ! Réfléchissez !
Vous sentez-vous très forts, à présent qu'il s'en va,
le coeur plein d'amertume et de honte à la fois ?
Maudissant la bêtise, aussi la cruauté
puis préférant haïr, plutôt que de pleurer.
A quoi pensez-vous donc, lorsque vous vous moquez,
à quoi pensez-vous donc, lorsque vous le narguez ?
Vous sentez-vous heureux et bien sécurisés
ou conjurez-vous le mauvais sort simplement,
de n'être atteints en fait, de la même disgrâce ?
Êtes-vous ignorants, à ce point d'accabler
un être inoffensif dont la vie a ôté
tout port de tête altier ou visage serein ?
Oseriez-vous parler d'amour et de respect
alors que vous portez un jugement sévère
sur des handicapés pris pour des retardés,
ou quelques piètres clowns ici, pour VOUS distraire ?
Votre vie serait donc si morne dans ce cas,
qu'il vous faut ! MES SEIGNEURS,
un fol pour vous séduire ?

Ces gueux donneraient cher pour se tenir plus droits
que vous pourtant, malgré toute votre superbe !
VOUS, "souffrant de beauté" autant que de mal être,
Saturant les salons de l'ostéopathie !
Y songez-vous parfois ?
En riez-vous aussi ?