Lydia
Quelques notes de musique

 



Musicien


Ami,
La fraîcheur de tes notes me ravive le cœur
Ta musique m’emporte je rentre dans la ronde,
Feuille virevoltante pour mon plus grand bonheur,
Mon âme se déporte vers l’autre bout du monde.

Tu es beau comme cet acteur
Qui joue ton rôle au cœur du soir,
Dont le talent et la grandeur
Nous captivent sans le vouloir.

Ivre, je suis, de rythme, de vie, de liesse
Quand j’exulte, ravie de me perdre en prouesse
Car nous sommes nombreux sur l’air de tes refrains
À danser jusqu’à l’aube en tapant dans nos mains.

Tu nous invites, nous envoûtes, 
L’unisson soudain se dévoile ;
Nos chants résonnant sous la voûte
Font briller toutes les étoiles.

Ami
Qui nous unit, nous faisant découvrir
Les lueurs du matin sous un manteau d’argent,
Prince de cette nuit, la musique est un rire
Que ton âme capture pour tenir son serment.



_________



Naguère


Tous mes amis s’en sont allés
Sur le chemin de leurs amours,
Certains d’entre eux ont déserté
La grande ville et ses faubourgs.
Lors, les rues livrées au silence
Une à une se sont figées
Ainsi soumises à l’absence
Des guitares et mélopées.
D’autres artistes sont venus
Que je ne connais pas encore
Car la musique continue
Avec ses bistrots pour décor,
Sa foule sur trame de fond
Et ses autos qui s’évanouissent,
Le jeu de rôle des chansons
Est toujours là, qu’on s’en réjouisse !
Pourtant quand je reviens ici,
Personne ne me dit : Salut !
Où sont passés tous mes amis
Qui chantaient à l’angle des rues ?

 

__________


 

Gratte – cordes



J’ai quitté le métier de gratte - corde
Faisant mourir toutes mes chansons
Chez des peignes - culs, des renifleurs
Pour qui chanter quand on est femme
Est une chose impardonnable.

Moins belliqueux qu’auparavant,
Mon cheval de bataille serre les dents
Mordant le mors plus fort encore,
Mais sans espace
Pour s’ébrouer sur le bitume,
Se faire une place
Sous un petit morceau de lune ;
À l’écurie sagement va
Devançant là toute amertume
Ne voulant point céder le pas
Aux chagrins comme à la rancune.


Et toutes les chansons du monde
N’auraient jamais suffit pour plaire
Dans cet endroit pis que misère
Où la musique reste en jachère
Où l’on vous paye au lance - pierres,
Aux quolibets et tralala,
Surtout quand on est un’ nana.

Ici, saltimbanque, c’est pas chic,
Sa fout la honte sur la ville.
Pourtant des festivals il y eut,
Dédiés aux musiciens de rues
Mais exclusivement réservés
Aux pros des salles et bien payés.

Ici, les musiciens sont organisés,
Ils ont des contrats à signer,
Avec de gros camions pour trimballer
Tout l’attirail qu’il faut traîner.

Vous comprendrez maint’nant,
Puisque vous me le demandez,
Pourquoi, M’sieurs, Dames,
J’ai arrêté ?
Moi qui n’étais qu’une trouvère
Descendue de la capitale,
J’ai fait ma descente aux enfers
En devenant une troubadoure
« Comme Bernard de Ventadour » !

J’ai essuyé bien des revers,
Blessures endurées en silence
Et puis aussi j’ai découvert
Que par le sud faut être riche
Pour chanter ses chansons en France !

Jamais d’ ma vie, je dois le dire,
N’ai subi tant d’humiliations,
Essuyé de propos acerbes
À tel point, que le désespoir
S’en venait frapper à ma porte
Et que je me sentais haïe
Du délit que je vous rapporte.

Mais pourquoi ai-je été jugée
Avec autant de dureté ?
Je n’ai seul’ment fait que chanter
Mes chansons écrites pour vous !
Or le sort a viré de bord,
Face au mépris que vous m’ portiez,
Aux yeux de votre inimitié,
De vos dégoûts, de vos rejets
Ces chansons, VOUS me les dictiez.

Qui donc se prenait au sérieux ?
Vous, exigeant ? Ou moi chantant ?

Ce que je déplorai le plus
Fut l’attitude de semblables,
Celle des quelques musiciens
De qui je mangeais à la table,
Qui prétendaient que la musique
Est comme une grande famille,
Vous tournant l’ dos pour des broutilles,
Égotiques à en crever !

Au fil des années je les vois,
Toujours aussi seuls qu’autrefois,
Le teint terni, le goût amer
De la défaite qui vous enserre.

Je pourrais en sourire maintenant,
Leur demander s’ils sont contents
Ce qu’ils ont de plus à présent ?
En passant au tamis
Leurs mesquineries d’antan
Mais non, puisque tout ça c’est loin.
Je n’ai plus de regret
Et c’est bien.
 

*
 

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