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Mardi 19 juillet 2005 ; 18h30 : Bon, alors, l’aventure du jour. Question aux musiciens, aux artistes en général mais là, aujourd’hui, étant donné les circonstances, plus précisément aux musiciens. L’aventure du jour, donc. D’abord, j’ai acheté le nouveau Harry Potter… Au lieu d’acheter des CD… Franchement, Harry Potter… Mais non, ça n’a rien à voir… Mes photos prises au festival Rock’O Marais n’étaient pas encore revenues au magasin, je les aurai demain… Je m’attends beaucoup à ce qu’elles soient toutes très pouraves. Si c’est le cas, j’effacerais tout ce que j’en ai déjà dit ici, et ce sera comme si elles n’avaient jamais existé. Je pourrais pas en venir au fait, direct, non ? Bon, alors, l’aventure du jour. Juste une anecdote très courte en fait, presque rien. Aujourd’hui, faubourg Ste Claire, à Annecy j’ai croisé le bassiste de Capush. Je m’en allais vers le Faubourg des Balmettes, il en venait. C’était vers 15h30, il pourrait sûrement confirmer. A moins que je me sois gourée ? A moins que j’ai rêvé ? Ou que j’invente tout ? De toute façon, ça marche aussi comme ça, la question reste. Capush, je les ai vu dimanche sur la scène du port d’Aix les Bains (Musilac 3). Quand vous croisez quelqu’un que vous connaissez, vous dites bonjour, non ? Dans un petit village comme celui où je vis, on salue même les gens qu’on connaît pas. En ville, c’est pas vraiment possible, faudrait dire «bonjour» toutes les trois secondes. Là, donc, je connaissais mais j’ai pas dit bonjour. Je suis qu’une grosse mal polie, alors ? Seulement, il y a ce curieux phénomène, avec les musiciens et les artistes en général, phénomène qui, moi, me trouble et me perturbe beaucoup, et quand je suis perturbée, je mets à réfléchir, une vraie maladie, ce phénomène donc : vous les connaissez, mais ils ne vous connaissent pas. Alors, qu’est-ce qu’on fait ? Je veux dire… Quand on veut pas faire trop lourd, qu’on voudrait juste dire bonjour en passant, parce que d’abord, on a peut-être pas que ça à faire non plus… Est-ce que j’aurais dû m’arrêter, crier «Vive Capush !», histoire de déconner, ou juste faire un très banal «Salut !», ou «salut, le bassiste de Capush !». Comme on dit «salut !» en passant, à des gens qu’on connaît : juste «salut !», sans s’arrêter, et ils vous répondent de même. Ils vous reconnaissent, ils savent qui vous êtes alors ils vous répondent pareil. Ou la scène se passe dans un petit village où plus ou moins tout le monde est au courant de la règle du salut généralisé, même entre gens qui ne se connaissent pas, et on se pose pas de questions. Sauf que là, on est en ville et le type, il me connaît pas. C’est plus compliqué, non ? Si je lui dit juste «Salut !», il va se demander ce qui se passe : comme il me connaît pas, il va se demander si je le confond pas avec quelqu’un d’autre, ou il va se demander si c’est pas lui qui serait juste en train de virer sénile. Bon, donc, question aux musiciens : qu’est-ce qu’on fait quand on vous croise dans la rue ? Est-ce que les musiciens veulent qu’on les applaudisse juste quand il sont sur scène et qu’on les ignore soigneusement quand ils sont dans la rue ? Genre, respect de la vie privée ? Est-ce qu’il faut se dire que d’abord, c’est pas vrai, on les connaît pas, on est pas potes, on a pas gardé les cochons ensemble, comme aurait dit ma grand-mère, alors faut pas aller les emmerder ou bientôt, ils pourront même plus aller faire leurs courses pénards… Ou, d’abord, ça dépend surtout si on aime leur musique ou pas ? Evidemment… Mais de toute façon, je suis pas sûre du tout que j’aurais l’idée de saluer un type dont j’aime pas la musique. Ca n’aurait aucun sens. Tu salues les voisins que t’apprécies, ceux qui te prennent la tête, tu les ignores. Non, tu vas pas leur casser la figure, voyons ! Donc… Ca dépend… Ensuite… J’en entends déjà qui répondraient : «En fait, ça dépend de données biométriques extrêmement précises appelées mensurations». Non, bien sûr, évidemment, je plaisante. Je suppose qu’il y en a qui ne se posent pas autant de questions. Un de mes anciens potes de collège, sans se poser de questions, il aurait vraiment crié : «Vive Capush !». Toute la rue l’aurait entendu. Et puis il aurait éclaté de rire, et le bassiste peut-être aussi et tout le monde aurait continué son chemin, content, sans se poser plus de question… Sauf les gens qui connaissent pas Capush et qui se demanderaient : «Qu’est-ce que c’est que ce malade ?». Faut peut-être s’attendre à ce genre de réaction, finalement, quand des gens se mettent à aller faire le zouave sur scène et que d’autres zouaves se mettent à les regarder… Mon problème, c’est peut-être juste de pas avoir envie de passer pour une malade… Ca se comprend… Mais finalement, je me dis… Je suis déjà tellement mal barrée… |