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Samedi 16 juillet 2005 ; 10h45 : Ouai, c’est pas leur vrai nom, je sais. Leur vrai nom, c’est juste Dja’Roz. Ils jouaient hier soir à Alby sur Chéran, dans le bourg médiéval. Des anneciens, des reprises pop-rock. Chez moi, "Dja’Roz’O Chou" ne veut pas dire : "Dja’Roz, dans les choux !". Chez moi, Dja’roz’O Chou, c’est une référence à La soupe aux choux, le film avec Louis de Funès. Oui, c’est un peu spécial, par ici. Pendant que je les écoutais jouer, probablement parce que je connaissais toutes les chansons, une partie de mon attention a pu se déporter légèrement de ce qui se passait devant moi vers ce qui se passait du côté de mon imagination. Disons que je me suis mise à rêvasser. Ca a commencé pendant leur reprise d’une chanson de Dido, Hunter. Il m’a semblé entendre quelque chose dans le secteur du clavier, quelque chose dans le chant, je ne sais pas exactement… Quelque chose de plus sombre que la version originale… Juste un peu… Une reprise, on peu la torturer, on peu l’amener dans une direction, dans l’autre, à l’antipode de la version originale si ça nous chante… Je me demande : quitte à ne jouer que des reprises, pourquoi ne pas se donner un cadre, un style particulier, s’approprier complètement le morceau pour le mettre à sa sauce ?… Se choisir un style, un ton et y aller à fond, et garder le cap. A la télé, j’ai vu un jour jouer Baby one more Time, de Britney Spears, par Travis et tout à coup, j’avais la sensation que cette chanson était tout à fait excellente. Travis lui donnait son cœur, son style,… Elle en devenait touchante, cette chanson. Faut le faire, quand même ! Avec un synthé, on a vite fait de partir dans des sons très "space" (espace, en anglais). C’est peut-être ça… Et la chanteuse a une voix plutôt grave tout en débordant d’énergie, un petit bout de fille qui va dans le public avec son micro pour faire chanter les gens… Elle a dû être mono de colonies de vacances dans une autre vie, ou juste instit ou animatrice de club vacances… Ce genre de chose… Des musiciens qui se débrouillent bien, qui aiment ce qu’ils font et qui aiment en faire profiter les autres… Donc, le truc « sombre » pendant Hunter… Je me suis mise à imaginer ce que ça donnerait ce petit truc sombre amplifié pour en habiller toute la chanson… Ca donnerait un poids supplémentaire aux paroles : “I want to be a hunter again” : en français, "je veux redevenir une chasseuse" ! Un petit côté inquiétant… Mais ils sont pas du tout dans la mouvance gothic les Dja’Roz. Non. Je vais pas m’amuser à les imaginer déguisés en Indochine, ça serait juste ridicule. Mais avec ce clavier qui peut faire des trucs très space… Et cette chanteuse qui tient pas en place… A vrai dire, je ne sais plus du tout comment j’en suis arrivée là… L’avant-veille, j’avais entendu les Yound Gods, à la radio, sur Couleur 3. Eux, ils font une musique assez sombre, très space, très impressionnante,… ouai, vraiment très sombre… Ca m’a peut-être influencée aussi… Et puis la guerre des mondes aussi, au cinéma, il y a quelque jour… En plein dans le « space » donc… Et donc, j’en suis venue à imaginer… imaginer des aliens… des aliens qui écouteraient la musique des terriens depuis leur vaisseau. Ils en deviendraient tellement fans qu’ils montraient un groupe pour faire des reprises de leurs chansons préférées. Mais étant des aliens, ils auraient forcément une attitude un peu spéciale, leur mentalité, leurs sentiments, leur culture… transparaîtraient forcément un peu dans leur musique. Quand mon imagination est lancée, moi… Ces aliens, je les imaginerais ayant errés pendant trèèèèès longtemps dans l’espace… Tellement longtemps qu’ils commencent à s’emmerder sévère dans leur navette. Ils commencent à déprimer. Et puis, ils ont le mal du pays. Peut-être qu’ils sont les survivants d’une planète qui a explosé… Enfin, ils ont pas trop le moral… et puis un jour, ils tombent sur la terre, ils se mettent à observer, à écouter, de loin… Et ils découvrent la musique des humains. Ils dépriment mais ce sont des êtres particulièrement énergiques et entreprenant à la base, il faut le savoir : pas des pattes à relaver, pas des chiffes molles… Pour s’embarquer dans un tel voyage, faut en avoir des tripes et de l’esprit d’initiative… Bon. Ils écoutent, donc, et ils adorent ça. Alors, ils commencent à chantonner… Et puis ils décident de débarquer sur terre… Bien sûr, soit ils ont l’air de parfaits humains, soit ils peuvent en prendre l’apparence… Ils veulent se mêler à la foule, observer de plus près, et peut-être même s’installer… Faut qu’ils se trouvent une couverture, un moyen d’entrer en contact avec la populace, de se fondre dans l’environnement… Alors ils se disent : "Et si on montait un groupe ?". Et naturellement, ils se mettent à jouer toutes les chansons qu’ils adorent, et quand ils ne connaissent pas encore très bien le morceau ou qu’ils ont un peu peur d’oublier les paroles (dont ils ne saisissent pas forcément tout le sens, toutes les nuances poétiques), ils ne se gênent pas pour suivre sur des partitions et ils encouragent les gens qui connaissent le morceau à chanter avec eux. Au bout d’un moment, hier soir, j’ai même remarqué des reflets bleus sur la batterie, parce qu’il y avait un spot juste à côté… Ca ressemblait à ces petites guirlandes de Noël qu’on met sur le sapin… Ces aliens, quelle meilleure couverture pourraient-ils imaginer que de se faire justement passer pour des aliens ?… Comme ça, les gens qui les trouveraient un peu bizarre pourraient se dire que c’est normal, qu’ils le font exprès… Alors, ils pourraient s’habiller un peu bizarrement, mettre des guirlandes clignotantes sur leurs instruments pour rappeler les vaisseaux spatiaux qu’on voit dans les films… Un tel scénario, c’est bien le genre de truc complètement loufoque que j’imaginerais bien servir de cadre, de "direction artistique", à un groupe comme les Dja’Roz. Un costume de scène, autrement dit. Et mon imagination tordue va jusqu’à leur inventer un autre nom, qui fait référence non seulement aux aliens en général parce qu’en France, tout le monde connaît le film La soupe aux choux qui est l’histoire d’un extra-terrestre qui débarque chez des paysans, et qu’en plus, chez moi, dans la langue de ces aliens, "Dja’Roz" veut dire soupe (ils n’ont pas de choux chez eux, donc pas de mot pour les nommer), mais qui fait aussi référence au fait qu’ils font des reprises en évoquant ce vieux film dont tout le monde saurait reconnaître la musique des les premières mesures. Ca, ça devrait être le lien pour aller écouter un extrait du générique (dans Louis De Funès, Vol. 1), sur Amazon.fr, générique qui pourrait d’ailleurs faire l’ouverture des concert ! Il y a des fans du film, aussi. Je ne suis de toute évidence pas la seule tordue du coin… |