Apéro acoustique


Vendredi 16 septembre 2005, 6h20 :

Vous avez déjà été à un concert dans un café-concert, tout seul ?
Je veux dire, vraiment tout seul en sachant pertinemment que vous ne trouveriez sur place aucune personne de votre connaissance ?
Je suis prête à parier que si vous l’avez déjà fait, vous avez passé toute la soirée à picoler (peut-être comme d'habitude de toute façon, hein?) pénard dans un coin, histoire de donner un meilleur goût à votre solitude.
Moi, je dis que pour aller seul à un concert dans un café-concert, quand on ne boit pas d’alcool, et je veux vraiment dire pas un verre, jamais, sauf lorsqu’on me harcèle trop et que je goûte du bout des lèvres en faisant la grimace pour avoir la paix, aller à un concert dans de telles conditions, moi, je vous le dis, ça demande un certain courage.
Merde. Je me le dis au moins à moi parce que j’ai un peu besoin de me remonter le moral.

En plus, on m’avait dit que le Comptoir de la Folie Ordinaire, c’est vraiment très glauque, vaut mieux pas aller s’asseoir dans les coins sombres et t’es pas bien d’aller là-bas toute seule ? Limite si on m’avait pas dit que c’est un coupe-gorge digne des tavernes moyenâgeuses les plus mal famées.

Ce qu’"on" est mal renseigné, quant même !
C’est comme si vous passez votre temps scotché au journal de 20h, et à celui de 13h et à certaines chaînes qui diffusent des catastrophes en boucles toute la journée et à tous ces feuilletons et films américains qui traînent partout : vous risquez de finir par avoir même peur de votre ombre…
Attention ! on sait jamais, ce truc tout noir, fuyant et traître, si ça se trouve, on sait jamais, y a jamais eu de témoignages mais après tout, ce serait logique si c’est vraiment un truc mortel… Ouai, c’est vrai, après tout, on peut pas savoir…

Non mais franchement !

Moi, j’étais déjà passé devant le Comptoir et j’avais lu 2-3 lignes sympa à son sujet sur le net et j’attendais d’avoir un bon prétexte pour aller y passer un moment et voir à quoi ça ressemble un bar tout peint en rouge.
Alors voilà : c’est sûr, il n’y a pas beaucoup d’endroits où s’asseoir et on pourrait leur faire un petit peu de pub pour augmenter la fréquentation les soirs de concerts, mais à peine parce qu’un œuf, ça peut pas se remplir à l’infini, quant bien même c’est un des symboles de l’univers… Il y aurait encore eu un peu de place pour… Je sais pas… Une vingtaine de personnes, en tassant bien ?
Et il n’y a même pas de coins sombres !
Bon, c’est sûr, l’éclairage est loin de vous aveugler, sauf si vous êtes un musicien qui joue là parce qu’alors on vous concocte un petit éclairage rien que pour vous… Mais aller parler de "coins sombres"… Non, mais franchement…

Enfin, quoi qu’il en soit, lieu sombre ou pas, aller à un café-concert seule…
C’est d’ailleurs ce qui m’avait fait buter le soir du concert de Capush en juillet. J’étais passé devant les Tilleuls vers 22h, histoire de voir… J’étais restée 5 minutes assise sur le trottoir parce que rentrer dans ce bar bondé, quand on est toute seule…
Quoi que, avec le recul, je me dis maintenant que ça aurait peut-être été plus facile que de débarquer en début de soirée quand il n’y a pas encore grand monde et qu’il faut rester stoïquement, bien en évidence, à attendre le début de la musique. On s’occupe alors comme on peut.
On se commande un café, histoire de consommer quelque chose, pour être correcte, quoi,… ça doit être le seul qu’ils ont servi de la soirée… Et on s’assoit quelque part avec un bouquin et son petit carnet de note.
On se trouve une contenance, quoi, quand on est pas Gémaux et donc complètement dépourvu de cette merveilleuse capacité de parler de n’importe quoi, tout le temps qu’il faut, tant qu’on peut, même avec de parfais inconnus, ou de moins parfaits inconnus. Et oui, en fait, l'auteur ne sait presque plus parler quand elle a plein de monde autour d'elle et plein de musique dans les oreilles, c’est l’un de ses gros problèmes. Et bien entendu, elle ne raconte pas ça par hasard.

Mais, en fait, vous avez peut-être surtout envie de savoir ce qui s’est passé hier soir au Comptoir ?
Alors voilà : il y avait 3 jeunes musiciens, Coralie, Phil et Nono qui ont chacun et à tour de rôle, fait 2 petits tours de chants à la guitare. Des reprises et quelques compositions originales.
Et je commence à ne même plus pouvoir distinguer un musicien célèbre d’un pas connu. Mis à part le fait qu’un pas connu n’est pas connu, ouai, moi, à la fin, je vois plus trop où se situe la différence exactement… Une soirée comme ça, ça vaut largement un Taratata.

Bon… Je fais la candide là… Parce que c’est le seul rôle que je me sente habilitée à prendre étant donné la taille ridicule de ma collection de disques et mon ignorance en matière de solfège et tout le bordel et ma culture musicale certes, éclectique mais loin d’être très pointue dans un quelconque domaine… Je sais un peu ce que font Hector Zazou, Goran Bregovic ou Mariza mais allez parler de Dylan ou des Deep Purple… Les Deep quoi ?

Donc, dans leur ordre d’apparition sur scène :
Coralie, des Power Pink Skulls : on pourrait bien imaginer que Dolores O’Riordan (The Cranberries) à ses débuts devait lui ressembler un peu. Je ne parle pas de la voix : celle de Coralie a une chaleur qu’on aurait du mal à associer au climat irlandais… Plus au niveau de la présence, d’une assurance, d’une aisance, même quand elle se goure de ton, on s’en fout. Ca roule tout seul quant même.
Phil, on le connaît déjà ici puisque c’est le chanteur d’Hymn.
Et j’ai une culture musicale pitoyable mais on m’aurait demandé de quel chanteur connu le rapprocher, j’aurais tout de même été capable de dire Jeff Buckley et c’est con de pas l’avoir fait avant parce que maintenant, on pourra toujours dire que je raconte ça parce qu’il a joué du Jeff Buckley hier et que ça se sent qu’il l’a bien travaillé son Buckley. Et non, ce n’est sans doute pas la raison pour laquelle il a le même genre de voix.
Nono, des Various Salad. C’est bien qu’il ait fait une reprise de Trio "C’est l’hymne de nos campagnes, de nos rivières, de nos montagnes…". Ca permet de bien le situer : ce genre là, et pour compléter le tableau, une compo des Various Salad sur "…une bimbo qu’a pas de cerveau". Bref, ça swing bien et en plus, on s’amuse.

Tout ça pour ça… Ouai, je suis chez moi, je fais ce que je veux, comme de préciser que je trouverais très chouette que les gars d’Hymn signent aussi les textes sur leur prochain album.


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