Visite au Musée des arts derniers




Disponible.

DIFFUSION-DISTRIBUTION



Déclaration de l’auteur :


Par sa Visite au Musée des arts derniers, à laquelle il nous invite,

Louis Janover introduit sa réponse à la question de savoir S’il est encore minuit dans le siècle.


Y a-t-il une vie des idées révolutionnaires après Mai 68 ? À en juger par le déferlement commémoratif qui a accompagné l’anniversaire des Événements, il est permis d’en douter. Chaque nouveau livre semble une pierre destinée à sceller le tombeau de la Révolution, et la signification de la grève ouvrière torpillée par les syndicats disparaît sous l’amoncellement des pavés consacrés à la révolte étudiante. Publié dans cette conjoncture et sous cet éclairage, S’il est encore minuit dans le siècle, réflexion sur le passé et les perspectives révolutionnaires, risquait d’être perçu comme une note « ultra-gauche » dans la marche funèbre ou triomphale si bien orchestrée par l’intelligentsia. Seraient à coup sûr apparues des correspondances que nous n’avions ni prévues ni souhaitées, et, de plus, eussent nui à la compréhension de notre argument.
Aussi avons-nous tenu, avec l’accord de l'éditeur, à inverser l’ordre de publication et de passer par le Musée des arts derniers avant de comprendre pourquoi Il est encore minuit dans le siècle.

le 5 juin 2008,
Louis Janover.


Un article de Louis Janover (janvier 2009)





LOUIS JANOVER



Que voit-on au Musée des arts derniers ? L’histoire des avant-gardes, présentée sur le mode esthétique, qui ont instillé l’idée de progrès dans l'art et ouvert la perspective d'une libération conçue comme extension de nos libertés sur mesure. La vie quotidienne est le lieu commun de cette exposition universelle, qui partout substitue l’esthétisation de la révolte à la critique sociale radicale et diffuse une culture de la subversion parfaitement compatible avec les besoins de changement de la production. La critique du spectacle est le passage obligé de cette pseudo-révolution permanente, la théorie du détournement, son point d’honneur qui justifie tous les accommodements.

Consulter le catalogue de cette exposition, c’est entrer dans le royaume de la subversion et des faux-semblants et c’est quitter la clarté de l’utopie, celle qui baignait l’œuvre des poètes et des révolutionnaires quand ils ont pressenti que l’émancipation de tous les sens et de tous les attributs humains, rêve des Lumières du dix-neuvième siècle, se rapportait non pas aux loisirs mais à une activité créatrice susceptible de donner un sens nouveau au « travail ». C’est ce que nous fait entrevoir Rimbaud quand, l’espace d’un « Éclair », il se retourne sur le passé pour deviner un autre avenir : « Le travail humain ! c’est l’explosion qui éclaire mon abîme de temps en temps. »

Seul le retour à cette idée saint-simonienne peut redonner sens à la formule de Breton, qui réduite à la seconde proposition est l’expression même du dernier des arts : « “Transformer le monde”, a dit Marx : “changer la vie”, a dit Rimbaud : ces deux mots d'ordre pour nous n’en font qu’un. »
Changer la vie, comme y a contribué le surréalisme, qui a façonné le monde à son image, revient aujourd’hui à renoncer à la transformer. Louis Janover nous propose un fil conducteur qui nous permet de remettre les deux parties de cet appel en résonance alors que le vernissage en boucle au musée des arts derniers est précisément organisé de manière à nous faire perdre le sens de cette unité.

hors collections / [ 96 p. / 11 x 18 / ISBN : 978-2-917431-27-6 / EAN : 9782917431276 / 12 € ]



LOUIS JANOVER



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