Keno DON ROSA (29-06-1951/Louisville, Kentucky USA- )

 

  

Métier

Dessinateur, scénariste,

Première BD

07/1987 : The Son of the Sun (AR 102)

Nombre de BD réalisée jusqu'en 2003 :

105

Commentaire:

Le maître incontesté des Ducks et de leur histoire ; le créateur de la Jeunesse de Picsou ; de plus en plus perfectionniste au fil du temps ; un humour décapant.

Histoire:

Keno Don Rosa naquit le 29 juin 1951 à Louisville, dans l'état du Kentucky, aux Etats-Unis.

 

Dans les années 70 et 80, Don faisait ses propres bandes dessinées (appelées Pertwillaby Papers et Captain Kentucky) en plus de ses études et plus tard de son travail aux sièges des journaux Kentucky Kernal et Louisville Times. Ses comics n'étaient pas très populaires et Don dût quitter ce passe-temps peu profitable qui lui prenait du temps.

 

Puis, un jour en 1986 il vit par la vitrine d’un magasin de bandes dessinées un comic-book de l’éditeur Gladstone, le premier livre de bandes-dessinées Disney depuis les années 70. Enthousiasmé par cela, Don décida de produire une bande dessinée. L’histoire s’appela The Son of the Sun (AR 102) et fut un énorme succès. Gladstone proposà à Don Rosa de l'engager, Don accepta et, en 1987 il vendit son entreprise de tuiles, et produire des histoires des Ducks fut à partir de là son travail à plein temps.

 

Don travailla pour Gladstone jusqu’en 1990 : à partir de cette date, il travailla pour Danish Egmont. Maintenant il travaille principalement pour Egmontille même il est aussi un indépendant ; il a produit 3 histoires pour notre bon vieux Picsou Magazine français. Don Rosa est le plus célèbre des auteurs de bandes-dessinées Disney dans son pays—les Etats-Unis. L’un des travaux principaux de Don Rosa pour dessiner une BD est la conception de très nombreux et très précis détails. Toutes ses histoires prennent place dans les années 50, car Don estime que, s’il faisait des histoires se déroulant plus tard, Picsou aurait plus de 130 ans et il y aurait anachronisme.

 

Quand Don Rosa écrit une histoire, il commence toujours par faire…la fin ; puis il dessine l’histoire « en arrière », image par image, jusqu’à arriver au milieu de l’histoire, puis il dessine en partant du début : "C’est toujours mieux si on connaît la fin avant le début !" dit-il.

Don cache occasionnellement dans ses histoires des petites têtes de Mickey ou (plus fréquemment) les lettres D.U.C.K : on peut y voir bien sûr le nom de famille Duck (très courant à Donaldville puisque Donald et Daisy le possèdent, sans appartenir à la même famille ni être mariés), mais aussi la dédicace de Don Rosa à Carl Barks (D.U.C.K signifie en effet «Dedicated to Uncle Carl from Keno » : dédicacé à Oncle Carl [Barks] de la part de Keno [Don Rosa]. La plus célèbre des peintures de Don Rosa est probablement Duck family tree (D 11221).

 

Mais la BD de Don Rosa la plus connue est bien sûr La jeunesse de Picsou (références multiples ). Don produisit cette BD en 1991 et 1992 ; elle fut publiée pour la première fois dans le journal finlandais « Aku Ankka » en 1992-1994 et sous forme de BD complète (292 pages de bonheur !) en 1997.

 

Don Rosa a gagné deux Will Eisner Awards, qui sont les récompenses attribuées aux meilleures bandes-dessinées mondiales : un en 1995 pour la meilleure histoire continue et un en 1997 pour le meilleur artiste de bandes-dessinées mondial. Actuellement Don Rosa vit dans sa maison dans le Kentucky avec sa femme.

 

 

 

 

Interview réalisée par Didier Ghez (1995) traduit de l’anglais

 

 

 

Didier : Pourriez-vous nous parler de votre carrière avant d'écrire et de dessiner des bandes dessinées de Disney ?

 

Don : Avant que je commence à écrire et dessiner des bandes dessinées de Canard pour Gladstone en 1987, j'ai dirigé la société de construction familiale que mon grand-père a créée, ici à Louisville, quand il est arrivé d'Italie en 1905. Mon métier est ingénieur, pas cartooniste. Les seuls dessins que je faisais, étaient un passe temps, que j'exécutais pour des papiers scolaires, fanzines comiques, des journaux locaux et pour mon propre amusement quand j'étais très jeune. Et la partie la plus importante de cette "formation" était les magazines de bandes dessinées, que j'ai fait quand j'avais 5-13 ans.

 

Didier : Que considérez-vous comme les grands points de repère de votre carrière comme auteur de bandes dessinées de Disney ?

 

Don : le point de repère le plus important de ma carrière pourrait être la publication de mon premier comique de Canard (qui était aussi mon premier travail professionnel comique de n'importe qu'elle sorte), "le Fils du Soleil" dans l'Oncle Picsoucrooge #219. Il m'est toujours difficile d'imaginer que j'ai en réalité écrit et dessiné une histoire entière de ces bandes dessinées que j'ai tant aimées, dans mon souvenir d'enfant le plus fort. Neuf ans plus tard, il ressemble toujours à un rêve. Le point de repère suivant serait quand je suis allé travailler pour Egmont. Un autre quand j'ai fait mon premier voyage en Europe, pour promouvoir les bandes dessinées de canard. Et ensuite, certainement, quand j'ai gagné la Récompense d'Eisner pour la Meilleure Histoire Adaptée en feuilleton de 1995.

 

 

 

 

Interview publiée dans PicsouMagazine n°283

 

 

 

Picsou Magazine : Salut ! Lorsque tu étais jeune, lisais-tu beaucoup de BD Disney ?

 

Keno Don Rosa : Mais je ne suis pas encore très vieux ! Je suis né en 1951… Bon, dans mon enfance, je n’allais pas au cinéma ; alors j’avais le temps d’apprendre les BD de Carl Barks par Cœur !

 

PM : Mais alors, tu as toujours voulu devenir dessinateur de BD ?

 

KDR : Oui, j’ai toujours voulu dessiner. Mais j’ai fait des études d’ingénieur pour rassurer mes parents ! J’ai même dirigé l’entreprise familiale quelques temps, mais je n’ai pas tenu… et depuis dix ans, je me consacre uniquement à la BD.

 

PM : Tu écris toi-même tes histoires ?

 

KDR : Oui, c’est ce que je préfère ! Je crois même que je suis meilleur conteur que dessinateur… je ne prendrais pas autant de plaisir si je ne faisais qu’une partie du travail !

 

PM : De toutes les BD que tu as réalisées, lesquelles préfères-tu ?

 

KDR : Question difficile ! J’aime beaucoup les gardiens de la grande bibliothèque où je révèle enfin le secret de l’origine du Manuel des Castors Juniors ! Et puis, bien sûr, il y a « La jeunesse de Picsou ».

 

PM : Justement, parlons-en … combien d’épisodes ? Combien de pages ?

 

KDR : avec 215 pages réparties en 12 épisodes, je crois que je ne suis pas loin d’avoir établi un véritable record chez Disney ! Ca m’a pris deux années et demi.

 

PM : Et où as-tu puisé tes informations ?

 

KDR : En fait, Carl Barks, le créateur de Picsou, n’a jamais vraiment parlé de la vie de Picsou avant qu’il ne devienne millionnaire mais il y fait de nombreuses allusions. J’ai relu toutes ses BD, j’ai pris des notes, j’ai tout remis dans l’ordre, j’ai fait beaucoup de recherches historiques… et voilà !

 

PM : Et comment as-tu décidé que Picsou était né en Ecosse ? A cause de son avarice ?

 

KDR : Mais non ! Je n’ai presque rien inventé ! Tous les fans de Balthazar Picsou savent qu’en anglais, c’est Scrooge McDuck ! D’ailleurs dans la version originale de « La bande à Picsou », on lui a même donné un accent écossais !

 

PM : Picsou est-il ton personnage préféré ?

 

KDR : Pour moi, c’est le personnage le plus important de toute la BD Disney ! Il a en lui du bon et du moins bon… comme nous tous ! Mais j’aime aussi beaucoup Riri, Fifi et Loulou. En fait, si on les compare à Donald et Picsou, ce sont eux les vrais adultes.

 

Interview publiée dans Picsou Magazine n°333

 

 

Picsou Magazine : Salut Don, ! Tu peux te présenter ?

 

Keno Don Rosa : Je suis né le 29 juin 1951, à Louisville, dans le Kentucky. Je vis toujours là-bas, dans une grande maison en rondins de bois, en haut d'une colline perdue en pleine nature. Comme Daniel Boone, le célèbre trappeur du Kentucky !

 

PM : Tu te souviens de la première histoire de Barks que tu as lue ?

 

KDR : Non, il n'y a pas eu de première histoire. J'ai grandi avec la collection de comics de ma grande sœur. Elle avait, et elle a toujours, onze ans de plus que moi, et elle gardait tout. Donc, quand je suis arrivé de la maternité, la maison était déjà complètement remplie de comics… J'ai grandi avec des piles de comics plus anciens que moi ! Et comme tous les enfants (intelligents) américains d'aujourd'hui, mes préférés étaient de ceux de Barks !

 

PM : Il y a d'autres comics qui te plaisent ?

 

KDR : Tout ce qui lisait ma sœur m'influençait ! Dans les années 50, elle collectionnait aussi Mad magazine, et je retrouve beaucoup de Wild Elder et Harvey Kurtzman dans mon travail. J'aimais beaucoup l'humour de John Stanley et sa Little Lulu.

 

PM : Et les superhéros ?

 

KDR : Plus tard, j'ai lu les comics de superman, de mort Weisinger. Lui aussi m'a beaucoup influencé. Il a mis un univers très cohérent autour de Superman et créé plein d'histoires sur l'origine des personnages… comme moi avec les DUCKS ! Certains lecteurs disent que j'imite les comics Marvel dans ma façon de lier les histoires les unes aux autres. Mais c'est faux, c'est le superman de Dc comics qui m'a influencé !

 

PM : Tu étais quel genre de garçon à l'école ?

 

KDR : Eh bien, en primaire, j'étais toujours le plus intelligent de ma classe… Mais le primaire, c'était facile ! Après, c'est devenu plus dur. J'ai quand même réussi mon diplôme d'ingénieur, et ça, c'était vraiment très dur !

 

PM : Tu lisais toujours des comics ?

 

KDR : Pendant mes études, j'étais très impliqué dans les comics. En primaire, je faisais déjà un petit journal. Puis j'ai fait tous les dessins des journaux du collège et du lycée… C'est là que j'ai réalisé ma première histoire d'humour et d'aventure, où est apparue la première version du " Fils du soleil " une histoire Picsou !

 

PM : Et alors ?

 

KDR : J'ai immédiatement appelé l'éditeur pour lui que j'étais né pour écrire et dessiner des comics de Picsou ! Heureusement, ils connaissaient tout ce que j'avais fait pendant des années pour des fanzines… Et il a dit oui !

 

PM : Et tu t'es lancé dans l'aventure !

KDR : Un jour, je travaille dans l'entreprise de construction familiale, sans aucune intention de dessiner des comics pour vivre… Et les jours suivant, je me retrouve à écrire et dessiner ma première histoire de Picsou ! Au départ, c'était juste pour le fun. Et puis j'en ai fait une deuxième, une troisième… et aujourd'hui, douze ans plus tard, je suis interviewé par le rédacteur en chef de Picsou magazine français. Mon dieu !

 

PM : Combien de pages de BD et de couvertures as-tu dessinées ?

 

KDR : Combien ? Pouh… Je n'en sais rien ! Pas tant que ça, je suis très lent ! Il me faudrait soixante-quinze ans pour réaliser ce que Barks a fait en vingt-cinq ans ! Je dessine environ soixante-quinze pages par an. Parfois cent. Barks avait une moyenne de deux cent cinquante pages !

 

PM : Tu as combien de figurines dans ta collection ?

 

KDR : Là non plus, je n'en sais rien ! Pourquoi ne viens-tu pas à la maison pour les compter ?

 

PM : Eh ! Oh ! Je ne suis pas Donald, moi…

 

KDR : Je pense qu'il y en a plusieurs centaines. C'est difficile de tous les voir, ils ne sont pas très bien exposés, ils sont juste empilés en tas ! Demande-moi plutôt combien il y a de comics dans ma collection ! Je les ai comptés, j'en suis presque à 40 000 !

 

PM : Gloups… et eux, ils ne sont pas empilés ?

 

KDR : Mes comics sont rangés dans des petites boîtes d'archives, environ cinquante comics par boîte, environ mille boîtes en tout. Ces boîtes sont entreposées verticalement, sur des étagères métalliques, du sol au plafond, le tout remplissant des pièces de 41,35 m² et rangées par ordre alphabétique. Tous ! Sauf les comics de Barks. Ils sont tous ensemble dans une rangée en haut du mur principal de la maison : la place d'honneur !

 

PM : Pourquoi ?

 

KDR : Ce sont mes préférés, mais ça ne veut pas dire qu'ils sont les seuls à être géniaux !

 

PM : C'est quoi les autres ?

 

KDR : Presque meilleurs que Barks, il y a les EC comics du début des années 50 : Tales from the Crypt, Haunt of Fear, Weird science, Mad… Ils étaient réalisés par un groupe d'une quinzaine de dessinateurs et scénaristes. Enfin, ils ont dû se mettre à plusieurs pour arriver à faire quelque chose d'aussi puissant que les DUCKS de Barks ! Et puis il ya aussi tous ces anciens comics des années 50 et début 60 : Superman, Batman, Pogo, Le Spirit, Little Lulu, et tant d'autres…

 

PM : Est-ce que Goldie reviendra un jour ?

 

KDR : Je ne pense pas. Je l'ai déjà trop utilisée ! C’est d'ailleurs une chance qu'aucun autre dessinateur ne s'en serve, car c'est le personnage le plus particulier des histoires de Picsou, et elle ne doit apparaître que très modérément. Dans une histoire, j'ai provoqué une rencontre avec Picsou aujourd'hui. Et dans d'autres histoires, ils se rencontrent " presque " dans le passé, mais sans se rencontrer vraiment.

 

PM : Pourquoi ?

 

KDR : Je crois que la seule histoire de Picsou et Goldie au temps des chercheurs d'or doit rester celle que Barks a réalisée en 1953, " Retour au Klondike ", et qui est en référence à la fin de ma première histoire pour Picsou Magazine. Personne ne peut vraiment savoir ce qu'a été leur relation durant ce mois où Picsou a kidnappé Goldie dans son gisement d'or de la rivière de la blanche agonie… A chacun de faire travailler son imagination !

 

PM : Pourquoi n'entend-on plus parler des sœurs de Picsou ?

 

KDR : Un jour, tu en entendras reparler ! Je voulais raconter leur retour dans l'histoire que j'ai dessiné pour le cinquantième anniversaire de Picsou. Mais ça n'aurait plus vraiment été vraiment une histoire de Picsou… Bientôt, promis, j'écrirai leur histoire !

 

 

 

 

 

 

 

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