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Les Poèmes du Moulin
 

 
 
ENFANCE          
 
Andrée MARIK, Monique MIALLIER, Gérard CHEVRIER
 
 
 
LA POULE
 
à mon frère
 
Il avait une poule,
tifs auburn,
caresses de soie.
 
Il avait un train bleu
sans vapeur, sans moteur,
deux wagons,
un voyageur :
la poule au regard complice
affublée de voiles et de rubans.
 
C'était, sur les cailloux du jardin,
le petit train du bonheur.
 
Un jour la poule rousse
lui fût servie en ragoût
au menu de midi.
 
O larmes en dérive de cris,
en indignation de manger !
Un fait divers s'érigeait en drame
au creuset des apprentissages.
 
Ils ont ri, les grands...
Ce n'était qu'une volaille, évidemment.
On avait assassiné son amour de six ans !
 
Souillure de l'innocence.
Meurtrissures du fond de l'enfance.
Un peu de vase s'est tassée
dans la cale des années.
L'eau en remonte encore troublée.
 
 
Andrée MARIK
 
 
* Moulin de Poésie n° 1 *
TOI MON ENFANCE
 
 
A la cime d'un arbre
J'ai posé ton souvenir.
Des clichés de même âge
Bruissaient sur fond de plaisirs...
 
Nos ombres se bousculaient
Dans les méandres feuillus;
Leurs fruits dans nos palais
Faisaient les voûtes en sucre.
 
Tu chantonnais comme le vent
Qui effleurait nos bourgeons
L'émotion faisait vibrer l'instant
Prise au piège du diapason.
 
Je retrouvais le temps
De la tendresse du regard,
De l'innocence en mouvement
Sur les chemins du savoir,
 
Du jour qui se prolonge
Sur le bord de sa nuit,
Des rires perceurs de songes
Dans des rêves enhardis.
 
C'était le temps heureux
De mes années d'école
De mes longs soirs studieux
Quand la mémoire s'affole.
 
Et ces images me regardent
Comme un écran magique
Où le temps qui musarde
Déroule ma mosaïque...
 
 
Monique MIALLIER
 
 
* Moulin de Poésie n° 4 *
ET MOI...
 
 
Toi la maman et toi le complice,
Regardez ces formes qui s'arrondissent,
Avant le grand désordre ce fut un délice,
Je serai la fille, ou peut-être le fils ?
 
Alors, il faut avant le grand jour,
Préparer le douillet nid d'amour,
Pour moi les plus beaux atours
Et prévenir tous les alentours.
 
Quand soudain, si ça me démange,
Un jour, un soir, une nuit, un ange.
L'événement tant attendu,
Neuf mois ouf ! " Je n'en puis plus."
 
Je suis là dans le berceau !
De vos rêves, je fus le plus beau,
Quelques cris, quelques pleurs,
Mais tout le reste est bonheur.
 
Ils se pressent, ils sont tous là,
Je les entends déjà;
"Non ne le touchez pas,
Ces yeux c'est tout son papa."
 
Croyant que je dors ? Mais je réfléchis !
Demain, serez-vous près de moi,
Pour suivre tous mes émois ?
Qui me portera dans mon lit ?
 
Et la belle histoire abracadabra,
Qui me la lira ?
La main pour l'école, qui me la tiendra ?
Pour cette course folle qui me guidera ?
 
J'ai trop mal à la tête,
Surtout ne gâchons pas la fête.
Je reprendrais bien un peu de mamelon,
Avant de m'endormir cette fois pour de bon !...
 
 
Gérard CHEVRIER
 
 
 
 
 

 
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