Ces chenilles sur la photo sont les nymphes d’un papillon dont le nom scientifique est Cirina Butyrospermi issu de trois stades de transformation: le stade larvaire, le stade nymphal et le stade adulte. Ces chenilles sont une étapes de transformation. Au départ les papillons, en début d’hivernage, pondent des dizaines de millions d’œufs sur les karité, un arbre des savanes. C’est le seul arbre en brousse qui reçoit les papillons et la région de Bobo-Dioulasso est la seule zone de prédilection de ces chenilles dans la sous région. Les œufs éclosent sur les branchettes des karité près des feuilles. Les minuscules chenilles se nourrissent des feuilles et prennent du poids. C'est le stade larvaire. Devenues plus grosses, le poids des chenilles les entraînent vers le sol. Là, elles manquent de feuilles pour se nourrir. Elles se débarrassent des déchets de l’arbre. C'est le stade nymphal. Par instinct de survie, elles doivent creuser un trou pour y loger avant que les prédateurs ne viennent. C'est sous terre que commence le stade adulte qui donne naissance au papillon. Parmi ces prédateurs, les femmes et les enfants, dès le mois de juin prennent d’assaut les karités. Ramassées, les chenilles deviennent sur le marché, une denrée riche protéine, ayant les même valeurs énergétiques que la viande. En effet le cours de la viande chute à Bobo pour les mois de juin, juillet et août. Sur la photo, la boîte de tomate coûte 250 franc CFA en juin et 750 francs CFA entre juillet et août les chenilles coûteront encore plus cher jusqu’ à la saison prochaine. Les chenilles représentent la « viande traditionnelle » de l’ethnie bobo tout comme quelque part en Asie, en Amérique le cafard , le serpent, les mouches…le sont pour certains hommes. Aujourd’hui les chenilles se mangent dans les restaurants et on n’en fait des hamburger à la bobolaise.    

Selon certaines sources ces chenilles sont utilisées dans la nutrition pour enrichir les bouillons des nourrissons en énergie, genre cérélac. Les autorités des ressources animales ont procédé à la dispersion des ces bestioles nourricières dans les autres régions du Burkina Faso.    

 Avec la coupe abusive du bois si on ne prend pas des mesures énergiques, les chenilles disparaîtront avec la disparition des karités.