HAGOPDJAN DE DERITCHAN
Consul de Perse à Marseille (1715-1728)

Par G. ARAL Publié in
Revue du Monde Arménien Moderne et Contemporain
Tome 6 (2001), Paris, pp. 29-36.

L'établissement d'un consulat de Perse à Marseille en 1715, l'un des premiers consulats étrangers en France, a été étonnement peu étudié. Il fut évoqué pour la première fois, mais succinctement, par l'historien marseillais Tékéian (1). Il est vrai que cette institution fut éphémère puisqu'elle s'éteignit en 1728 avec la mort de son premier titulaire, un Arménien que les sources françaises appelaient Acoljean de Ritchan, Agop Jean ou encore Agobian.

Les divers noms de ce personnage résultaient visiblement d'une difficulté de transcription et sa véritable identité restait énigmatique(2). Des recherches à la Chambre de Commerce de Marseille nous ont permis de retrouver une lettre du consul portant sa signature en arménien Hagopdjan di Deritchan c'est-à-dire Hagopdjan fils de Deritchan(3). Hagopdjan est une forme dérivée du prénom Hagop que nous retrouvons fréquemment à cette époque parmi les Arméniens de Perse(4). Le nom de son père, Deritchan, semble assez rare. Quant à la préposition " di " qui indique ici la filiation, elle est empruntée à l'italien selon un usage fréquent chez les marchands arméniens des XVII e et XVIII e siècles(5).

Pour comprendre comment Hagopdjan de Deritchan s'est retrouvé consul de Perse à Marseille en 1715, il faut savoir que l'institution du consulat fut consécutive à la signature à Versailles, quelques semaines plus tôt, d'un traité entre l'ambassadeur du chah de Perse Hussein et le roi Louis XIV(6). Parmi les membres de la délégation persane se trouvait Hagopdjan. Ce fait était jusqu'à présent ignoré des historiens(7). Hagopdjan, riche marchand, fut naturellement choisi pour s'occuper de ce consulat à vocation commerciale(8).

Hagopdjan et l'ambassade de Perse en France.

En 1714, Chah Hussein décidait d'envoyer auprès du roi de France une ambassade dans le dessein de signer un traité diplomatique et commercial entre les deux nations. Il choisit pour le représenter Méhémet Riza Beg, intendant (kalenter) du gouverneur (khan) d'Erévan, personnage imbu de lui-même, coléreux et peu diplomate. Le voyage de l'ambassadeur s'annonçait difficile puisqu'il lui fallait, pour se rendre en Europe, traverser la Turquie ennemie. " Pendant que Mehemet Riza Beg préparait tout l'appareil de son voyage, le Can d'Erivan prenait de son côté toutes ses précautions, pour assurer le transport des présents du Roy de Perse au Roy de France. Agop Jean, Arménien de Nation & le plus riche Marchand de cette contrée fut choisi pour cet effet & son bien, sa femme & ses enfants servirent d'otages pour la sûreté de ce trésor, dont on lui confia particulièrement la garde et les clefs. Il partit d'Erivan le 15 mars 1714 avec l'ambassadeur & ils prirent ensemble la route de l'Europe, par la Natolie "(9).

Après quarante jour de marche, ils arrivèrent à Smyrne. L'ambassadeur fit aussitôt avertir secrètement M. de Fontenu, le consul de France à Smyrne, de sa mission(10). Le consul fit alors embarquer les lettres et les présents du chah dissimulés dans des balles de soie sur un navire français en partance pour Marseille où ils furent réceptionnés par M. Arnoul, Intendant des Galères et du Commerce pour cette ville. Quatre ou cinq jours plus tard, ce fut au tour de Hagopdjan, déguisé en matelot, de s'embarquer pour Marseille sur le navire du capitaine Marcel(11). Le Conseil de la Marine, informé de l'arrivée de Hagopdjan, ordonna à M. Arnoul de retenir " l'Arménien Agobjean, délégué en France par l'ambassadeur persan " jusqu'à l'arrivée du P. Richard, missionnaire français à Erévan(12), lequel ne tarda pas(13). L'Arménien fut alors logé, avec les présents de l'ambassadeur dont il était toujours le gardien, dans la maison d'un notable de la ville, M. Gaudemar. Par mesure de sécurité, M. Arnoul et le P. Richard furent alors chargés d'exercer sur Hagopdjan " une surveillance discrète mais constante "(14), assistés de l'interprète persan Sard et de l'exempt de la Prévôté des galères, le sieur Desmarets(15). Mais l'ambassadeur n'arrivait toujours pas.

En effet, Méhémet Riza Beg avait quelques difficultés à trouver un navire à Smyrne car les autorités portuaires, considérant le grand nombre de domestiques que le Persan avait, jugeaient qu'il ne pouvait être un simple marchand, et encore moins un pèlerin allant à la Mecque, comme il le prétendait lui-même. Les Turcs interdirent donc au Persan de quitter le territoire turc le temps d'enquêter sur sa réelle identité et sur le but de son voyage(16). Aussi, avec la complicité du drogman de l'ambassade de France, d'origine grecque, Padéry, l'ambassadeur Méhémet Riza Beg et dix-huit de ses gens embarquèrent clandestinement au port d'Ayas en Cilicie sur un navire français qui mit les voiles vers Marseille(17). Ils arrivèrent à destination le 23 octobre 1714, rejoignant enfin Hagopdjan.

Quelques jours plus tard, le 28, l'ambassadeur fit son entrée solennelle dans la ville, accueilli en grandes pompes par l'Intendant et les autorités marseillaises. L'Intendant, pour faire honneur aux présents du roi de Perse, les envoya chercher en cérémonie " dans la maison de l'arménien qui les avaient apportés. Ils étaient dans un coffre en fer & ce coffre était dans un cabinet dont l'arménien avait les clés "(18). A cette occasion, trois carrosses à six chevaux avec un chaise magnifique, le prévôt, ses officiers, ses archers à chevaux, deux principaux officiers de l'ambassadeur et Padéry se déplacèrent chez Hagopdjan et tous ensemble ils se rendirent ensuite à la résidence marseillaise de l'ambassadeur. La garde des présents fut confiée à l'exempt Desmarets.

Le 23 décembre 1714, l'ambassadeur et son équipage, dont Hagopdjan, commencèrent le voyage vers Paris, accompagnés de M. Pidou de Saint-Olon, gentilhomme délégué par le roi (19), et escortés par un détachement de cavalerie de la Reine et des gardes royaux. Le 7 février 1715, arrivés à Charenton, un fastueux cortège officiel se constitua pour rentrer solennellement dans Paris. La partie persane du convoi ne manquait pas de pittoresque :

" (…) Dix Persans ou Arméniens à cheval portant haut de riches fusils appuyés sur la cuisse. Deux Arméniens chargés du soin des présents du Roi de Perse. Deux pages de l'ambassadeur, son Maître des cérémonies & son Secrétaire, l'Interprète. L'ambassadeur sur un cheval harnaché à la persienne avec le Maréchal de Matignon à sa droite & le Baron de Breteuil à la gauche marchant tous trois de front. Les laquais Persans & Arméniens de l'ambassadeur autour de son cheval. (…) L'Ecuyer de l'ambassadeur portant l'Etendard du Roy de Perse, marchand immédiatement derrière luy avec un page qui portait le sabre de l'ambassadeur appuyé sur sa cuisse. Tous les chevaux qui ont servi à cette entrée étaient des Ecuries du Roy "(20).

Le 19 février, la délégation persane se rendit de Paris à Versailles pour l'audience royale. Le fastueux cortège était composé de deux carrosses escortés d'innombrables gardes : le premier était celui de l'ambassadeur et le second celui de Hagopdjan(21). Ce dernier portait sur un coussin les présents et la lettre du chah de Perse enveloppés dans une étoffe de soie à fleurs d'or. La réception fut grandiose, mais l'on raconte que le Roi-Soleil fut déçu de la faible importance des présents : des perles, des turquoises, deux petites boîtes d'or et de la baume de momie(22).

L'ambassadeur persan et Hagopdjan restèrent toute l'année à Paris pour la négociation du traité franco-persan, laquelle était ralentie du fait de la maladie de Louis XIV. L'ambassadeur se trouva rapidement à cours d'argent. Il sollicita 25 à 30 bourses en prêt mais ne trouva aucun prêteur dans la capitale. Il fit alors avec Hagopdjan le voyage à Amsterdam où résidaient de nombreux marchands arméno-persans, qui consentirent au financement de l'ambassade(23).

Le vieux roi, quelques jours avant sa mort, demanda à l'ambassadeur qu'il envoie au chah de Perse des lettres de recommandation en faveur des religieux français " souvent maltraités dans cette contrée "(24). En août 1715, l'ambassadeur intervint avec succès auprès du Conseil de la Marine, en faveur du marchand arménien Haroutioun de Guirag-Mirman pour que le Conseil d'une part, le recommande auprès des consuls de France à Cadix, Livourne et Messine, et d'autre part, lui accorde une indemnité pour les marchandises qu'il avait embarquées sur la prise vénitienne, le Mercure Volant(25). Le 13 du même mois, le Traité de commerce et d'amitié fut signé à Versailles. Il prévoyait notamment l'établissement d'un consulat de Perse à Marseille, principal port de commerce avec l'Orient(26). Le choix d'Hagopdjan à ce poste fut agréé en octobre. Après le départ de l'ambassadeur persan, Hagopdjan resta quelques semaines à Paris. Le régent, Philippe d'Orléans, lui donna alors mille livres pour son séjour à Paris et son voyage pour Marseille(27).

Le consulat d'Hagopdjan à Marseille

Hagopdjan arriva à Marseille le 2 décembre 1715(28). Se posa alors la question de son logement. Le Conseil avait demandé aux échevins de la ville de fournir au nouveau consul " une maison convenable à son état et proportionnée à son équipage "(29). Les échevins répondirent au Conseil que la dette incombait à la Chambre de Commerce de Marseille ; ce que contesta cette dernière. Le 4 décembre, le Conseil trancha : la Chambre de Commerce fut finalement chargée de ces dépenses(30).

Le 10 décembre, les échevins de la municipalité et les députés de la Chambre du Commerce de Marseille rendirent une visite protocolaire au consul oriental. " Mrs les Echevins en chaperon avec Mrs les Députés ont été le visiter chez luy. Il leur a fait présenter le caffé qu'ils ont pris et après les civilités ordinaires, ils sont sortis et les a conduits jusqu'à la rue. Le lendemain, il a rendu la visite à l'Hôtel de Ville où il a été reçu à la porte de la Salle par Mrs les Echevins sans chaperon. Ils luy ont fait présenter du caffé et l'ont reconduit jusqu'au même endroit qu'ils l'avaient reçu "(31).

Le 23 janvier, la Chambre de Commerce attribua à Hagopdjan une indemnité annuelle de logement de 700 livres(32). Lors de la même session, la Chambre agréa la requête du consul de faire grâce du droit de 20% au dénommé Carterac, grec, pour les marchandises qu'il avait fait venir d'Alexandrie sur la barque du capitaine Jean-Baptiste Reynaud, car il ignorait l'existence de ce droit et qu'il ne pouvait le payer(33).

La question du droit de 20% sur les marchandises importées par les étrangers fut l'objet d'une nouvelle intervention du consul, le 5 novembre 1716. " Un Arménien s'est présenté au bureau de la Chambre de commerce agissant pour le Sr Acoljean de Ritjean, consul de Perse, lequel par la bouche et interprète qu'il avait amené avec luy avait remontré que ledit consul a reçu ces jours passés deux vases de musc que le sign. Autron Gratgarat de Mellemart résident à Livourne(34) luy a envoyé sur le pingre St-Jean-Baptiste commandé par Melchior Vellin et au sujet duquel il prétendait ne rien devoir "(35). Mais cette fois, la Chambre de Commerce n'agréa pas la requête et le musc fut taxé.

Toujours cette année-là Hagopdjan obtint l'ouverture d'un lieu de culte pour les marchands arméniens de la ville(36).

En 1717, Hagopdjan, " par une permission particulière de la Cour "(37), quitta Marseille " pour se rendre à Malte et travailler au recouvrement des effets enlevés aux marchands de sa nation sur une barque française par deux corsaires de Lipari "(38). Il s'agit des marchandises appartenant à quatre marchands arméniens persans dérobées en 1714 par le corsaire maltais Nino, à Lipari sur un navire français, alors que les corsaires maltais étaient censés être au service de la France. L'affaire fit grand bruit et finalement le roi de Sicile ordonna à Nino de restituer les marchandises(39). Hagopdjan laissa à Marseille " sa maison consulaire où il estait depuis 2 ans, son procureur, ses meubles et quelques domestiques pour vaquer aux affaires de sa nation "(40).

A Malte, Hagopdjan eut besoin d'argent. Il en demanda au Chargé d'affaires de la France sur l'île, le chevalier de Laval-Montmorency, qui lui prêta une somme importante appartenant à la Chambre de Commerce qu'il détenait à de pareilles fins. Le Chargé d'affaires en informa le 8 février 1718 la Chambre de Commerce en ces termes: " Le sieur Agobian, consul de Perse établi dans votre ville et qui est venu icy poursuivre une affaire qui l'a retenu plus longtemps qu'il ne croyait sans qu'elle soit encore finie, s'étant trouvé avoir besoin de quelqu'argent, il m'a prié de le luy amené en me fournissant une lettre de change sur Mrs Fabre et Marin, marchands et ses correspondants à Marseille "(41). Mais la lettre de change fut refusée par la Chambre. Hagopdjan resta débiteur envers elle. Aussi, les députés de la Chambre décidèrent-ils de suspendre le paiement de l'indemnité de logement à leur débiteur " absent depuis longtemps et dont le retour est incertain "(42). Par une lettre du 22 mai 1718, Laval-Montmorency informait la Chambre de Commerce qu'Hagopdjan était parti de Malte depuis un mois, pour Marseille " où il sera arrivé présentement "(43). Mais tel n'était pas le cas. Hagopdjan tardait. Il ne réapparut à Marseille qu'en mai 1720, juste avant le début de l'épidémie de peste. La Chambre refusa de reprendre le paiement de l'indemnité de logement de 700 livres et de payer les arriérés. Le consul, en proie à des difficultés financières, avait besoin de ces sommes. Il écrivit, le 7 septembre, aux Députés de la Chambre pour leur demander de " prendre la peine de jeter les yeux sur (leurs) écrits et de (lui) fournir le restant après le dernier payement "(44). Mais les députés refusèrent encore. Hagopdjan s'adressa alors au Conseil de la Marine à Paris, qui intervint auprès de la Chambre de Commerce(45), et ainsi il put recevoir son indemnité.

Cette indemnité était importante pour le consul qui savait qu'il ne recevrait aucune pension de son pays. En effet, il fallut attendre 1722 pour que Chah Hussein accepte de confirmer le traité de 1715. Or, à cette date, Ispahan était assiégée par les Afghans. Chah Hussein fut détrôné et la Perse sombra dans l'anarchie pendant de nombreuses années. Personne en Perse ne se soucia plus du sort du consul à Marseille et du paiement de sa pension.

Les années passèrent sans que Hagopdjan fasse particulièrement reparler de lui. En 1724, il s'inquiétait auprès du Contrôleur général des Finances du fait que des marchands ottomans se faisaient passer pour des sujets persans afin de jouir des franchises liées au traité de 1715. Le Contrôleur général invita donc la Chambre de Commerce de Marseille à respecter scrupuleusement les clauses du traité et à recourir au consul de Perse pour reconnaître les vrais des faux persans(46).

Nous n'avons pas retrouvé de document concernant les activités à Marseille du consul de Perse après 1724. Mais nous voudrions reproduire in extenso une supplique adressée en 1728 au comte de Maurepas, Ministre et Secrétaire d'Etat, qui résume d'un manière émouvante la fin de la vie de Hagopdjan de Deritchan.

" Monseigneur,
Jean de Rostam, arménien, représente très humblement à votre Grandeur que le Sr Agobian Consul de Perse, décédé le second février dernier à Marseille, depuis treize ans qu'il a l'honneur d'exercer la charge de consul n'a retiré aucun sol (c'est-à-dire aucun revenu) du consulat de sa nation pour la mauvaise situation des affaires de la guerre qui est survenue dans son pays : il est ruiné entièrement et n'a reçu pour tout gage que 700 livres que Sa Majesté Louis 14 de glorieuse mémoire luy faisait donner tous les ans par Mrs du Commerce pour le loyer de sa maison; et étant à sa dernière maladie fit son testament et a laissé ses dépouilles au Suppliant son domestique qu'il l'a servy quinze ans sans luy donner aucun gage et lui a recommandé avant sa mort de ne pas quitter la maison jusqu'à ce que la Cour ay nommé un autre consul à sa place pour servir à sa Nation; les dépouilles de feu Agobian consistent en vieilles hardes (avec lesquelles) il a fallut payer les frais de sa maladie tant funéraux qu'autrement, et les dettes qu'il n'avait pas pu solder (?); Mrs les Echevins et Mrs les Députés du Commerce, pour retirer les loyers de la maison luy firent donner cinquante livres et luy dirent qu'il n'y avait plus rien à donner, de façon que le maître de maison (le propriétaire) veut être payé de sa rente et le suppliant ne sait comment y parvenir; Si votre Grandeur n'ordonne de me faire payer par Messieurs du Commerce ladite rente qu'il faisait à Mr le Consul, je ne puis pas payer sa dette qu'on ne me continue, ny rester à Marseille n'ayant pas de quoy vivre. Si Votre grandeur me congédie il faut absolument qu'elle ait la charité de me faire donner ma conduite, et je prierai Dieu pour sa Conservation. "(47)

Il faudra attendre 1894 pour que la Perse rouvre un consulat à Marseille, avec comme titulaire, bégaiement de l'Histoire, un autre Arménien, Siméon Mirzayantz.

G.ARAL
Docteur en Droit

1- TEKEIAN (Charles-Diran), " Marseille, la Provence et les Arméniens ", Mémoires de l'Institut Historique de Provence, tome VI, 1929, pp. 5-65. Plus récemment, et de manière incidente, KEVORKIAN (Raymond-Haroutioun), " Diplomatie et mouvement de libération arménien, de la guerre de Candie au Siège de Vienne (1683) ", Moyen Orient & Océan Indien, VI, (1989), pp. 1-43.
2- Tékéian proposait Agopjan d'Arhitchan ; TEKEIAN, op. cit., p. 55.
3- Chambre de Commerce de Marseille, H9, lettre de Hagopdjan du 7 septembre 1720.
4- Une médaille en argent de 1740 conservée à La Haye porte l'inscription en arménien " Hohan, fils de Hagopdjan, de la famille Khaldouriantz, négociant, né à Djoulfa en 1710, qui se trouve à présent à Amsterdam " ; MACLER (Frédéric), Rapport sur une mission scientifique en Belgique, Hollande, Danemark et Suède, Paris, 1924, p. 194.
5- Nous avons retrouvé, par exemple, dans les Archives de la Chambre de Commerce de Marseille, cote J 1585, la signature du marchand Ohan di Moudam, transcrite par les Français en Oandy Midam.
6- LEFEVRE DE FONTENAY, Journal historique du voyage de l'ambassadeur de Perse en France, Février 1715, Paris (Jollet & Lamesle), 1725 ; HERBETTE (Maurice), Une ambassade persane sous Louis XIV d'après des documents inédits, Paris (Perrin et Cie), 1907.
7- TEKEIAN, op. cit., p. 54, " (le consulat) eut pour titulaire un certain Acoljean de Ritchan ".
8- Sur le rôle politique et commercial des Arméniens en Perse à cette époque, on consultera avec profit BAGHDIANTZ-McCABE (Ina), The Shah's Silk for Europe's Silver. The Eurasian Trade of the Julfa Armenians in Safavid Iran and India (1530-1750), University of Pennsylvania - Armenian Texts and Studies n° 15, Scholars Press, Atlanta, 1999. Par ailleurs, le Père Levon Zekeyan a consacré un article à un précédent diplomate arménien au service de la Perse, ZEK'EAN, " Xoja Safar sah Abbasi Despan Venetiki mej " (Khodja Safar, ambassadeur de Chah Abbas à Venise) in Patma-banassirankan Handes 1 (1983), pp. 105-116.
9- LEFEVRE DE FONTENAY, op. cit., pp. 89-90.
10- Ibidem, p. 144.
11- Archives Nationales, Fonds de la Marine, B7 93, f° 150 v°.
12- Le P. Richard, supérieur de la mission jésuite, faisait partie de ces missionnaires français à qui le roi de France, en l'absence de consul officiel en Perse, confiait des missions diplomatiques auprès du chah.
13- AN, Marine, B7 93, f° 145.
14- AN, Marine B7 93, f°158 v°.
15- AN, Marine, B7 93, f° 161.
16- LEFEVRE DE FONTENAY, op. cit., pp. 145-146.
17- Ibidem, p. 217.
18- Ibidem, p. 232.
19 - François Pidou de Saint-Olon (1646-1720), gentilhomme ordinaire de la Maison du roi, était le frère de Louis-Marie Pidou de Saint-Olon, évêque de Babylone (Bagdad) ayant sa résidence à Hamadan en Perse. Le choix de ce gentilhomme fut certainement lié à cette parenté.
20- Ibidem., pp. 265-266.
21- Ibidem, p. 269.
22- HERBETTE, op. cit., pp. 138-185.
23- Archives du Ministères des Affaires Etrangères (A.M.A.E.), Mémoires et Documents, Perse, tome 1, f° 16 : lettre de Billon datée de Paris le 30 mai 1715.
24- AN, Marine, B7 93, f° 231.
25- AN, Marine, B7 93, f° 287. Le nom du marchand y est transcrit Arouthion de Guerat. Sur la famille Guirag-Mirman, cf. MUTAFIAN (Claude) [sous la dir. de], Roma-Armenia, Rome, 1999, pp. 305-307.
26- CLERCQ (Jules de), Recueil des traités de la France, publié sous les auspices du Ministère des affaires étrangères, t. I (1713-1802), Paris, 1880, pp. 16-20 ; nous reproduisons ci-dessous le texte de la partie du traité relative à ce consulat :
" Article premier. - Les marchands persans venant véritablement des États du roi de Perse dans le port de Marseille, jouiront des mêmes privilèges et exemptions que les autres marchands sujets de S. M. T. C., à condition néanmoins qu'ils ne pourront apporter en France aucunes marchandises dont l'entrée en est défendue; que pour les transports des marchandises permises qu'ils y apporteront, ils se seront servis de vaisseaux français, et que ce seront toutes marchandises du cru des États du roi de Perse, ce qu'ils justifieront par un certificat qu'ils auront le soin de prendre du consul de la nation française. Art. 2. - Ils pourront avoir à Marseille un consul de leur nation, auquel le roi fera donner une maison pour son logement, et ledit consul jouira de l'exemption de la taille. Art. 3. - Ledit consul aura seul le droit de décider tous les différends que les marchands persans pourront avoir entre eux; et à l'égard des différends qui pourront survenir entre les Persans et les sujets de S. M. T. C., ou gens d'une autre nation, la connaissance et la décision en appartiendront aux juges du lieu établis par S. M. T. C., et s'il arrive qu'un marchand français débiteur d'un persan, vienne à faire faillite, les droits du persan lui seront conservés, et il les pourra exercer contre la personne et sur les biens du débiteur, de la même manière que les sujets de Sa Majesté, et conformément aux règles établies dans le royaume pour ces sortes de cas. Art. 4. - Si un marchand persan vient à décéder en France où il serait venu faire commerce, ses biens et effets seront remis au consul de sa nation pour être conservés aux héritiers du défunt; et cependant, s'il y a preuve qu'il soit mort débiteur de quelques sommes envers un Français ou gens d'une autre nation, le créancier sera payé de sa dette sur les biens et effets, avant que le consul de Perse puisse en disposer. "
27- BNF, manuscrits français, n. acq. 8972, f° 318 r°, " lettre du Sieur Aggop Jean, Arménien, consul de Perse résident à Marseille, à Mgr le Comte de Toulouse " (s.d. vers octobre 1716), publiée par KEVORKIAN, " Diplomatie et mouvement de libération arménien ", op. cit., pp. 38-39.
28- Chambre de Commerce, B7, délibération du 23 janvier 1716, f° 217 v°.
29- Chambre de Commerce, H9, lettre aux échevins de Marseille du 19 octobre 1715.
30- AN, Marine, B7 93, f° 325.
31- Chambre de Commerce, Registre A45, Livre des Cérémonies, f° 4 v°.
32- Chambre de Commerce, B7, délibération du 23 janvier 1716, f° 217 v°.
33- Chambre de Commerce, B7, délibération du 23 janvier 1716, f° 218.
34- Il s'agit du marchand arménien de Livourne Haroutioun de Guirag-Mirman, cité supra. 35- Chambre de Commerce, B7, délibération du 5 novembre 1716, f° 260 v°.
36- KEVORKIAN (R.-H.) et MAHE (J.-P.), Le Livre arménien à travers les âges, Marseille, 1985, p. 56.
37- Chambre de Commerce, H9, lettre d'Hagopdjan du 7 septembre 1720.
38- Chambre de Commerce, H9, lettre du Conseil de la Marine à la Chambre de Commerce du 19 février 1721.
39- AN, Marine, B7 93, f°222. L'affaire n'était toujours pas résolue en 1723. " Karapet, marchand persan arménien, faisant commerce, tant dans les villes de Constantinople, Smyrne et Alep qu'autres villes de l'Europe avec les plus grands seigneurs et princes, se plaint car il a chargé sur le bâtiment français à Alep dont les Maltais se sont rendus maîtres en 1714 pour 56.000 livres tournois de marchandises. Il demande justice. ", Mémoire adressé à Mgr le comte de Maurepas, Secrétaire d'Etat, joint à la lettre de Paris du 13 octobre 1723, A.N., Marine, B1 394.
40- Chambre de Commerce, H9, lettre du Conseil de la Marine à la Chambre de commerce du 19 février 1721.
41- Chambre de Commerce, K3, dossier Malte.
42- Chambre de Commerce, B7, délibération du 18 novembre 1717, f° 335 v°.
43- Chambre de Commerce, K3, dossier Malte.
44- Chambre de Commerce, H9, lettre de Hagopdjan du 7 septembre 1720.
45- Chambre de Commerce, H9, lettre de l'Amiral de France L.A. de Bourbon du 19 février 1721.
46- Lettre du 13 septembre 1724, extraite des Archives de la Chambre de Commerce, publiée par MACLER (Frédéric), Notices de manuscrits arméniens ou relatifs aux Arméniens vus dans quelques bibliothèques de la péninsule ibérique et du sud-est de la France, Extrait de la Revue des Etudes arméniennes 1920-1922, Paris, Imprimerie Nationale, 1923, pp. 129-130.
47- Chambre du Commerce, H9, copie d'une lettre non datée à Maurepas.

ABSTRACT: Hagopdjan de Deritchan, a wealthy Armenian merchant from Persia, was chosen to go to France with the Persian ambassador who was to conclud with Louis XIV the first franco-persian Treaty (1715), which essentially had a commercial purpose. At the end of the negotiation, he was appointed as the Persian consul in Marseilles with the main purpose to promote the importation in the Mediterranean port of the goods of Persia whose monopoly was in Armenian hands. His task was made difficult by the fact that the treaty was not ratified by Chah Hussein until 1722, and that Persia sank then in anarchy at the time. The consul had only a paltry pension from the king of France to live on and a housing provided by the Chamber of Commerce of Marseilles. Theses conditions considerably limited his means of action. He often had to deal with the Chamber of Commerce to ensure the enforcement of the special fiscal privileges the Persian ones were entitled to. He died in 1728 in poverty and loneliness.

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