NICHAM DER MARDIROSSIAN

Les promeneur de la rue piétonne à Nice passent devant le n°7 de la rue de France sans le plus souvent remarquer une vieille plaque commémorative. Cette plaque, posée là en décembre 1944, rappelle que dans cet immeuble, eut lieu un événement tragique : trois résistants y sont morts, le 21 mars de cette même année.

Trois immigrés : deux italiens, François Pauselli et Bruno Ratti , et un Arménien Nicham Der Mardirossian, reconnus morts pour la France en 1947 par le ministère des anciens combattants.

Quelques jours avant le 21 mars 1944, une patrouille de la police intercepte trois " terroristes " près de la place Garibaldi. Ces résistants, pris de panique, ouvrent le feu sur la patrouille, tuent un policier et en blessent un autre, avant de réussir à s'enfuir. Cet acte est regrettable car, maintenant, nous savons que la police niçoise à cette époque était bienveillante à l'égard des résistants. La médaille de la résistance fut même décernée à la Libération, à la police niçoise pour avoir fait échapper discrètement des résistants qu'elle avait arrêter comme c'était son devoir. Mais les trois résistants l'ignorent alors: ils viennent d'arriver à Nice en mission. L'un d'eux Nicham Der Mardirossian, vient de Marseille. Il est le responsable des Francs-Tireurs-Partisans- section Main d'Œuvre Immigrée (FTP-MOI). Il est également membre de la Milice Patriotique (MP). Nicham est né à Constantinople, le 8 février 1922, il a émigré à Marseille en 1923 avec ses parents Yervant Der Mardirossian et Ossania Davidian. Nicham vient d'avoir 22 ans ce soir de mars 1944 lorsqu'il ouvre le feu sur la patrouille.

Cet acte, la police niçoise et l'armée allemand ne le lui pardonnera pas : traqué, lui et ses camarades, sont repérés rue de France. Les forces de l'ordre donne l'assaut, les trois camarades résistent. Les témoins décrieront cette résistance comme le Fort Chabrol de la rue de France. François Pauselli et Bruno Ratti sont tués sur place. Nicham, lui, est grièvement blessé. Il est transporté à la clinique Saint-Luc à Cimiez, mais il y décède quelques heures plus tard.

Certes, ce n'est pas l'épisode le glorieux de l'histoire de la Résistance, mais c'est une page parmi des milliers d'autres de la terrible histoire de la résistance. Elle a surtout le mérite de rappeler qu'une cinquantaine d'Arméniens sont morts pour la France durant la seconde guerre mondiale, dans l'Armée française ou dans la Résistance.

Texte publié par Arabadjian dans "Parev" (2000)

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