Le p'tit train du Nord

 

Les Laurentides

La région des Laurentides est située au nord de Montréal et mène vers l'Abitibi-Témiscamigue.  La région physiographique des Laurentides est composée du Bouclier canadien et d’une petite partie des Basses-Terres du St -Laurent. Le bassin hydrographique des Laurentides est le bassin de l ’Atlantique. La végétation de cette région est la forêt mixte.  Les Laurentides ont un climat continental humide ( étés chauds et hivers froids, précipitations abondantes).  Le territoire des Laurentides est presque entièrement boisé (85%). L' industrie forestière constitue le principal moteur économique de cette région.  On y retrouve aussi beaucoup d'emploi reliés à l'industrie touristique.

 

La colonisation

En 1840 la situation dans les seigneuries est au pire, les jeunes gens choisissent l'exil vers les États-Unis, c'est alors que le curé Labelle remonte la rivière du Nord en canot à l'assaut des Pays-d'en-Haut. Le nord des Laurentides lui apparait comme une terre promise pour son peuple.  C'est ainsi que les premiers lots sont octroyés vers 1878 sur le territoire connu jusqu'alors sous le nom de "Chute aux Iroquois" auquel s'ajoute celui de mission de la "Nativité-de-Marie" en 1880. Pendant plusieurs années, l'agriculture, les chantiers de bois et la drave sont le gagne-pain des colons.

 

Le Roi du Nord

Un personnage important dans l'histoire de la colonisation des Laurentides: le curé Antoine Labelle surnommé le «Roi du Nord».  Il est né à Ste-Rose (Ile Jésus) au nord de Montréal le 24 novembre 1833, de parents agriculteurs.  Il entra à l'age de 11 ans au petit séminaire de Ste-Thérèse.  De 1852 à 1855, tout en terminant sa cléricature, il aide à enseigner, ce qui démontre son leadership.  Après avoir complété ses études au Grand Séminaire de Montréal, il est ordonné prêtre le 5 juin 1856, sous l’épiscopat de Mgr Bourget.  Il commence dès lors sa carrière sacerdotale comme vicaire au Sault aux Récollets.  Le Jeune vicaire s'occupe de la construction du couvent du Sacré-Coeur.  A l'âge de 26 ans, Il devient curé de la paroisse de St-Antoine-Abbé, situé au sud de Châteauguay.  Le 7  février 1863, il devient curé de la Paroisse de St-Bernard de Lacolle pour être nommé le 15 mai 1868 curé de St-Jérome.  Pendant un an, le curé Labelle sillonna le vaste territoire des Laurentides pour y concevoir son projet d'y devellopper un grand centre.  Il plante des croix la où il prévoit y ériger de futurs églises.  Il commence à mobiliser la population de St-Jérome et se met en campagne pour obtenir ce qui lui semble essentiel: De nouvelles écoles et surtout un chemin de fer.

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Antoine Labelle 1833-1891

 

Dans le but de trouver des appuis à son p'tit train du nord, il va frapper aux portes.  Le curé Labelle reçoit l'appui d' Adolphe Chapleau, Premier Ministre de la province de Québec et député de Terrebonne de 1879 à 1882 et lieutenant gouverneur du Québec de 1882 à 1898.  Le curé Labelle invoque la necessité d'un train pour des raisons commerciales.  Grâce au train,  le bois pourrait descendre jusqu'à Montréal.  Pour prouver ses dires, il n'hésitera pas à faire descendre à Montréal le 12 janvier 1872, 80 voitures chargées de bois.  Ce jour là, les habitants de St-Jérome apportèrent 60 cordes de bois pour les pauvres de Montréal.  Le curé Labelle commença à faire des quêtes et cherche toutes les possibilités de subventions pour la construction de son chemin de fer.  En 1876, il obtiendra gain de cause. La Québec Montréal & Ottawa Occidental railway construira 60 KM de voies entre Montréal et St-Jérome.  En 1879,  c'est l'ouverture de la ligne.

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Mais le géant de 6 pieds et 334 livres ne s'arrête pas là.  Ce qu'il veut, c'est le prolongement du train dans le Nord.

Sa personnalité fait en sorte que le Premier Ministre du Québec, Honoré-Mercier, le nomme sous-ministre de la colonisation le 16 mai 1888.   Il occupera ce poste jusqu'au 26 décembre 1890, date à laquelle il remet sa démission.  Il décède le 4 janvier 1891, à l'age de 58 ans.  Trois ans après sa mort, le village de la Chute-aux-iroquois sera rebaptisé village de Labelle

Personnage coloré, le curé Labelle a créé de son vivant une légende qui demeure encore aujourd'hui.

 

Le p'tit train du Nord

C'est le prédécesseur  du Curé Labelle, le Curé Alphonse Grenier, qui prendra la relève pour obtenir le prolongement de la ligne vers le nord.  Le 26 Octobre 1893, la ligne de chemin de fer est prolongée jusqu'au village de Labelle et par la suite jusqu'à Mont-Laurier en 1909.

Le P'tit Train du Nord va permettre l'intensification des relations économiques avec la région montréalaise.  En effet, en ce début de 20ième siècle, le train va favoriser le dévelopement de l'industrie touristique des Laurentides.

Grâce à un ingénieur norvégien, un sport alors méconnu de tous fera son apparition  : Le Ski.  C'est Herman Smith Joanson dit "Jack Rabbit" qui en fut le père.  Des centres de villégiatures tel Greyrock, St-Sauveur, Ste-Agathe, Val-David, Mont-Tremblant, l'Estérel, Lac-Nominingue prennent vie grâce au ski et au chemin de fer.  Le Montreal Ski Club va même convaincre le Canadien Pacifique à implanter un train pour les skieurs. 

En 1928, les Laurentides comptent 1639 KM de pistes de Ski.   Pour répondre à la demande sans cesse grandissante des citadins pour ce sport, le Canadien Pacifique va implanter son fameux train des neiges. Le P'tit Train du Nord connaît un succès sans précédent.  La demande est telle qu' il faudra jusqu'à 30 train par fin de semaine pour transporter les nombreux skieurs avides de grande nature et animés d'un goût de la fête quittent chaque week-end Montréal et viennent s'adonner à la pratique du ski, nouveau sport en vogue.

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Dans les année 50, le développement de l'industrie touristique des Laurentides est telle que le train ne suffit plus à la demande.

L' automobile et la contruction de la route 11 (117) et de l'autoroute des Laurentides (15) en 1960 va pousser le p'tit train du Nord à la retraite.   Malheureusement, le 15 Novembre 1981, on voyait passer le dernier train de passagers et en 1989, le dernier de marchandises. Au début des années 90, c'est le démantèlement des rails.

Le Parc linéaire p'tit train du Nord

En 1996, on procède à l'inauguration de parc linéaire le P'tit Train du Nord. Depuis, les gares ont été rénovées et transformées en points de services et le parc linéaire génère une activité touristique complète pour accueillir cyclistes, skieurs et motoneigistes. en 1999, le rêve Labellien est toujours vivant : amener dans la région un flot de visiteurs en quête d'évasion, de plein-air et de santé.

Depuis son inauguration officielle en 1996, le réseau de 200 km, qui en fait le plus long parc cyclable du monde, occupe l'ancienne voie ferrée du Canadien Pacifique entre Saint-Jérôme et Mont-Laurier et accueille pas moins de 400 000 cyclistes par année.

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Divisé en quatre sections, le parc offre plusieurs possibilités de balades sur le sentier plat, bien balisé, couvert de criblure de pierres. Les cyclistes semblent toutefois favoriser les secteurs de la Rivière-du-Nord et des Pays-d'en-Haut, situés entre les villes de Saint-Jérôme et Val-David. L'aller-retour entre ces deux municipalités (une bonne randonnée de plus de 80 km) donne à voir plusieurs beaux paysages montagneux. Vous aurez de plus la possibilité de vous baigner au lac Raymond (Val-Morin) et de contempler les jolies gares de style néo-gothique du réseau. Si la plupart de ces bâtisses ont été reconstruites au cours des années 1990, celles de Prévost et Mont-Rolland, construites respectivement en 1898 et 1904, comportent toujours leur structure originelle.

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Le train de Banlieue Montréal/Blainville

En Mai 1997, le p'tit train du Nord a reprit du service entre Montréal et Blainville.  L’Agence métropolitaine de transport (AMT) a implanter ce service comme mesure d'atténuation pendant la fermeture du pont Marius Dufresne (Route 117), qui relie Laval et la Rive-Nord. Depuis  le 15 août 2000, cette ligne est devenue permanente.

La rapidité et l'efficacité du service sont en grande partie responsables du succès du train de banlieue Montréal/Blainville offert, qui transporte plus de 8500 passagers pas jour. L'achalandage record de ce train de banlieue dépasse largement les objectifs que l'AMT s'était fixés.

Le jeudi 20 septembre 2001, à la gare de Sainte-Thérèse, le premier ministre du Québec, M. Bernard Landry, a annoncé des investissements de 14,5 millions de dollars en vue d’accroître la capacité de la ligne de trains de banlieue Montréal/Blainville. Grâce à cet investissement majeur, la capacité des trains sera accrue de 25 %, ce qui permettra à environ 1000 clients supplémentaires de monter à bord chaque matin.

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Photos de Marc Dufour, prises à la gare de Bois-de-Boulogne (Henri-Bourassa) le 2001.05.24 vers 16h05.

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Photos de Marc Dufour, prises le  2002.08.29 au passage à niveau de la rue Wilderton & Jean-Talon

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Photo de Marc Dufour, prise le  2002.08.29

Cepandent, tout comme le curé Labelle il y  plus d'un siècle, des résidants de Saint-Jérôme demandaient à être reliés à Montréal par le train de banlieue.  Depuis le 8 Janvier 2007, L' Agence Métropolitaine de Transport (AMT) offre aux travailleurs, étudiants et autres voyageurs, quatre départs en période de pointe du matin et quatre retours en période de pointe du soir . Le prolongement du train de banlieue vers Saint-Jérôme a nécessité la reconstruction des infrastructures ferroviaires sur 15 km entre les gares Blainville et Saint-Jérôme, ainsi que de 11 passages à niveau. La nouvelle gare Saint-Jérôme comprend deux quais avec mobilier urbain, un abri permanent, une billetterie et un éclairage sécuritaire. De plus, un stationnement gratuit de 325 places a été ajouté.

Curieusement, c'est le pire ennemi du train, l' automobile, qui est à l'origine de la popularité du train de banlieue Montréal/Blainville.   Et peut-être même que nous reverrons un jour le p'tit train du Nord se rendre à nouveau dans l'bout de Mont-Laurier.

 

Chanson thème: Le train du nord (1951)   

Paroles et musique: Félix Leclerc

Dans l' train pour Sainte-Adèle
Y avait un homme qui voulait débarquer
Mais allez donc débarquer
Quand le train file cinquante milles à l'heure
Et qu'en plus vous êtes conducteur!

Oh! Dans l'train pour Sainte-Adèle
Y avait rien qu'un passager
C'était encore le conducteur
Imaginez pour voyager
Si c'est pas la vraie p'tite douleur!

Oh! Le train du nord
Tchou tchou tchou tchou tchou tchou...
Le train du nord au bord des lacs, des p'tites maisons,
Ça vire en rond
Le train du nord c'est comme la mort quand y a personne à bord

Oh! Le train pour Sainte-Adèle
En montant la côte infidèle
Le conducteur et puis l' chauffeur
S' sont décidés à débarquer
Et l' train tout seul a continué

Oh! Le train pour Sainte-Adèle
Est rendu dans l' bout d' Mont-Laurier
Personne n'a pu l'arrêter
Paraîtrait qu'on l'a vu filer
Dans l'firmament la nuit passée

Oh! Le train du nord
Tchou tchou tchou tchou tchou tchou...
Le train du nord a perdu l' nord rendu l'aut' bord
Le train du nord a perdu l' nord et c'est pas moi qui vas l' blâmer
Non, non, non!


 

Recherche: Jocelyn Vachet

 

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