Le mythe des Origines.


Avertissement

La tradition wiccanne possède un mythe quant à son origine. Comme tout mythe, certaines de ses composantes font échos au monde des symboles et des archétypes, alors que d'autres font indéniablement référence à une certaine " réalité " historique. Accueillir le mythe comme étant le pur fruit d'une ou de plusieurs imaginations débordantes, et ainsi lui enlever toute valeur archétypale, serait illégitime et regrettable. De la reviendrait à trahir son message spirituel, tout en devenant une voie ouverte à l'intolérance religieuse car transformant le mythe en dogme.



1. Les deux peuples

Selon le mythe de notre tradition, lors de la fonte des glaces, la grande tribu humaine se scinda en deux. La première partie (les Indo-européens) s'en alla vers le Nord poursuivre les troupeaux afin de continuer à vivre de la chasse. La seconde partie (les Alpino-méditerranéens) resta quant à elle sur place préférant abandonner son mode de subsistance premier, la chasse, pour en développer un nouveau : l'agriculture.
Du fait de vivre de la terre, ce peuple développa une spiritualité de la fertilité, axée autour de la Grande Déesse, maîtresse de toute vie, et de son fils-amant, le Dieu Cornu, porteur de la semence solaire et maître de la sève de vie. De ce fait, ces sociétés devinrent matriarcales, les femmes dirigeant la vie sociale et agricole ainsi que la vie religieuse. Le clergé, composé majoritairement de femmes (treize membres pour chaque tribu), fit élever des pierres afin de signifier les lieux de culte, pour célébrer le passage des saisons et des pleines lunes, dont on avait remarqué l'étrange similitude avec les moments propices à l'agriculture et les menstruations féminines.
De plus, afin d'assurer la fertilité de la terre, les prêtresses de chaque tribu élisaient un Roi Sacré, représentant le Grand Cornu dans le monde des hommes, se tenant d'assurer la paix et la richesse de ses terres, et devant être sacrifié au bout d'un certain nombre d'années.
Ce sacrifice était censé nourrir la terre et, toujours dans la logique de la fertilité, d'empêcher le Roi Sacré de vieillir et de transmettre (par le sacrifice sanglant) sa force vitale à un jeune roi. Avec le temps, le sacrifice fut abandonné et théâtralisé au cours d'une cérémonie religieuse.
Vivant essentiellement de la chasse, les Indo-européens développèrent une toute autre société. La chasse étant une discipline nécessitant une certaine organisation, démarquant le bon du mauvais chasseur, ils engendrèrent une société hiérarchisée, hautement organisée. Dans ces rapports de dominants et de dominés, et la chasse étant une discipline masculine, cette société devint patriarcale, l'homme dominant la femme. La gent féminine n'ayant qu'une utilité de seconde main dans un peuple de chasseurs ou l'homme seul est essentiel à sa survie, les femmes furent donc rabaissées au rang de simples gardiennes du foyer, ne possédant qu'une simple valeur marchande de reproductrice. Ils développèrent des dieux archétypaux (de la poésie, de la guerre, de la ruse) rattachés à un symbolisme naturel, et le temps passant, les chasseurs se firent éleveurs.
Le temps passa encore, les tribus et les troupeaux se multiplièrent et le besoin de verts pâturages devenant une nécessité, ils descendirent vers le sud, déclarant la guerre aux peuples de la Déesse Mère.

2. La Guerre

La chasse nécessitant des armes efficaces, les Indo-européens avaient élevé au rang d'art leur fabrication, et, le temps toujours aidant, l'art de la chasse évolua en art de la guerre. Ils étaient certes inférieurs en nombre, mais leur armement et leur culture guerrière (aidée par le fait qu'ils étaient d'excellents cavaliers), les aidèrent à soumettre sans peine les peuples de la Déesse.
Etant donc inférieur en nombre, ils ne purent éliminer la population, ni faire disparaître totalement sa spiritualité. Ceux qui choisirent de se soumettre devinrent pour la plus grande part des agriculteurs, nourrissant ainsi leurs " seigneurs " qui ignoraient tout de cet art. Alors que ceux qui refusèrent cette soumission se retirèrent au plus profond des forêts et au plus haut des montagnes, vivant clandestinement de la chasse et de la cueillette, devenant ainsi le " petit peuple " des légendes populaires (lutins et autres nains de la mythologie féerique.)
Les agriculteurs continuèrent leur culte de la fertilité et leurs anciennes prêtresses et prêtres devinrent de simples guérisseurs, rebouteux, passeurs, sages-femmes, bref, les sorcières et sorciers des villages. Leurs ambitions politiques devenant nulles, les autorités supérieures ne les persécutèrent plus. De plus, s'opéra une naturelle assimilation des anciennes divinités. La religion des dominateurs fut influencée par le culte de la Déesse et certaines de ses figures s'imposèrent dans leurs mythes. Le Cornu, quant à lui, se fit offrir une place toujours discrète dans le panthéon des nouveaux dieux. Ainsi devint-il Cernunnos chez les Celtes, Herne chez les Saxons, Shiva chez les Aryens, etc. (Ces dieux sont en effet complètements étrangers à la tripartite indo-européenne.)

3. Clandestinité et Inquisition

L'histoire du monde continua donc et les peuples se succédèrent, mais l'Ancienne Religion ayant pris l'habitude de la clandestinité, survécut sans peine.
Lorsque la nuit tombait et que les puissants de ce monde s'endormaient, les adeptes du culte de la fertilité se réunissaient près des anciennes pierres, au sommet des montagnes et autour des arbres sacrés, afin de prier la Déesse Mère et le Cornu, son consort. Discrètement mais sûrement, l'Ancienne Religion se voulait toujours vivante. Puis, vint le Christianisme.
Au début de l'histoire du culte du Christ, l'Ancienne Religion vécut sans ennui, car le christianisme était avant tout une affaire urbaine. La nouvelle religion existait dans les campagnes, mais elle était un monothéisme de surface, les pratiques magiques et les anciens dieux fusionnant de façon originale avec la foi du dieu unique. La Vierge Marie n'était qu'une personnification de la Déesse et son fils le Christ, un Roi Sacré de plus (ce dernier naquit aussi d'une vierge et fut sacrifié pour le bien de tous). Le culte de la Déesse Mère transparaissait au travers de l'amour courtois et les cathédrales étaient des " Notre Dame ".
Mais le pouvoir de l'Eglise devint proportionnel à ses puissantes ambitions, surtout après la croisade menée contre la " menace " cathare, et puisqu'il n'y avait qu'un dieu, les autres étaient faux et devaient disparaître. Le mal était donc sur Terre et il fallait l'annihiler par tous les moyens. Certains dieux acceptables devinrent des saints, les autres devinrent des démons. Le Dieu Cornu, bien trop sexuel et bon vivant, devint Satan et ses prêtresses et autres prêtres (les sorcières et sorciers), se réunissaient autour de lui pour lui rendre un culte diabolique, sacrifier des enfants, s'adonner à la débauche et à la luxure et ne désiraient qu'une seule chose : la chute de l'Eglise et le règne absolu du mal. Contre cette menace " diabolique ", l'Eglise forma une police incorruptible : La Sainte Inquisition, guidée par un saint manuel : Le Marteau des Sorcières. Ainsi vint la seconde guerre contre l'Ancienne Religion, époque que l'on nomme le Temps des Bûchers.



Quelques millions de personnes furent humiliées, torturées, pendues et brûlées au travers du Vieux Continent, par les mains de la Sainte Inquisition et leurs suivants. Les populations de l'Europe, soumises à une paranoïa collective, vivaient dans une peur constante de la menace de Satan et de ses légions. Des innocents étaient exécutés sur de simples suppositions et rumeurs, mais parmi eux brûlaient les sorcières. Les adeptes de l'Ancienne Religion durent renforcer leur clandestinité.
Petit à petit, les différentes congrégations de sorcières (les covens), coupèrent toutes communications entre elles, ne pratiquèrent plus qu'en famille, abandonnant (pour la grande majorité) les anciens lieux de culte, pratiquant ainsi entre les murs de leurs propres demeures. Le culte devint un héritage familial, et les sorcières et sorciers n'initièrent que très peu de personnes en dehors de ceux de leur sang. Ce renforcement de la clandestinité fut si efficace, que la sorcière devint un simple phantasme, une simple superstition populaire et les feux de l'Inquisition s'éteignirent, condamnés comme barbarie par les philosophes des Lumières.

4. La Résurgence

Le temps continua de passer, les sorcières ne devinrent plus qu'une rumeur. Les adeptes de l'Ancienne Religion n'étaient plus persécutés car bien cachés, mais cette extrême clandestinité condamnait le culte à une mort lente mais certaine. Les sorcières elles-mêmes perdaient la majorité de leurs croyances et de leurs traditions, s'adonnant à des rites et à des pratiques dont elles oubliaient la signification première. L'Ancienne Religion devenait une simple sorcellerie. C'est alors que vint Gerald Brosseau Gardner (1884-1964).
Cet ancien employé civil britannique avait vécu dans les pays orientaux, et s'était retiré à Londres puis dans la New Forest, afin de vivre sa retraite. Rompu aux choses de la magie et aux traditions populaires de Grande Bretagne - il fut membre d'une société de co-maçonnerie, d'une organisation de folkloristes anglais et connut plus tardivement le célèbre mage Aleister Crowley, qui lui confia une charte de l'O.T.O. - , le Vieux Gardner rentra en contact avec un groupe de sorcières, au sein d'une société rosicrucienne (la Communauté de Crotone). Elles reconnurent qu'en lui coulait le sang du vieux peuple et décidèrent de l'initier à l'Art Magique (une certaine Gardner fut en effet exécutée pour sorcellerie en Ecosse, et un de ses ancêtres était réputé pour avoir eu une liaison avec une sorcière). Gardner fut donc initié par Edith Woodford-Grimes (connue sous le nom d'initié de Dafo) dans la riche demeure de celle qui dirigeait ce groupe : Dorothy Clutterbuck. Ensuite, la loi contre la sorcellerie fut abrogée, et Gardner décida alors de révéler l'Ancienne Religion et la faire revivre au travers de nouveaux et nombreux initiés.
Il rénova l'ancien système, créa, à l'aide de sa première initiée et Grande Prêtresse Doreen Valiente, une liturgie et de nouveaux rites inspirés de diverses sources (A.Crowley, Leland, M. Murray, la Franc-Maçonnerie, l'O.T.O, etc.) qu'il consigna dans un grimoire nommé Le Livre des Ombres. Enfin, il rebaptisa ce nouveau système initiatique, ce nouvel ordre de sorcellerie du nom de Wicca.

Cependant, ici finit le mythe et commence l'histoire…




Source : Le merveilleux site du covent français : Les Enfants d'Aradia


La Wicca
Le paganisme
Menu
Hosted by www.Geocities.ws

1