NOTRE DAME DE GUADALUPE

Guadalupe veut dire en langue aztèque celle qui écrase le serpent

En 1531, une "Dame du Ciel" apparut à un pauvre Indien à Tepeyac, une colline au Nord-Ouest de la Cité de Mexico; Elle se présenta comme la mère du Vrai Dieu, lui donna des instructions pour que l'évêque fit construire une église sur le lieu et laissa une image d'elle même imprimée miraculeusement sur son tilma.
En 1521, La capitale de la civilisation Aztèque tombe sous les forces armées de Cortez. Moins de 20 ans plus tard, neuf millions d'habitants qui avaient professé pendant des siècles une religion polythéiste et prônant des sacrifices humains les plus cruels, sont convertis au christianisme. Chaque année les Aztèques offraient au moins 20.000 hommes, femmes et enfants en sacrifice humain à leurs dieux féroces et assoiffés de sang. En 1487, durant une longue cérémonie qui dura 4 jours lors de la consécration d'un nouveau temple à Tenochtitlan, quelque 80.000 captifs furent tués en sacrifice humain.

Qu'est-ce qui s'est passé en ces temps-là pour qu'il y ait une conversion aussi incroyable et sans précédent historique ?

En 1531, une "Dame du Ciel" apparut à un pauvre Indien à Tepeyac, une colline au Nord-Ouest de la Cité de Mexico; Elle se présenta comme la mère du Vrai Dieu, lui donna des instructions pour que l'évêque fit construire une église sur le lieu et laissa une image d'elle même imprimée miraculeusement sur son tilma. Le tilma est un vêtement de pauvre qualité fait à base de cactus qui aurait dû se détériorer en 20 ans. Aujourd'hui, après 469 ans, il ne montre aucun signe de détérioration et défie toutes les explications scientifiques de son origine.

Apparemment, l'image reflète même dans ses yeux ce qui était en face d'elle en 1531.

Chaque année, une foule, estimée à dix millions de personnes, la visite, faisant de l'église de la Cité de Mexico, le sanctuaire catholique le plus populaire dans le monde après le Vatican.
Sa Sainteté le Pape Jean Paul II visita par deux fois le sanctuaire, se prosterna devant l'image, implora son assistance maternelle et l'invoqua comme la Mère des Amériques.



Récit des Apparitions de la Vierge Marie

Le récit des apparitions de la très sainte Vierge Marie, Notre Dame de Guadalupe, á Juan Diego, qui ont eu lieu au Mexique du 9 au 12 décembre 1531.

Le Nican Mopohua a été écrit en Nahuatl par Antonio Valeriano (1520-1605).

Le nahuatl est la langue maternelle de l'auteur. Le livre est constitué de papier manguey (agave, sorte de cactus)[1][1], comme les anciens � codices � (livres picturaux pré-hispaniques).

"Nous allons vous raconter, ici, comment il y a peu de temps, La Parfaite Vierge Marie et Sainte Mère de Dieu, notre Reine, à qui l'on a donné le nom de Guadalupe, est miraculeusement apparue sur le Tepeyac. Elle se manifesta tout d'abord à un indigène qui s'appelait Juan-Diego (Jean-Diègue) Plus tard son précieux portrait se dévoila au nouvel évêque, Don Fray Juan de Zumàrraga



1 L'histoire se passe dix ans après la conquête de Mexico : on a enfin déposé les flèches, les boucliers, et la paix règne partout entre les peuples.

2 La foi et la connaissance de Celui par qui tout vit, c'est-à-dire le Vrai Dieu, jaillissent et verdoient déjà, ouvrant leur corolle.

3 Nous sommes donc au début du mois de décembre de l'année 1531, voici un indigène, un brave homme du peuple,

4 qui s'appelle Juan Diego et vient, paraît-il, du voisinage de Cuauhtitlan,

5 mais qui dépend de Tlatilolco, pour les choses de Dieu,

6 C'est un samedi matin[2][2], très tôt il marche sur les pas de Dieu, méditant ses préceptes

7 Quand il arrive près de la montagne appelée Tepeyac[3][3], le jour pointe déjà.

8 Il entend chanter là-haut sur la colline : c'est comme un chant provenant d'une foule d'oiseaux rares[4][4]. Quand ils s'arrêtent de chanter, on a l'impression que la colline elle-même leur répond par des chants incroyablement doux et ravissants, des chants qui surpassent le chant du coyotoltotl ou celui du tzinitzcan ou ceux d'autres oiseaux raffinés.

9 Juan Diego s'arrête pour regarder autour de lui et se demande par quel hasard il serait digne, il mériterait, d'écouter ce qu'il entend ? Est-ce que je ne suis pas en train de rêver ? Est-ce que je le vis comme entre deux rêves ?

10 Où suis-je ? Où est-ce que je me trouve ? Serais-je par hasard dans ce lieu dont nous parlent nos anciens maîtres, nos aïeux : la terre des fleurs, la terre du maïs, de notre chair, la terre de notre essence ou peut-être suis-je en la terre céleste ?".

11 Il regarde vers le sommet de la petite montagne, d'où provient le précieux chant céleste du côté d'où surgit le soleil.

12 Quand le chant s'interrompt soudain, quand il ne l'entend plus c'est alors qu'il entend qu'on l'appelle du haut de la colline, lui disant :"Juanito, JUAN DIEGUITO5

13 Il s'aventure aussitôt à aller là où on l'appelait ; aucune inquiétude n'agite son c�ur, rien ne l'altère ; bien au contraire, il se sent extrêmement allègre et content. Il grimpe ainsi la petite montagne pour découvrir l'endroit d'où on l'appelait.

14 Arrivé au sommet de la colline, il voit une jeune fille, là, debout.

15 Elle l'appelle pour qu'il s'approche d'elle.

16 Arrivé à ses côtés, il admire avec émerveillement combien sa stature parfaite dépasse de loin tout ce qu'il y a de plus beau.

17 Son vêtement brille comme le soleil, comme s' il le reflète.

18 Le rocher sur lequel Elle se tient semble lancer des éclairs.

19 Quant à elle, son éclat ressemble à celui des pierres précieuses, tel celui d'un bracelet (tout ce qu'il y a de plus beau)

20 La terre brille de la même splendeur que celle d'un arc-en-ciel qui irradie dans la brume.

21 Les arbustes, les cactus et autres petites herbes qui poussent dans ce coin ressemblent à des émeraudes. Leur feuillage est comme des turquoises, leur tronc, leurs épines brillent tel de l'or,[5][5]

22 En sa présence, il se prosterne, il écoute son souffle[6][6], sa parole, qui sont au plus au point élogieux et bienveillants, comme ceux de quelqu'un qui l'attire et qui l'estime beaucoup.

23 Elle lui dit :"Ecoute mon fils, mon tout petit, Juanito (mon petit Jean), où vas-tu ? "

24 Il lui répond : "Ma dame, ma reine, ma petite fille8, je vais à ta petite maison9[7][7]

( à ton temple), à Mexico Tlatilolco pour y apprendre les choses de Dieu que l'on nous donne là-bas, que nous enseignent ceux qui sont les images de notre Seigneur : nos Prêtres."

25 Tout de suite dans ce dialogue qu'Elle a avec lui, elle lui dévoile sa précieuse volonté.

26 Elle lui dit : "Sache-le bien, accueille-le comme vérité, mon fils, mon tout petit, que je suis la Parfaite, toujours vierge, Sainte Marie Mère du Dieu vraiment vrai par qui tout vit, le Créateur des personnes, le propriétaire de ce qui est proche et lointain, Maître du Ciel, Maître de la terre[8][8], et je souhaite, je désire vraiment, qu'on élève ici ma petite maison sacrée (mon temple)".

27 Où je Le montrerai et je L'exalterai en Le révélant :

28 Je Le donnerai aux peuples dans tout mon amour personnel, en mon regard de toute compassion, en mon aide faite personne, en mon salut incarné.[9][9]

29 Car en vérité, je suis votre mère compatissante,

30 la tienne et celle de tous les hommes qui en cette terre n'êtes qu' un,

31 de toutes les autres races, ceux qui m'aiment, ceux qui crient vers moi, qui me cherchent et qui se confient à moi

32 parce qu'ici, j'écouterai leurs pleurs, leur tristesse, pour y remédier, pour guérir toutes leurs diverses peines, leurs misères, leurs douleurs.

33 Pour réaliser ce que souhaite mon regard miséricordieux et compatissant, va au palais de l'évêque de Mexico, tu lui diras que moi je t'envoie pour que tu lui révèles combien je désire qu'en ce lieu, il m'offre une maison, il me construise un temple dans la plaine ; tu lui raconteras tout ce que tu as vu et admiré, ce que tu as écouté.

34 Sois assuré que je t'en serai reconnaissante et que je te le paierai,

35 que pour cela, je t'enrichirai, je te glorifierai[10][10] ;

36 tu mériteras que je te récompense de ta fatigue, de ton service d'aller solliciter cette affaire auprès de qui je t'envoie.

37 Tu as écouté mon fils, mon tout petit, mon esprit, ma parole ; va et fais tout ce que tu peux."

38 Immédiatement, il se prosterne en sa présence et lui dit :"Ma dame, Ma Petite Fille, je vais réaliser Ta vénérable volonté, ta parole digne de vénération ; et maintenant, je prends congé de Toi, moi ton pauvre petit indien."

39 Aussitôt, il descend la colline pour mettre en �uvre la mission dont il a été chargé : il prend le chemin qui le mène directement à Mexico.

40 Quand il entre dans la cité, il va tout droit au palais de l'évêque qui vient d'arriver il y a peu, c'est le "Gouverneur des prêtres" ; il s'appelle Don Fray de Zumàrraga, Prêtre de l'ordre de St François.

41 En arrivant, il essaie aussitôt de le voir, suppliant ses serviteurs de le prévenir.

42 Après une longue attente, sur l'ordre de l'évêque, on vient l'appeler.

43 En entrant, il s'agenouille aussitôt devant lui, se prosterne et puis lui révèle, lui transmet le "souffle précieux", la précieuse parole de la Reine du Ciel, son message, il lui raconte aussi tout ce qu'il a admiré, tout ce qu'il a vu et entendu.

44 Ayant écouté tout son récit et son message, on sent qu'il n'y croit guère.

45 et lui répond en disant :"Mon fils, tu viendras une autre fois et je t'écouterai avec plus de calme, j'examinerai depuis le début et je considérerai la raison pour laquelle tu es venu, ta volonté, ton désir."

46 Il sort, tout triste parce qu'il n'a pas pu réaliser tout de suite sa mission.

47 A la fin du jour, il prend le chemin du retour et se dirige directement vers le sommet de la colline.

48 Il a la joie de revoir la Reine du Ciel à l'endroit même où elle lui est apparue la première fois, Elle l'attend.

49 Dès qu'il la voit, il se prosterne à terre devant Elle, il s'incline profondément et lui dit :

50 "Ma petite Patronne, Ma Dame, Ma Reine, Ma toute Petite Fille, Jeune Fille, je suis allé là où tu m'as envoyé pour accomplir ton "aimable souffle", ton"aimable parole". Je suis difficilement entré dans ce lieu où habite le "Gouverneur des Prêtres". Je l'ai vu, je lui ai transmis "ton souffle", "ta parole" comme tu me l'avais demandé.

51 Il m'a reçu aimablement et je l'ai écouté parfaitement, mais d'après ce qu'il m'a répondu, il semblerait qu'il n'ait pas bien compris, qu'il ne soit pas convaincu.

52 Il m'a dit : "Tu reviendras une autre fois et avec calme je t'écouterai et j'examinerai depuis le début ce pourquoi tu es venu, ton désir, ta volonté."

53 Et j'ai bien vu quand il m'a répondu, qu'il pensait que la maison que tu désires qu'ils te fassent ici, je l'avais peut-être inventée ou que cela ne venait peut-être pas de tes lèvres.

54 Vraiment, je te supplie, Ma Dame, Ma Reine, Ma Petite Jeune-Fille de demander plutôt à l'un de ces nobles estimés, un qui soit connu, respecté, honoré, et de le charger de mener à bien ton "aimable souffle", ton "aimable parole" pour qu'il soit cru.

55 Parce qu'en vérité, je suis un homme de la campagne, la dernière roue de la charrette, je suis un mulet de charge ; j'ai moi-même besoin d'être conduit, porté sur des épaules, là où tu m'envoies, ce n'est pas un lieu pour moi, ma petite Vierge, ma Dame, mon enfant [11][11];

56 Excuse-moi, s'il te plait : je vais hélas affliger, ton visage et ton c�ur, je vais tomber sous ton courroux, dans ton mépris, ma Dame, ma Maîtresse."

57 La Parfaite Vierge digne d'honneur et de vénération lui répond :

58 "ECOUTE, TOI, LE PLUS PETIT DE MES FILS, CROIS BIEN QUE JE NE MANQUE NI DE SERVITEURS, QUI PUISSENT SE CHARGER DE TRANSMETTRE MON SOUFFLE, MA PAROLE, POUR QU'ILS ACCOMPLISSENT MA VOLONTÉ ;

59 MAIS IL EST ABSOLUMENT NÉCESSAIRE QUE TU AILLES TOI, PERSONNELLEMENT, QUE TU SUPPLIES, QUE PAR TON INTERCESSION SE RéALISE ET ABOUTISSE MON DÉSIR, MA VOLONTÉ.

60 JE TE SUPPLIE INFINIMENT, MON FILS, MON TOUT PETIT, ET AVEC RIGUEUR, JE TE DONNE L�ORDRE UNE FOIS DE PLUS D'ALLER VOIR L 'ÉVÊQUE DEMAIN.

61 FAIS LUI ENTENDRE MA VOLONTÉ, MON DÉSIR ET FAIS-LUI SAVOIR DE MA PART QUE JE LUI DEMANDE DE RÉALISER ET CONSTRUIRE ICI MON TEMPLE.

62 DIS-LUI BIEN DE NOUVEAU, DE QUELLE MANIÈRE, MOI, PERSONNELLEMENT, LA TOUJOURS VIRGE SAINTE MARIE, MOI QUI SUIS, LA MèRE DE DIEU, JE T'ENVOICE.

63 Juan Diego lui répond en disant :"Ma Dame, Ma Reine, Ma petite Fille que je n'attriste plus avec peine ton visage, ton c�ur j'irai avec joie mettre en �uvre ton souffle, ta parole; et en aucune façon, je n'abandonnerai le chemin ni ne le considérerai comme pénible.

64 J'irai mettre en �uvre ta volonté, mais peut être on ne m'écoutera pas et si l'on m'écoute, il est possible que l'on ne me croie pas.

65 Demain, dans l'après-midi, au coucher du soleil, je viendrai rendre à ton souffle, à ta parole, la réponse du "Gouverneur des Prêtres".

66 Maintenant, je prends respectueusement congé de Toi, Ma Fille Ma toute Petite, Jeune Fille, Ma Dame. Mon Enfant repose-toi encore un peu."

67 Et il part à la maison pour se reposer.

68 Le jour suivant, dimanche, alors qu'il fait encore nuit, tout est encore obscur, il sort de sa maison et se dirige droit vers Tlatilolco, pour aller étudier tout ce qui concerne les choses de Dieu, et être pointé sur la liste[12][12]; ensuite, il va voir Monseigneur l'évêque.

69 Il est environ dix heures quand il est prêt : il a suivi la Messe, répondu à la liste d'appel et la foule s'est dispersée.

70 Juan Diego va aussitôt au palais de Monseigneur l'Evêque.

71 Quand il arrive, il fait tout son possible pour le rencontrer ; après beaucoup d'efforts, il le voit de nouveau. ;

72 il s'agenouille à ses pieds, il pleure et devient tout triste tandis qu'il lui parle et lui révèle la "parole", le "souffle" de la Reine du Ciel,

73 pour qu'enfin soit cru le message et la volonté de la "Parfaite Vierge", de lui faire, de lui édifier sa petite maison consacrée, là où elle l'a dit, là où elle la veut.

74 Le Gouverneur Evêque lui demande beaucoup de choses, le questionne pour pouvoir s'assurer de l'endroit où il l'a vue, à quoi Elle ressemble; il raconte tout, absolument tout à Monseigneur l'Evêque.

75 Bien qu'il lui déclare absolument tout, et qu'en toute chose celui-ci peut voir, et constater clairement qu'Elle apparaît être la Parfaite Vierge, l'Aimable, Merveilleuse Mère de Notre Sauveur, Notre Seigneur Jésus-Christ,

76 son projet, cependant, ne se réalise pas tout de suite.

77 L'évêque lui dit que cela ne se réalisera pas sur sa seule Parole, sur sa seule demande,

78 qu'il est fort nécessaire d'obtenir un autre signe pour croire qu'il est l'envoyé de la Reine du Ciel en personne.

79 Après avoir entendu ces paroles, Juan Diego dit à l'évêque :

80 "Seigneur Gouverneur, considérez bien le signe que vous demandez car je vais immédiatement en faire la demande à la Reine du Ciel qui m'a envoyé.

81 Voyant que l'évêque acquiesce, ne doute ni n'hésite, il se retire.

82 Dès que Juan Diego est sorti, l'évêque demande à des gens de sa maison, des personnes en qui il a entière confiance, de le suivre et de bien observer où il va, qui il voit et avec qui il parle..

83 Ainsi en est-il. Juan Diego part directement, suivant l'allée.

84 Ceux qui le suivent, arrivés au ravin de Tepeyac, sur le pont de bois, le perdent de vue. Bien qu'ils le cherchent de tous côtés, ils ne le voient plus.

85 Ils s'en retournent donc, non seulement parce qu'ils sont très fatigués mais encore parce qu'ils ont échoué dans leur mission et que cela les met en colère.

86 Dans cet état, ils font leur rapport à monseigneur l'évêque, ils lui mettent en tête de ne pas le croire, ils racontent des mensonges disant que tout ce qu'il vient de dire et demander n'est qu'invention qu'il a rêvée ou imaginée.

87 Ainsi convainquent-ils l'Evêque, de les charger, s'il revient, de le chasser, de l'empoigner et de le châtier fermement, pour qu'il ne revienne plus dire de mensonges, ni troubler la population.

88 Entre temps, Juan Diego est avec la Sainte Vierge, lui rapportant la réponse de Monseigneur l'Evêque;

89 Après l'avoir écouté, Elle lui dit :

90 " C'est bien mon enfant, tu reviendras ici demain pour donner à l'Evêque le signe que tu m'as demandé ;

91 avec cela, il te croira et il ne doutera plus de toi, il ne te soupçonnera plus.

92 Sache mon fils que je récompenserai ton attention, ton travail et ta fatigue, que tu as offerts pour moi.

93 Allons, va maintenant ; demain je t'attendrai ici."

94 Le jour suivant, lundi, alors que Juan Diego doit apporter un signe pour être cru, il n'y retourne pas.

95 Car lorsqu'il est rentré à la maison, un de ses oncles du nom de Juan Bernardino était gravement malade.

96 Il part chercher un médecin, s'occupe de lui mais il est déjà trop tard, son état est trop grave.

97 Alors que la nuit tombe, son oncle le supplie, d'aller de grand matin, quand il fait encore nuit, appeler un des Prêtres de Tlatilolco afin que celui-ci puisse le confesser et le préparer,

98 car il est sûr que le temps et le lieu sont venus de mourir et qu'il ne se lèvera plus, qu'il ne guérira pas.

99 Le mardi, alors qu'il fait encore bien nuit, Juan Diego sort de sa maison pour aller chercher le Prêtre à Tlatilolco,

100 quand il réalise qu'il va arriver à la fin de la chaîne de montagnes, là où commence l'allée d'où il venait auparavant, là où le soleil se couche, il se dit;

101 "Si je vais tout droit par l'allée, je risque fort que la Dame me voie et certainement comme avant, Elle m'arrêtera pour que j'aille porter le signe au Gouverneur ecclésiastique comme Elle me l'a demandé,

102 Qu'elle nous laisse d'abord à notre épreuve ; qu'avant tout, j'appelle rapidement le prêtre religieux que mon oncle attend plus que tout."

103 Aussitôt, il fait un détour et grimpe par le milieu de la colline et de là, coupant vers la partie orientale, il sort pour arriver rapidement à Mexico, afin que la Reine du Ciel ne le retienne pas.

104 Il pense que par ce détour, Celle qui voit parfaitement en tout lieu, ne le verra pas.

105 Alors qu'il descend de la colline, il voit qu'Elle est en train de l'observer depuis l'endroit où il l'avait vue auparavant.

106 Elle vient à sa rencontre par un coté de la colline, lui coupe le chemin et lui dit :

107 "QUE SE PASSE-T-IL MON ENFANT, MON TOUT PETIT ? OÙ VAS-TU? OÙ TE DIRIGES-TU?

108 Et lui, peut-être éprouvant de la gêne ou peut-être de la honte ; peut-être s'effraie-t-il. Il devient tout craintif.

109 En sa présence, il se prosterne, il la salue et lui dit :

110 "Jeune fille, ma toute Petite Fille, mon Enfant, j'espère que tu es contente; comment t'es-tu réveillée ? Te sens-tu bien en "ton être aimable", ma Dame, mon Enfant ?

111 C'est avec peine que je chagrinerai ton visage, ton c�ur : j'ai à te dire ma Petite Fille, qu'un de tes serviteurs, mon oncle, est dans un état grave.

112 Une grave maladie le tient couché et, sans doute, ne tardera-t-il pas à mourir.

113 Et maintenant, je vais rapidement à ta maison à Mexico, pour appeler un des aimés de Notre Seigneur, un de nos Prêtres pour qu'il puisse aller le confesser et le préparer,

114 car, en réalité, c'est pour cela que nous sommes nés, nous sommes venus préparer le travail de notre mort.

115 Dès que je lui aurai apporté ce secours, je reviendrai ensuite pour aller porter ton souffle, ta parole, Madame, ma Jeune Fille.

116 Je te supplie de me pardonner et d'avoir un peu de patience, car je ne te mens pas en cette affaire, ma Fille, ma Toute Petite, mon Enfant, demain, sans faute, je viendrai le plus rapidement."

117 Après avoir entendu ses explications, la très Pieuse et Vierge Parfaite répond à Juan Diego :

118 "ECOUTE, METS LE BIEN DANS TON COEUR, MON FILS, MON TOUT PETIT, CE N'EST RIEN, CE QUI TE FAIT PEUR, CE QUI T'AFFLIGE; QUE TON VISAGE ET TON COEUR NE SE TROUBLENT PAS; NE CRAINS PAS CETTE MALADIE, NI AUCUNE AUTRE MALADIE, NI RIEN DE DOULOUREUX NI D'AFFLIGEANT.

119 NE SUIS-JE PAS ICI, MOI, QUI SUIS TA MÈRE? NES-TU PAS SOUS MON OMBRE ET MA PROTECTION? NE SUIS-JE PAS LA SOURCE DE TA JOIE? N'ES-TU PAS DANS LE CREUX DE MON MANTEAU, DANS LE CREUX DE MES BRAS? AS-TU BESOIN D'AUCUNE AUTRE CHOSE ?

120 QUE RIEN D'AUTRE NE T'AFFLIGE, NE TE TROUBLE; QUE LA MALADIE DE TON ONCLE NE TE TOUMENTE PAS, CAR MAINTENANT, IL NE MOURRA PAS DE CETTE MALADIE. SOIS CERTAIN QU'IL EST BIEN à PRÉSENT."

121 (Et en ce même instant son oncle est guéri comme on l'apprendra plus tard.)

122 Juan Diego, entendant cette aimable parole, cet aimable souffle de la Reine du Ciel, est extrêmement consolé et son c�ur pacifié,

123 il la supplie de l'envoyer aussitôt auprès du "Gouverneur Evêque", pour lui apporter un signe, une preuve pour qu'il croie.

124 La Reine du Ciel lui commande de grimper au sommet de la colline, là où il l'a vue auparavant ;

125 Elle lui dit : " MON FILS, MON TOUT PETIT, MONTE AU SOMMET DE LA COLLINE, Où TU M'AS VUE, LÀ OÙ JE T'AI DONNÉ MES ORDRES;

126 LÀ TU VERRAS QU'IL Y A UNE MULTITUDE DE FLEURS: COUPE-LES, RÉUNIS-LES, RASSEMBLE-LES; PUIS REDESCENDS ET APPORTE-LES-MOI ICI, EN MA PRÉSENCE."

127 Juan Diego se met aussitôt à gravir la colline ;

128 Arrivé au sommet, il admire la grande variété de fleurs épanouies, corolles ouvertes, belles et précieuses, alors que ce n'est pas la saison ;

129 Parce que, en vérité, en cette saison, il y a de fréquentes gelées ;

130 elles exhalent un parfum très suave, telles des perles précieuses, comme remplies de la rosée nocturne.

131 Aussitôt, il commence à les cueillir, les rassemble et les dépose dans le creux de sa cape.[13][13]

132 Assurément, le sommet de la colline n'est vraiment pas le lieu où poussent les fleurs, car seuls y abondent les rochers, les arbustes, cactus et faux poivriers, et les épines.

133 Si par hasard, il pousse quelque petite herbe, ce n'est certainement pas en décembre où le gel détruit et brûle tout.

134 Il redescend ensuite pour amener à l'Enfant Céleste, les diverses fleurs qu'il a cueillies.

135 Quand Elle les voit, Elle les prend entre ses vénérables mains;

136 Elle les remet ensuite toutes ensemble dans le creux de sa cape et lui dit :

137 "MON ENFANT, MON TOUT PETIT, TOUTES CES FLEURS SONT LA PREUVE, LE SIGNE, QUE TU PORTERAS À L'ÉVÊQUE;

138 TU LUI DIRAS DE MA PART QU'IL VOIT EN ELLES MON DÉSIR, ET QUE PAR CELA SE RÉALISE MON VOULOIR, MA VOLONTÉ.

139 TOI TU ES MON MESSAGER, EN TOI, JE DÉPOSE MA CONFIANCE ABSOLUE;

140 JE TE DEMANDE AVEC FEMETÉ QUE TU N'OUVRES TA CAPE ET NE MONTRES CE QUE TU PORTES QU'EN PRÉSENCE DE L'ÉVÊQUE.

141 TU LUI RACONTERAS AVEC PRÉCISION, TU LUI DIRAS QUE JE T'AI ORDONNÉ DE MONTER AU SOMMET DE LA COLLINE POUR CUEILLIR LES FLEURS ET (TU LUI DIRAS) TOUT CE QUE TU AS VU ET CONTEMPLÉ,

142 AFIN QUE TU PUISSES CONVAINCRE LE GOUVERNEUR DES PRÊTRES, ET QU'IL METTE DU SIEN POUR QUE SE FASSE, S'ÉDIFIE, LE TEMPLE QUE JE LUI AI DEMANDÉ."

143 Juste après avoir reçu l'ordre de la Reine du Ciel, il prend l'allée directe pour Mexico, il se sent heureux.

144 Il marche le c�ur en paix, car tout va bien se passer, et se réaliser parfaitement.

145 Il prend grand soin de ce qui est dans le creux de son vêtement pour que rien ne puisse en tomber

146 chemin faisant, il jouit du parfum de toutes ces précieuses fleurs.

147 Quand il arrive au palais de l'évêque, le concierge et les autres serviteurs du "Gouverneur des Prêtres" viennent à sa rencontre,

148 il les supplie de dire au gouverneur qu'il souhaite le rencontrer; mais ils ne veulent pas, ils font semblant de ne pas comprendre, ou peut-être est-ce parce qu'il fait encore nuit.

149 Ou parce qu'ils le connaissent déjà et qu'il les ennuie, les dérange,

150 et les compagnons qui l'ont perdu de vue alors qu'ils le poursuivaient avaient déjà parlé.

151 Il attend très longtemps, espérant une réponse.

152 Quand ils voient qu'il reste ainsi très longtemps, debout tête basse, sans rien faire, se tenant prêt à être appelé, et qu'il porte quelque chose qu'il a dans le creux de sa cape ; ils s'approchent pour voir et vérifier ainsi ce qu'il apporte.

153 Quand Juan Diego voit qu'il ne peut plus leur cacher ce qu'il porte, qu'ils le serreraient, l'empoigneraient, voire le frapperaient, il leur fait entrevoir alors les fleurs.

154 Lorsqu'ils s'aperçoivent que toutes sont fines et de différentes variétés et que ce n'est pas la saison pour qu'elles fleurissent, ils admirent avec étonnement leur fraîcheur, l'épanouissement des corolles, leur parfum délicieux, leur beauté.

155 Ils veulent s'en emparer pour en saisir quelques-unes .

156 Par trois fois ils essaient mais n'y parviennent absolument pas,

157 car lorsqu'ils tentent de les appréhender, ils ne voient plus les fleurs, ils les voient comme si elles étaient peintes, brodées ou cousues sur la cape.

158 Ils vont immédiatement dire au "Gouverneur-Evêque" ce qu'ils ont vu,

159 et combien le pauvre indigène, qui est déjà venu et qui attend depuis très longtemps la permission de le rencontrer, désire le voir.

160 Les ayant entendus, le Gouverneur-Evêque comprend qu'il s'agit de la preuve qu'il attend pour le convaincre de mettre en �uvre ce que lui demande ce brave homme.

161 Il donne aussitôt l'ordre qu'il passe le voir.

162 Entrant en sa présence, il se prosterne comme il l'a fait auparavant.

163 De nouveau il raconte ce qu'il a vu, admiré, ainsi que son message.

164 Il lui dit : "Monseigneur Gouverneur, j'ai fait, j'ai mené à bien ce que tu m'as ordonné;

165 je suis allé dire à la Dame, ma Maîtresse, l'Enfant Céleste, Sainte Marie, l'Aimable Mère de Dieu, que tu demandais une preuve pour pouvoir me croire afin que tu puisses lui faire sa petite maison consacrée, à l'endroit où elle te demande de l'édifier ;

166 je lui ai dit également que je t'avais donné ma parole de venir t'apporter un signe, une preuve de sa volonté, comme tu m'en as chargé.

167 Elle a bien écouté "ton souffle", "ta parole" et Elle a reçu avec plaisir ta demande de signe, de preuve, pour que se réalise, se vérifie, son aimable volonté.

168 Et, alors qu'il faisait encore nuit, Elle m'a envoyé pour que je revienne te voir une fois de plus ;

169 je lui ai demandé la preuve pour être cru, elle m'a dit qu'elle me la donnerait et, immédiatement, Elle te l'a accomplie.

170 Elle m'envoya au sommet de la colline où je l'avais vue précédemment, pour que je cueille diverses roses de Castille[14][14].

171 Quand je les eus cueillies, je descendis les lui amener ;

172 elle les prit de ses mains,

173 et les déposa de nouveau dans ma cape,

174 pour que je te les apporte, pour que je te les remette personnellement.

175 Bien que je sache parfaitement que ce n'est pas un lieu où les fleurs poussent, au sommet de la colline, parce qu'il y a trop de rochers, de ronces, de cactus, de faux poivriers, je n'ai pas douté un seul instant, je n'ai pas hésité.

176 Quand je suis arrivé au sommet, j'ai vu que c'était un paradis.

177 Il y avait là la perfection de toutes les variétés de fleurs les plus précieuses, les plus fines qui puissent exister, remplies de rosée[15][15], splendides, et je me suis mis à les cueillir.

178 Elle me dit de te les donner de sa part et qu'ainsi je te donnerais la preuve ; que tu y verrais le signe que tu as demandé pour réaliser son aimable volonté,

179 et pour que resplendisse la vérité de ma parole et de mon message.

180 Les voici, fais-moi la faveur de les recevoir."

181 Et aussitôt, il étend sa blanche cape, dans le creux de laquelle il a déposé les fleurs.

182 Et alors que toutes les précieuses fleurs tombent à terre,

183 La cape se transforme en signe, car soudain y est imprimé l'Aimable Image de la Parfaite Vierge, Sainte Marie, Mère de Dieu, telle qu'on la voit encore aujourd'hui,

184 et qui est conservée, maintenant en sa petite maison aimée, dans sa maison consacrée du Tepeyac, et que l'on appelle Guadalupe.

185 Quand l'évêque Gouverneur, et tous ceux qui se trouvaient là, la voit, ils tombent à genoux et ils la contemplent profondément,

186 Ils se mettent debout pour la voir, ils s'attristent, s'affligent, le c�ur lourd, la pensée �

187 L'Evêque Gouverneur en larmes, avec tristesse, le supplie, lui demande pardon de n'avoir pas aussitôt réalisé sa volonté, son vénérable souffle, sa vénérable parole.

188 Se levant, il ôte du cou de Juan Diego, son vêtement, sa cape,

189 sur laquelle Elle est apparue et qui s'est transformé en signe de la Reine Céleste.

190 De là il l'emporte et l'installe dans son oratoire.

191 Juan Diego passe encore un jour dans la Maison de l'Evêque qui le retient encore.

192 Le jour suivant, il lui dit : "Eh bien, allons ensemble pour que tu nous montres où la Reine du Ciel désire que l'on érige son temple."

193 On invite aussitôt des gens pour le faire, pour le construire.

194 Dès que Juan Diego a montré où la Dame du Ciel lui a ordonné de lui édifier sa petite maison consacrée, il demande une permission :

195 Il veut aller chez lui pour voir son oncle Juan Bernardino qui était au plus mal quand il l'a laissé pour aller appeler un Prêtre de Tlatilolco afin qu'il pût se confesser et se préparer, et qui, selon la Reine du Ciel, est déjà guéri.

196 Mais il ne le laisse pas partir seul, ils l'accompagnent à sa maison.

197 Lorsqu'ils arrivent, ils voient que son oncle est guéri et n'a absolument plus de douleurs.

198 Lui, de son côté, admire de quelle manière son neveu est accompagné et honoré ;

199 il demande à son neveu la raison pour laquelle il est si honoré.

200 Il lui raconte comment la Dame du Ciel lui est apparue sur le Tepeyac alors qu'il était parti chercher un prêtre pour le confesser et le préparer,

201 comment elle l'a envoyé à Mexico pour voir le Gouverneur-Evêque afin qu'il lui construisît une maison sur le Tepeyac.

202 Elle lui avait dit de ne pas être triste car son oncle est déjà heureux et grâce à ces paroles, il avait été consolé.

203 Son oncle lui répond que c'est vrai, qu'à ce moment précis, Elle l'a guéri,

204 et qu'il l'a vue exactement du même aspect qu'elle est apparue à son neveu,

205 Il lui dit qu'à lui aussi elle lui a demandé d'aller à Mexico pour voir l'Evêque;

206 et que quand il le verrait, il lui révèlerait et raconterait absolument tout ce qu'il a vu,

207 la manière merveilleuse par laquelle il a été guéri.

208 et qu'il serait bien de donner ce nom, et d'appeler ainsi son Aimable Image: "La Parfaite Vierge, Sainte Marie de Guadalupe."[16][16]

209 Par la suite, ils amènent Juan Bernardino en présence du "Gouverneur-Evêque" pour qu'il puisse lui donner son témoignage.

210 L'évêque lui offre l'hospitalité avec son neveu Juan Diego, pendant quelques jours,

211 pendant que s'érige la petite maison consacrée de l'Enfant-Reine, sur le Tepeyac où Elle s'est montrée à Juan Diego.

212 Le Seigneur Evêque fait translater l'Image chérie de l'Aimable Enfant Céleste à l'Eglise Principale,

213 il la sort de son palais, de son oratoire où elle se trouvait, pour que tous puissent voir et contempler son Image aimée.

214 Toute la ville, entièrement, sans qu'une seule personne ne manque, s'émeut en voyant et contemplant sa précieuse Image.

215 Ils viennent reconnaître son caractère divin.[17][17]

216 Ils viennent lui présenter leurs prières.

217 Beaucoup admirent la manière miraculeuse par laquelle Elle est apparue,

218 puisque absolument aucun homme de la terre n'a jamais peint son Image aimée.

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[1][1] Les fleurs sont importantes dans la culture nahuatl car elles représentent le langage qui convient á

Dieu et qu'il utilise pour parler aux hommes.

[2][2] La nuit symbolise le début de quelque chose d'important qui commence.

[3][3] Les montagnes sont sacrées dans la culture Nahuatl.

[4][4] Le chant des oiseaux représente aussi une communication de Dieu : la musique est l'annonce d'un nouvel élan spirituel.

5 diminutif affectif : "petit Jean Diègue". Les diminutifs sont des signes d'affection, ici, ils indiquent que Juan Diego est digne de l'amour de la Mère de Dieu.

[5][5] Les signes : soleil, pierres précieuses, nuées, révèlent non seulement la présence de la Ste Vierge, mais aussi celle de Dieu lui-même. Tous les anciens mythes nahuatl trouvent en cet événement un accomplissement et une transcendance.

[6][6] Comme en hébreu, le même terme nahualt peut se traduire par haleine, souffle ou esprit.

8

9 Casita : terme de la Culture Nahuatl qui signifie temple. Construire un temple nouveau correspond á construire une nouvelle culture, entrer dans une nouvelle ère, une nouvelle civilisation.

[7][7] Juan Diego utilise des expressions qui sont à la fois très respectueuses et très affectueuses qui correspond au langage de courtoisie de la Culture Nahuatl.

[8][8] Correspond aux attributs de Dieu dans la culture nahuatl : � Celui par qui tout vit, tout se meut, le Créateur des personnes, le Créateur des choses, Celui qui a parfaitement conscience de son être, Celui qui est mystére: impalpable et invisible.

[9][9] "où je donnerai tout mon amour" mais en réalité, il s'agit surtout de l'Amour même de Dieu d'après la construction verbale. Elle n'est donc que la manifestation de Dieu. Elle vient Le donner aux gens, Le glorifier. Elle donne le Christ. La traduction exacte serait � Je le donnerai aux peuples en � mon Amour-personne, en mon regard de compassion-Personne, en mon aide-Personne �.C'est á dire l'Enfant-Dieu , en son sein qu'Elle va accoucher et nous donner.

[10][10] Les 2 verbes significnt un bonheur, peu ordinaire qui procède de la Divinité même, selon la culture Nahuatl.

[11][11] Les termes "Soy mecapal, cacaxtli signifient, je suis un instrument de charge mecapal, cacaxtli lanière de tissu qui servent à porter la charge."

[12][12] Les catéchumènes devaient pointer sur une liste après chaque classe de catéchisme pour être admis au baptême.

[13][13] Tilma, ayate : la cape de Juan Diego est un grand rectangle, formé de deux pans joints au milieu, fait de fibres d'agave, cactus (espèce de toile rêche ). Lorsqu'on l'attache au cou cette cape servait pour á porter différentes choses. Pour les indigènes, cette cape est surtout signe de son identité, signe de sa noblesse, et est portée très dignement attachée sur le coté.

[14][14] Ici le terme � roses de Castille �, n'indique pas la provenance mais veut exprimer la grande beauté de ces fleurs.

[15][15] Les fleurs et la rosée, dans la culture Nahuatl, expriment le langage, la Parole de la Divinité.Dieu parle á son peuple á travers les fleurs, les chants et la danse.

[16][16] Le terme espagnol de "Guadalupe" (phonétiquement Gouadaloupé) voudrait dire Fleuve (d'Amour), torrent de Lumière.C'est ce qu'a interprété Monseigneur Evêque et qu'aucun Indigène n'a corrigé par respect. Monseigneur Zumarraga venait de la région d'Espagne d'Extremadura, oú il y avait déjà la dévotion á une vierge du nom de N.S. de guadalupe. Le nom nahuatl a probablement été CUAHTLAPCUPEUH qui pourrait se traduire par "CELLE QUI VIENT EN VOLANT (comme l�aigle de Feu (Dieu)) DE LA REGION DE LA LUMIERE (et de la musique) ET QUI ENTONNE UN CHANT EN L'HONNEUR DE QUI PROVIENT TOUTE VIE". En Nahuatl le nom doit refléter l'image. Ceci est une libre interprétation de l'idée de base.

[17][17]� Le caractère Divin � : dans la culture nahuatl Dieu était le peintre, il donnait couleurs et nuances à la réalité concrète. Cette peinture de la Vierge sur la cape de Juan Diego offrait donc la garantie que Dieu lui -même l'avait peinte. Cette annotation montre que le peuple indigène a reconnu que cette Image, "codice" est une Parole de Dieu.






L'IMAGE

L'image de Notre Dame fut "empreinte" miraculeusement sur la tilma. Les experts déclarèrent en 1963 que l'image paraissait comme une projection permanente de diapositive sur la tilma.

Le 7 mai 1979, le Pr. Philip Serna Callahan et Jody Brant Smith se livrent à une étude de l'image aux rayons infrarouge. Les clichés révèlent les retouches faites à différentes époques à l'aide de pigments connus et à l'or, en particulier dans les galons: elles se craquellent avec le temps.

Des arabesques ont été ajoutées sur le rose de la robe.

Quant au double pan de la ceinture et au croissant de lune, ils sont simplement brunis par le temps: la peinture noire surajoutée se craquelle également.

En somme, tous les ajouts postérieurs sont visibles, mais l'image primitive demeure inexpliquée




LE TISSU


La tilma était utilisée par Juan Diego comme un manteau, noué à son cou. Elle pouvait être roulée et attachée pour s'ajuster à la grandeur de son propriétaire. Le tissu de la tilma est rugueux et ne se prête pas à la peinture. Il ne s'y trouve aucun pigment et aucun coup de pinceau. Il n'y a aucune couleur dans les fibres de la tilma.

En 1936, Fritz Hahn, professeur à Mexico, prélève deux fibres de la "tilma": l'un rouge, l'autre jaune. Il les emporte en Allemagne pour expertise. Là, le Dr Richard Kuhn, prix Nobel et directeur du département de chimie du Kaiser Wilhelm Institut, aboutit à des la conclusion que les fibres ne contiennent aucun colorant connu, ni minéral, ni végétal, ni animal, ni, à plus forte raison, synthétique.

Le Pape Pie Xll a dit de la tilma : �Cette �uvre n'est pas de ce monde.�

La tilma est un vêtement de pauvre qualité fait à base de cactus qui aurait dû se déteriorer en 20 ans.

Aujourd'hui, après 465 ans, il ne montre aucun signe de détérioration et défie toutes les explications scientifiques de son origine.




LES PUPILES DE LA VIERGE


Selon de nombreux scientifiques qui ont scruté l'image, on peut voir dans les deux yeux, et là où normalement se reflète une image dans un oeil humain vivant, plusieurs formes qui, lorsqu'elles sont analysées en profondeur, correspondent à la forme et à la taille des personnes humaines qui se trouvaient en face de l'image.

En 1929, Alfonso Marcue, le photographe officiel de l'ancienne Basilique de Guadalupe à Mexico, découvre ce qui ressemble au reflet de l'image claire d'un homme barbu dans l'�il droit de la Vierge.

Au départ il n'en croit pas ses yeux. Comment cela se peut-il être? Un homme barbu reflété à l'intérieur de l'oeil de la Vierge? Après divers examens de plusieurs de ses photographies en blanc et noir il n'a plus de doute et décide d'en informer les autorités de la Basilique. Il lui est demandé, à cette époque, de garder le silence complet sur sa découverte, et c'est ce qu'il fait.

Plus de 20 ans plus tard, le 29 Mai 1951, Jose Carlos Salinas Chavez, examinant une bonne photographie du visage, "redécouvre"ce qui paraît clairement être le reflet d'un homme barbu dans l'oeil droit de la Vierge et voit le reflet dans l'�il gauche également.

Depuis lors, plusieurs personnes, y compris plus de 20 physiciens et ophtalmologistes, ont l'occasion d'examiner de près les yeux de la Vierge sur le tilma.

Le premier, le 27 Mars, 1956, est le Dr Javier Torroella Bueno, MDS, un prestigieux ophtamologiste. Dans un rapport qui est le premier à être publié sur les yeux de l'image par un physicien, il certifie la présence d'un triple reflet (l'effet Samson-Purkinje) qui est caractéristique de tout �il humain vivant et il déclare que ces images se situent exactement là où ils devraient être selon l'effet précité, et aussi que la distortion des images est en accord avec la courbure de la cornée.

La même année un autre ophtalmologiste, le Dr Rafael Torrija Lavoignet, examine les yeux de l'image dans tous ses détails avec un ophtalmoscope. Il observe la forme humaine apparente dans la cornée des deux yeux, située là où elle doit se trouver et avec la distorsion d'un oeil humain normal et surtout note quelque chose d'unique concernant les yeux : ils paraissent étrangement "vivants" lorsqu'ils sont examinés.

Beaucoup d'autres examens des yeux de l'image sur la tilma sont effectués par des ophtalmologistes. Avec plus ou moins de détails ils sont tous d'accord avec les conclusions des examens mentionnées plus haut.

Mais une nouvelle et fascinante analyse des yeux commence en 1979, quand le Dr Jose Aste Tonsmann, Ph D, licencié de l'Université de Cornell, travaillant à IBM examine minutieusement avec des appareils à haute définition une très bonne photographie du visage sur la tilma prise de l'original. Après avoir filtré et développé les images numérisées des yeux pour éliminer les "parasites" et les agrandir, il fait quelques découvertes étonnantes ; Non seulement un "buste humain" est visiblement présent dans les deux yeux mais d'autres formes humaines y sont aussi reflétées

L'�il droit de la Vierge de Guadalupe on y discerne un homme barbu, peut-être l'évêque de Mexico, Juan de Zumarraga; un homme à droite qui le regarde et derrière, Juan Diego, reconnaissable à son chapeau pointu...

Ces personnes étaient présentes lorsque l'image de Notre Dame est apparue sur la tilma. La Madone était bien là - vivante et vrai - lors de l'ouverture du manteau de Juan et elle en laissa le reflet dans les pupilles de ses yeux, tout en s'imprimant sur la tilma à ce moment précis.

L'évêque de Mexico, Juan de Zumarraga.



Le Dr Aste Tonsmann compte publier ses récentes études sur les yeux du tilma, avec des détails complets et des photographies de son oeuvre. Un des aspects les plus fascinants de ses études se trouve peut-être dans sa conclusion que Notre Dame de Guadalupe nous a laissé non seulement une image miraculeuse comme preuve de son apparition mais aussi quelques messages importants. Ces messages étaient cachés dans les yeux de l'image jusqu'à nos jours, quand des technologies nouvelles nous ont permis de les découvrir alors qu'ils nous sont le plus nécessaires.

Ce serait le cas de cette image d'une famille au centre de l'oeil de la Vierge, en ces temps où les familles sont sérieusement agressées dans notre monde moderne. L'image de différents visages humains qui semblent constituer une famille, comprenant différents enfants et un bébé qu'une femme porte sur son dos comme cela se faisait au 16e siècle, apparaît au centre de la pupille, comme le montre cette image agrandie de l'�il droit mettant en relief la famille.





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