Impact de la première phase du projet


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Malgré un environnement politique et sécuritaire difficile au départ du projet et nonobstant l’aspect ambitieux des objectifs visés, le Projet a atteint en 30 mois des résultats hautement positifs et prometteurs quant à la durabilité des acquis. Les impacts du projet ont pu être réalisés grâce d’une part à l’engagement de tous les partenaires et d’autre part aux approches et méthodologies développées. Le projet HUP s’intègre parfaitement dans la stratégie de la RDC pour la lutte contre la pauvreté, et concrétise les engagements du gouvernement vis-à-vis de la stratégie nationale pour la sécurité alimentaire. Les démarches poursuivies par le projet HUP étaient compatibles avec la politique de coopération suivie par le Royaume de Belgique. Notamment les axes de sécurité alimentaire, de démarche participative et de la lutte contre la pauvreté ainsi que la décentralisation et l’intégration des services publics, du secteur privé et des organisations professionnelles.

Dans un contexte socio-économique[1], global difficile combiné à un degré de pauvreté extrême, le projet HUP est parvenu à établir un climat ‘porteur’ et dynamique dans le secteur horticole urbain et périurbain, tant au niveau de la base productive que des autorités politiques. La sécurité d’occupation des sites et l’amélioration des revenus et des conditions de vie des maraîchers[2], constituent des éléments centraux pour la réduction de la pauvreté, mais également pour le renforcement de la structuration des associations. La responsabilisation des acteurs à la base, promue par les approches participatives (micro-interventions, ‘Ecoles au champ’, développement des caisses de proximité autogérées, etc.) a induit des changements significatifs au niveau de toute la filière, y compris pour le secteur privé.

D’une manière générale, la mission a considéré que le programme du HUP répondait de manière efficiente et structurée à la problématique de l’approvisionnement des centres urbains et du sous-emploi de la RDC. Globalement, le projet HUP a atteint les résultats qui lui étaient assignés tant au niveau des bénéficiaires directs qu’indirects : le projet a ainsi atteint dans une large mesure les objectifs spécifiques définis par les concepteurs. De plus, la mission apprécie la réussite du passage délicat d’une situation d’urgence vers une dynamique de développement.

Les réalisations du projet sont significatives[3], tant au point de vue de la consolidation de l’approche que des réalisations de terrain. L’engagement des autorités dans une stratégie d’organisation et d’appui aux zonings horticoles et aux associations d’exploitants horticoles a été apprécié. L’appui du projet induit des augmentations de la production, principalement par l’extension des superficies emblavées en culture irriguée, mais également par un étalement des cultures sur plusieurs mois de l’année et une diversification effective des productions. Les revenus nets par are exploité ont augmenté (intensification et diversification vers des productions plus rémunératrices) et les revenus des producteurs ont permis d’améliorer leurs conditions d’existence.

En outre, des impacts qualitatifs furent également constatés, y compris sur les bénéficiaires indirects, notamment (i) la diminution du prix des semences payées par les associations ; (ii) l’augmentation de la qualité des semences utilisées, (iii) l’autocontrôle de la qualité des semences et des circuits d’approvisionnement en intrants ; (iv) l’amélioration du bien-être des maraîchers notamment par l’amélioration de la disponibilité et de l’accès à l’eau ; (v) l’augmentation des revenus, et (vi) la prise de conscience des capacités d’organisation au niveau des maraîchers (organisation des journées de l’horticulture, et de la commercialisation des produits de qualité).

La phase 1 du projet HUP a pleinement joué un rôle normatif (ou pilote) tant au niveau (i) de la sécurisation des ressources, (ii) de la sécurisation d’une production horticole saine, (iii) de la sécurisation de l’appropriation du développement du secteur par les populations bénéficiaires ; et (iv) de l’ancrage institutionnel au niveau des villes. A ce titre, le projet a contribué à développer/adapter et mettre en pratique : (i) des méthodologies et approches, notamment pour l’aménagement de l’espace urbain (zonings horticoles), la vulgarisation par l’EPC, les micro-caisses de proximité ; (ii) le renforcement des organisations paysannes et de leurs capacités de gestion techniques et financières, (iii) renforcement institutionnel au niveau des villes (CMC, BMH), du Ministère de tutelle[4], et de la progression vers une plate forme en appui au HUP, (iv) technique notamment par les micro-aménagements et la PPI.

Le projet HUP a également renforcé le dialogue entre tous les partenaires intervenant dans le secteur de l’horticulture urbaine et périurbaine : notamment au niveau du CMC, des prestataires de service et des associations. Le projet a également contribué à faire avancer les réflexions sur la structuration et l’ancrage institutionnel du projet HUP, dans le cadre de la politique de décentralisation du gouvernement et de la stratégie de responsabilisation de la base productive, notamment par la clarification des rôles et des fonctions, pour les différents intervenants (facilitateurs, prestataires de services et bénéficiaires).


[1] Dans certains cas, le contexte socio-économique difficile peut également être considéré comme un élément moteur, notamment pour le renforcement de la structuration du secteur à la base. F

[2] Maraîcher : terme générique utilisé pour identifier les hommes et les femmes tirant l’essentiel de leurs conditions d’existence de l’activité de production maraîchère. F

[3] Une étude détaillée a été fait en 2003 par une mission d'évaluation indépendante, le présent document présente une synthèse de ses recommandations..F

[4] Notamment en collaborant au TCP en appui à la restructuration du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural.F

 

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