Production maraîchère intégrée


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Table des matières

1. Choix des espèces et variétés
2. Principales techniques culturales
    a. Pépinière
    b. Plantation et entretien de la culture
    c. Récoltes
Annexes : Tableaux à consulter
 

Auteur : Guy Anaïs.

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1. Choix des espèces et variétés

Le choix des espèces variétés (voir listes variétales), se fera en fonction:

·            de la demande du marché pour les espèces considérées et leur destination :marchés de proximité, marchés urbains, grandes surfaces, hôtels et restaurants etc

·            des conditions agroécologiques du lieu de culture, dont i.e. l’altitude, le climat de la saison (saison sèche ou saison des pluies), les températures maxima et minima, la pluviométrie, l’humidité relative, le vent, etc ; les types de sol et leur caractéristiques physiques, chimiques et biologiques, etc. 

·            des maladies parasites et ravageurs qui prévalent dans la zone de culture (voir la liste par espèces en appendice)

Le Climat est le principal facteur qui conditionne la croissance, le développement et la production des légumes sous les tropiques. Dans la zone intertropicale il n'y a pas de variations annuelles considérables des températures, bien que l'on note des différences entre la saison fraîche et sèche et la saison chaude et humide. L'influence de l'altitude est par contre significative, on considère que la température diminue de 1° centigrade chaque fois que l'altitude s'élève de 100 mètres. L'altitude influence aussi beaucoup la pluviométrie qui augmente avec l'élévation et l’exposition aux vents dominants.  

Les légumes peuvent être classés selon une échelle d'adaptation a une gamme de températures : ainsi sous les tropiques le choix des espèces et variétés à cultiver devra se raisonner selon la saison et l'altitude du lieu de production.  

Tableau 1.  Adaptation des espèces maraîchères selon la gamme de températures 

20° C to 32° C

Amarante, Aubergine, Gombo, Pastèque, Patate douce

18° C to 32° C

Giraumon, Melon, Vigna (haricot kilomètre ou niébé),

15° C to 30°

Haricot, Persil, Tomate, Piment

15°C to 29°C        

Ciboule, Concombre, Courge

15°C to 27°C        

Betterave, Oignon, Carotte, Laitue, Courgette, Chou Brocoli

15°C to 24° C

Chou pommé, Chou fleur, Chou Chinois, Celery, Laitue, Radis

13° C to 24° C

Ail, Poireau, Pomme de terre

 Il faudra aussi tenir compte des températures minima observées car les selon leur adaptation a des températures plus ou moins élevées certaine espèces pourront souffrir du froid même relatif (ex. 10° C pour l'aubergine, le piment ou la tomate). Ces conditions se rencontrent en altitude durant la saison sèche (ex Lubumbashi). 

Depuis de nombreuses il y a des programmes d'amélioration génétique pour l'adaptation aux conditions de la saison chaude et humide afin d'obtenir des variétés adaptées au climat de cette saison. Aujourd'hui il existe de nombreuses variétés "tropicales" de différentes espèces sur le marché la plupart résistent à certaines maladies spécifiques de ces régions. Ces variétés sont à préférer aux variétés d'origine tempérée (voir liste variétales en appendice)

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2. Principales techniques culturales

     a. Pépinière 

·            Localisation : la pépinière doit être installée à l’écart des cultures afin d’éviter les contaminations par les maladies, parasites ou ravageurs pouvant s’y trouver (puceron, mouche blanche, mineuse des feuilles…)

·            Le substrat : le sol ou substrat de semis doit être léger et indemne de maladies. Il vaut mieux faire la pépinière en caissettes avec un substrat contenant 50 % de sable et 50 % de terreau ou bon compost.

·            Désinfection : si l’on ne dispose pas de substrat sain on procédera à une désinfection en utilisant la solarisation plutôt que le brûlage des pailles qui ne va pas aussi fort en profondeur et détruit la matière organique.

·            Semis : semer et en lignes ou en poquets. Eviter le semis à la volée qui entraîne une plus forte consommation de semence et des difficultés pour le désherbage. Après la levée éliminer systématiquement les plants présentant des symptômes de viroses ou de présence de pucerons, mouches blanches ou mineuses des feuilles.

·            Arrosage : arroser selon les besoins estimés (vérifier l’humidité du sol en profondeur). Eviter les arrosages  excessifs qui favorisent le développement des maladies fongiques, telles que fonte des semis.

·            Protection : selon les cas, pailler le sol jusqu’à la levée ou semer sous des abris en saison des pluies. Prévoir une protection contre les insectes (voiles, toiles “ insect proof ”), les oiseaux et les rongeurs. En cas d’attaques un traitement insecticide et/ou fongicide peut-être réalisé en pépinière. Un traitement insecticide préventif peut être réalisé 3 jours avant le repiquage même en l’absence d’attaques.

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    b. Plantation et entretien de la culture 

·         Préparation du sol :

- si la préparation est mécanique préférer la charrue à soc à la charrue à disques,

- si la préparation est manuelle préférer la bêche ou la fourche à la houe. 

·         Désinfection du sol : si l’on ne dispose pas de sol sain on procédera à une désinfection en utilisant la solarisation plutôt que le brûlage des pailles qui ne va pas aussi en profondeur et détruit la matière organique. 

·         Densités de plantation: les densités de plantation seront fonction de la culture envisagée. Toutefois il faudra éviter des densités trop élevées (plantes trop serrées, qui favorisent le développement des maladies (fongiques en particulier) l'étiolement des plantes et en fin de compte diminuent les rendements. Des adaptations sont à réaliser en fonction des lieux et des saisons

·         Rotations et cultures associée. En zone tropicale de nombreuses cultures peuvent être réalisées en un temps très court sur la même parcelle. La rotation des cultures est obligatoire pour des raisons agronomiques et sanitaires. Ce principe est d'autant plus applicable lorsque on dispose de surfaces réduites qui ne permettent pas des périodes de jachère. Les plantes d'une même catégorie ont des exigences semblables en matière de fertilisation ce qui induit des carences en certains éléments si elles sont cultivées à la suite l'une de l'autre. Les plantes de la même famille hébergent les mêmes ennemis de sorte que cela favorise l'augmentation de l'inoculum. Il est donc nécessaire de faire des rotations de cultures de familles différentes ou d'espèces non-hôtes (tableau 2). Les mêmes principes sont à adopter pour les cultures associées.

·            Gestion de la fertilité (organique et minérale). La fertilité des planches de culture tend à diminuer avec le temps au fur et à mesure que les cultures se succèdent du fait des prélèvements minéraux opérés et par la dégradation de la matière organique, sous l'influence du climat. Cette dégradation est particulièrement rapide dans les sols tropicaux. Il faut donc impérativement restituer au sol les éléments prélevés et/ou perdus (lessivage) en apportant de la fumure organique et minérale. L'apport de fumure organique (fumier, compost) est capital surtout dans les sols sableux. Les apports seront fonction de la teneur en éléments du sol, mesurable par les analyses de sol et des besoins spécifiques de chaque espèce cultivée. L'action des engrais minéraux complète celle de la fumure organique. Il faut éviter leur gaspillage car ils sont chers, mais il est difficile de s'en passer totalement. Le plus souvent il est plus commode et moins cher d'employer de l'engrais complet le plus usuel dans le pays. Il est conseillé d'incorporer l'engrais dans le sol avant plantation. Dans certains cas un apport complémentaire peut être nécessaire ultérieurement durant la croissance des plantes. Dans ce cas, éviter de mettre l'engrais sur les plantes. L'engrais peut également être apporté sous forme soluble dans l'eau d'irrigation (fertigation).

·            Irrigation : Arroser régulièrement selon les besoins estimés en eau et vérifier l’humidité du sol en profondeur. Eviter les arrosages  excessifs qui favorisent le développement des maladies fongiques (fonte des semis) et bactériennes. Eviter l’arrosage le soir qui favorise le développement des maladies fongiques sur les feuilles (choisir si nécessaire la fin de l’après-midi permettant ainsi à la végétation de se ressuyer avant la nuit).

·            Entretien des cultures : Détruire les plantes fortement attaquées afin d’empêcher la diffusion des ennemis dans la culture, éliminer les parties végétales atteintes, dans le  cas où la suppression de la plante entière ne se justifie pas car les dégâts sont faibles. Arracher et détruire les plantes en fin de récolte.

·            Collecte manuelle des ravageurs : Cette pratique est rentable quand les populations d'insectes sont limitées. Cette pratique peut être régulièrement pratiquée lors des autres travaux du champs.

·            Traitements des organes aériens : Les insecticides et fongicides ne seront utilisés que si les méthodes de lutte naturels sont inefficaces ou ne sont pas applicables dans le contexte local. Dans ce cas pratiquer une lutte raisonnée (utilisation non systématique des produits spécifiques, observation de seuils d’infestation. élimination les plantes et/ou parties atteintes présentant de trop fortes attaques).

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     c. Récoltes :

·            Récolter aux heures fraîches de la journée (en saison chaude, tôt le matin ou en fin d’après midi) et stocker les récoltes à l’ombre ou dans un endroit frais.

Tableaux à consulter :

Rotations en cultures maraîchères
Les maladies, parasites, ravageurs et méthodes de lutte alternatives
Liste des matières actives insecticides utilisables en protection intégrée
Liste des matières actives acaricides utilisables en protection intégrée
Liste des matières actives fongicides utilisables en protection intégrée

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