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Après avoir bu, la horde retourne à l'Abbaye encore pleine de prisonniers. Exécuteur des ordres de Comité de surveillance, Maillard, en bon procédurier, installe dans le vestibule de la prison un tribunal qu'il préside, assis devant une table, le registre d'écrou sous les yeux, et entouré de douze coquins, ses assesseurs. Les tueurs sont placés derrière la porte à guichet qui donne sur la rue Sainte-Marguerite. Un à un, les détenus sont amenés devant le tribunal. En habit gris, la tête poudrée, le sabre au côté, Maillard les interroge avec froideur. Passent d'abord une cinquantaine de Suisses et de gardes du corps emprisonnés depuis le 10 Août. Pour chacun d'eux, Maillard se borne à prononcer trois mots - A la Force. C'est la formule convenue pour déguiser leur arrêt aux condamnés. La porte s'ouvre. L'un après l'autre on les pousse. Dès qu'ils ont franchi le seuil, ils tombent sous les piques ou les baïonnettes. |
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