2.  L’émigration à l’aube des temps modernes, au commencement du 19ème siècle.

 

Europe

France

 

       Nous ne ferons pas de différence selon la motivation de l’exil. Chaque cas explicitera les motifs. Nous pouvons remarquer  le poids croissant de l’économie comme raison d’exil. Le stéréotype des Auvergnats de Paris qui prirent vite le surnom de « bougnats » est un bon exemple de sentiment d’altérité car ils étaient réputés pour leur défaut de  prononciation (même s’ils jouaient la  « Java »).

         Ce mot marqueur d’identité est un exemple d’occitanité, c’était un trait qui leur était proprement remarquable car les Auvergnats palatalisent beaucoup c+a en ja, et de plus ils ne peuvent pas prononcer j (Z) et disent alors (S). Comme les provençaux avec je (Z) qu’ils prononçaient (z) on en a des traces avec Victor Gélu pour la retranscription du français de Marseille.

         Au 19ème siècle ils émigrèrent pour faire les porteurs d’eau. En  1980, 75 % des bistrots de la ville étaient tenus  par leurs descendants originaires du Cantal, de Lozère et aussi d’Aveyron. Maintenant leur interaction s’est faite par une stabilisation et un embourgeoisement social général.

Par exemple  nous pouvons citer les traces conservées par les mémoires Rouergates. Vers 1800 nombreux partirent pour Paris à pied et ils disent qu’il fallait 25 jours avec de bonnes jambes. Les gens affirment encore le fait que pendant le voyage ils marchaient pieds nus pour ne pas user les sabots qu’ils ne mettaient qu’en ville.

Mais comme l’assure Marcelin Cazes, le plus dur là haut était encore de parler, vu que là bas tous ne parlaient que français .Cet homme est représentatif de la prospérité de la diaspora. Il créa la fameuse  « Brasserie LIP «  du nom de l’entreprise de montres de luxe, sur le boulevards Saint Germain où se rencontraient politiques et intellectuels de Paris. Un comble pour un homme qui parlait Occitan et apprit ensuite le français (abaissé au rang de patois) et y créa par la suite le Prix littéraire francophone « Marcelin CAZES ».Il a été d’ailleurs décerné en 2003 en Rouergue. Pendant  les années 1820, des Rouergats partirent travailler en Val d’Aran, en grand nombre. Par exemple il en partait souvent 25 en même temps le même jour. Ils allaient où « On parlait à notre manière, comme nous ».

De la même façon ils ont créé à Paris la Compagnie Aveyronnaise de Service et de Gestion, quasiment la Banque Rouergate. Ils aident à investir en Rouergue et les tâcherons Rouergats à  s’installer avec des prêts, des prestations financières. C’est le cas pour la marque des couteaux Laguiole notamment.

Ils ont permis la création de « L’Oustal » véritable ambassade d’Occitanie à Paris. C’est un important complexe dans la rue rebaptisée « rue de l’Aubrac «  dans le quartier financier de Bercy.

Ensemble de commerces de restaurants et de locaux associatifs Rouergats.

 

Bibliografia :

 

Tardieu Marc, 2001 Les Auvergnats de Paris, éd. du Rocher.

Laval Joan-Pèire, 1994 L’Auvernhàs de Paris, reportatge televisat sus França 3 Viure al Païs, emission sus lo setmanier L’Auvergnat de Paris, jornal difusit a París e en Auvernhe, Lemosin, Carcin, Roergue, nòvas d'aquelas regions per los exiliats, un dels mai ancians setmaniers de l’Estat francés.

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