écrire ce qui est spécial, spécifique à Dersim, grandes villes tout autour avec multi-culture, culture plurielle historique, petit et grand Dersim, lieux sacrés communs aux différentes populations, ...décrire le pays, les forêts, les montagnes, les villages, les villes, les gens, les infrastructures modernes, etc. le climat, l'été, l'hiver
 Le Dersim et les Dersimis (autre nom des Zazas appelés aussi Dimli)

  Nous, Dimli - Zazas, sommes implantés depuis des temps immémoriaux en ce merveilleux Pays de Dersim, situé dans la Turquie actuelle, aux confins de l'Anatolie orientale.   C'est dans cette contrée infiniment montagneuse de Haute Mésopotamie, culminant au-delà des 4 000 mètres d'altitude,  là où « les montagnes rejoignent le ciel » et où coulent, à la lisière de notre territoire les Rivières Euphrate et Tigre, que nous vivons en voisinage et en bonne entente avec les peuples amis, Arméniens et Kurdes.

 « Du point de vue géographique, les limites orientales se calquent sur le cours de l'Euphrate, puisqu'à partir de cette ligne, le haut plateau s'élève et se plisse pour culminer dans le massif arménien, et donne un pays au relief plus tourmenté et aux caractères franchement asiatiques. »

(Grande Encyclopédie du monde, Atlas, Paris, 1986)

  Longtemps ici, le cours de l'Euphrate a défini la limite occidentale du territoire arménien historique dans lequel se trouve notre pays Dersim. L'emprise territoriale actuelle de l'État turc apparaît ainsi comme étant le résultat, non d'une réalité géographique, mais d'une farouche action politique (de Kemal et des autres généraux), créant après la guerre de 1914-18, un retournement du rapport de force (??voire avec une certaine alliance politique?) face aux velléités de puissances occidentales victorieuses : Grèce, France, U.R.S.S..., de s'accaparer ou de négocier des territoires de l'Empire ottoman disloqué.
 Historiquement, le Dersim est un pays où sa population XXX n'a jamais, contrairement aux Kurdes et aux Arméniens, fourni de soldat, ni payé d'impôt aux Dynasties ottomanes qui se sont succédées durant les sept « siècles de feu » de l'Empire.
Malgré les efforts ottomans à conquérir la région, nos Peuplades zazas n'ont jamais laissé entrer les armées turco-musulmanes dans son pays réputé inaccessible. Par conséquent, les Dersimis ont constamment entretenu la défense de leur territoire et de leur choix de vie, jusqu'à obtenir, malgré les persécutions, une grande autonomie de fait
  De même, par la suite, lors des massacres génocidaires perpétrés contre le peuple Arménien (entre les années 1890 et 1918, particulièrement 1915), catégoriquement notre peuple a refusé de prendre part à l’extermination du peuple Ami. Ce qui, nous a été tragique, mais nous sommes ainsi, ensemble cohabiter harmonieusement plutôt que nos richesses communes anéantir.

 Toutefois, en sauvegardant son indépendance, nos Peuplades, alors retranchées dans leurs montagnes, sont demeurées totalement isolées du reste du monde. Un isolement forcé qui n'est pas sans porter sa part de conséquence.

 De notre peuplement, des estimations quantitatives donnent un état actuel très hypothétique de 4 à 6 millions de personnes d'origine zaza. Toutefois, nous vivons pour la plupart d’entre nous en exil de notre cher pays. Le seul chiffre fiable de notre présence au Dersim qu’il nous est possible d’avancer actuellement correspond à 75 000 Zazas installés dans la capitale de Tunceli, qui est le nom turquisé d'un ancien bourg devenu une grande ville).
Les grands habitats où nous sommes installés et où se parle notre langue zaza sont :

Tunceli, Sivas, Bingöl, Erzincan, Elazig, le nord de Diyarbakir, Vaa??rto, Siw??erek,

Sason, Mutki, Gerger, Kangal, Zara, Kelkit, Piran, Hinis, Çat, Erzurum, Adiyaman, Malatya…

Nos origines.

Il nous est très laborieusement difficile de renouer les fils de nos origines et de débusquer les traces de notre parcours dans ces régions d'Asie mineure et centrale ???marquées profondément sur les tablettes par les retombées des grandes conquêtes ''civilisatrices'' perses, assyro-chaldéennes, arméniennes, arabes, byzantines, ottomanes??????.

C'est aussi, que, en tant qu'ensemble homogène de Peuplades, avec notre langue spécifique, notre culture, qu'en tant que Peuple sans État, Peuple sans écriture (jusqu'il y a peu) et Peuple « sans ''Histoire'' / sans ''Civilisation'' », nous Dersimis-Zazas-Dimlis navons jamais développé d'identité nationale. Refus de l'uniformisation ?  Travail de conjuration ?

« L'histoire des peuples sans Histoire, c'est l'histoire de leur lutte contre l'État. »

Pierre Clastres, La Société contre l'État.

 C'est bien connu, celui qui n'a point de Mémoire n'a point d'Histoire;

A-historiques, absents de l'Histoire officielle, nous sommes pourtant en mesure de proposer un aperçu (partiel) des données collectées, principalement à travers l'étude et l'activité de nos diasporas ainsi que celles de la mémoire écrite des peuples amis dans lesquelles nous apparaissons, qui sont à ce jour rassemblées par des chercheurs sans frontière, et que nous récoltons précieusement encore et toujours :

« Les Zazas semblent provenir d'une vague d'immigration de la population daylamite issue des hauts plateaux du Gilan-Daylan aux X-XIIèmes siècles. La région de Dailam est une région montagneuse située en Perse à l'extrême est au bord de la mer Caspienne dans la province de Gilan. (Encyclopédie de l'Islam, 1962, 189-194 daylam).

Ce fait historique se retrouve également dans le nom qu'ils se donnent eux-mêmes (dimli, dimla) et dans la forme adjective delmik (du nom de la province Delam ou Delim), attesté également dans la tradition arménienne.

L'origine daylamite zaza a été établi la première fois en 1900 par Andranik, auteur de notes de voyage sur les Arméniens de Dersim. »  (Asatrian et Gevorgian, 1990)

                        (XXXXdévelopper)

  

« Même si la majorité des Zazas constituent des tribus de bergers, la plupart d'entre eux sont sédentarisés dans des villages et des villettes, peut-être à cause des conditions climatiques très rudes. »

d'après Trotter, Documents sur la Turquie d'Asie, Tbilisi, 1882.