Le Journal du R.A.D*
A diffuser sans restriction
* RAD : Réseau Action Défense, des professeurs
cobayes du libéralisme dans le système scolaire
SOMMAIRE
1) Le RAD en lutte contre la casse imposée des statuts des
fonctionnaires
2) Les revendications du RAD pour les futurs Titulaires sur Zone
de remplacement
3) dernières mises à jour du site du RAD à
visiter : http://perso.wanadoo.fr/arkham/
Voyez aussi le site deMontpellier : http://perso.club-internet.fr/pythacli/profsencolere.htm
4) Modèle de lettre pour protester contre le mouvement intra
5) Chiffres sur la (non) démocratisation de l'enseignement
6) Notes de lecture : jean pierre Legoff La barbarie douce ou la
modernisation aveugle des entreprises et de l'école
7) N'oubliez pas : stage académique du SNES Aquitaine sur
la question TZR : le 24 juin (plus d'infos ultérieurement)
1°) Le RAD en lutte contre la casse imposée des statuts
des fonctionnaires
Nous avons donc décidé de poursuivre l'expérience
du journal informatique du RAD.
L'isolement, l'incrédulité et la méconnaissance
de la réalité caractérisant la fonction enseignante,
ce journal nous paraît un vecteur utile pour rassembler et informer
ceux que l'avenir de l'institution scolaire préoccupe.
Nous optons pour une information centrée sur le problème
des remplaçants car c'est à partir de là que
le "n'importe quoi" pédagogique et administratif est en train de
s'instituer.
Ce choix est loin d'être catégoriel.
Le statut de TZR affectera peu ou prou 1 professeur sur 6 dés
la rentrée.
C'est là la manifestation la plus tangible des réformes
Allègre/Jospin. Il y a donc bien une réalité qui se
construit derrière les rodomontades du ministre.
Derrière le lycée light et le collège-garderie
il y a la disparition des droits protégeant le fonctionnaire contre
l'arbitraire des gouvernements, c'est le rôle du statut de l'enseignant
auquel Allègre s'est attaqué férocement. Or pour que
la subsidiarité européenne puisse fonctionner (les corps
intermédiaires dirigés par des personnes se substituent aux
lois de l'Etat il faut qu' avec la régionalisation des instances
de décision soient multipliés les pouvoirs personnels
arbitraires qui feront force de droit.
Vous pourrez à loisir le constater par les témoignages
mis en ligne sur notre site : le livre noir du remplacement.
Là où l'on enlève la règle on se heurte
à l'arbitraire de décideurs anonymes.
Ce que l'Etat enlève d'autonomie et d'indépendance statutaire
à ses fonctionnaires professeurs, il le redistribue à l'exécutif
régional qui devient souverain ; les chefs d'établissements,
les Inspecteurs d'académie, les recteurs. On désapproprie
donc l'enseignant de sa fonction intellectuelle en l'attachant au pouvoir.
A méditer sur la valeur du statut du fonctionnaire en
démocratie :
"les fonctionnaires qui composent l'administration ont un statut,
c'est à dire sont protégés par la loi contre l'arbitraire
du gouvernement, la raison en est technique : les fonctionnaires ne seront
bons conseillers qu'à condition de n'avoir rien à craindre
en donnant leurs avis techniques, et même leur efficacité
d'exécutants dépend dans une large mesure de leur esprit
d'initiative, lequel disparaît rapidement quand le fonctionnaire,
appréhendant le déplaisir arbitraire du gouvernement, est
tenté d'éviter toute responsabilité"
Eric Weil, Philosophie politique, p.149, Vrin.
La réorganisation du pédagogique sous la férule
de soi-disant parents construits par les relais médiatiques
du gouvernement (ainsi que par quelques syndicats et surtout par la FCPE),
procède de la même intention de contrôle a priori de
la fonction émancipatrice de l'Ecole républicaine, certes
déjà très mal en point depuis une vingtaine d'années.
C'est ce que montre très justement jean pierre Legoff dans son
livre, La barbarie douce ou la modernisation aveugle des entreprises
et de l'école (dont nous produisons ci-après un extrait)
: la modernisation des services publics se paye au prix fort par la fin
de l'indépendance des citoyens vis à vis de l'Etat (la citoyenneté
entendue comme civisme obsessionnel par Allègre/Royal), et l'inégalité
face aux droits qu'il faut dissoudre dans ce que les anglo-saxons appellent
la "discrimination positive", cette vertu du libéralisme qui permet
de saupoudrer médiatiquement les moyens et donc de se donner
bonne conscience lorsqu'on a fait le choix politique de capitaliser
sur la monnaie, au lieu de parier sur les bienfaits de la culture.
La rituelle revendication syndicale des moyens est donc devenue
aujourd'hui secondaire par rapport à la nécessité
future de revendiquer de véritables droits qui protègent
le fonctionnaire contre tous les arbitraires.
Mais heureusement il y a une limite indéniable à
la folie déréglementatrice du gouvernement actuel ; la régionalisation
du pouvoir et de ses instances doit s'appuyer sur les décideurs
locaux selon une politique du projet. Or chacun sait bien par expérience
qu'il n'y a que dans "l'entreprise" 'Education Nationale où - le
plus souvent - ce sont les plus aigris de l'enseignement qui sont
promus aux responsabilités administratives, lesquelles
supposeraient pourtant la plus grande souplesse et le sens du contact
humain.
Quelqu'un qui est incapable ou ne peux pas transmettre des connaissances
à des élèves peut-il espérer encadrer des équipes
de professeurs attachés à leur métier bien plus qu'à
leur carrière personnelle ou à leur image sociale ?
Fabrice Guillaumie
(membre du RAD, syndiqué au SNES)
Périgueux.
2°) PROJET DE REVENDICATIONS TA-TR du RAD : 5 juin 1999
Ce projet de revendications est un document de travail.
Pour une gestion "plus humaine" des personnels Titulaires sur Zone de
Remplacement
Revendications du R.A.D. (Réseau Action Défense des TA/TR,
syndiqués du SNES et non syndiqués)
- transformation des heures supplémentaires (H.S.A.) en postes
fixes,
- allégement des effectifs, dédoublement des classes.
- respect des statuts et des qualifications, donc de la monovalence.
- retour au mouvement national seul garant d'une égalité
des droits par la transparence des affectations.
AFFECTATION
1) stabilisation des Titulaires sur Zone de Remplacement (TZR) sur
poste d'enseignant en établissement selon un plan négocié
sur cinq années.
2) étant donné la dégradation pédagogique
et administrative des conditions d'exercices imposées à la
majorité des TZR sans perspective de stabilisation, nous demandons
le maintien des bonifications liées à l'ancienneté
en tant que TA/TR lors des mouvements inter-académiques :
qu'un TA:TR changeant d'académie conserve son ancienneté.
3) que le rectorat permette l'expression de vúux pour l'affectation
provisoire des TZR sur un établissement à l'issu du mouvement
intra ainsi que pour la catégorie de remplacement (courte, moyenne,
longue durée) lors d'un troisième mouvement "humanisant véritablement
" les affectations.
4) que les affectations provisoires soient traitées en commission
paritaire pour garantir le respect des barèmes et des voeux.
que les TZR contraints de remplacer à courte et moyenne durée
bénéficient d'une bonification supplémentaire.
5) qu'une prime de déménagement soit accordée
à tous les TZR affectés dans un établissement d'une
commune différente de la résidence administrative.
6) qu'en cas de séparation des conjoints de plus de trente km
, des ISS soient accordées.
7) que les ISS soient mensualisées.
8) Qu'une voiture de fonction soit attribuée pour tout remplacement
hors de la commune de rattachement, sinon que les ISS soient augmentées
considérablement et attribuées à tout personnel concerné
par des frais de déplacements imposés par une situation professionnelle
non choisie.
CONDITIONS D'EXERCICE DANS LES ETABLISSEMENTS DE RATTACHEMENT
9) que les TZR aient les mêmes conditions matérielles
et administratives que leurs collègues en poste fixe : casier, clefs,
signature de V.S.
10) qu'un délai de 48 heures soit accordé à tout
TZR avant la suppléance.
11) pas de service entre deux suppléances sauf dans le cas de
la constitution d'un projet pédagogique spécifique par les
TZR sur la base du volontariat et sans pression d'aucune sorte;
12) la notation administrative doit être le fait des chefs d'établissement
où les remplacements ont été effectués. Elle
ne doit en aucun cas être établie par le chef d'établissement
de rattachement. Si aucune suppléance n'a été effectuée
durant l'année d'exercice, la note administrative sera alignée
sur la moyenne nationale.
13) l'exercice de remplacement dans une zone limitrophe "lorsque l'organisation
du service l'exige", ne doit pas figurer dans le décret, mais peut
être évoqué dans la circulaire d'accompagnement avec
la mention explicite du caractère exceptionnelle d'une telle nomination
et de la nécessité de le faire avec l'accord des intéressés
sans pression d'aucune sorte.
14) que les remplacements ne puissent se faire pour une période
inférieure à une semaine (un remplacement de moins d'une
semaine ne permet pas en effet une continuité pédagogique
constructive).
Vos propositions ou critiques sur [email protected]
ou [email protected]
3°) MISE A JOUR DU SITE RAD (6 juin 1999)
http://perso.wanadoo.fr/arkham/
1) Le Journal du RAD est désormais disponible en ligne.
2) Actions : toute l'actualité (manifs et actions prévues).
3) Rubrique "Livre Noir" Nouveau témoignage pour le Livre Noir.
4) Rubrique "Documents" : page "Quel statut TA-TR?" pour mieux
connaître ses droits (décrets de 1950, 1985, statut de la
fonction publique, arrêt du Conseil d'Etat de 1991 sur la globalisation,
circulaire de rentrée 1989 + annexes)
5) Rubrique "Documents" : Compte-rendu "Accepter (cette situation)
ou démissionner" (le secrétaire général du
recteur de Bordeaux, M. Blanc au RAD)
6) Rubrique "Documents" : Revue de Presse, Article de Sud-Ouest sur
le RAD
7) Galerie Photos : Action d'information (26 mai) et Flexible Party
(28 mai)
8) Page des collectifs TA-TR : existe-t-il un collectif TA-TR dans
votre académie.
N'oubliez-pas : vos témoignages de situations aberrantes TA-TR
nous intéressent, contactez-nous.
4°) POUR PROTESTER CONTRE LES CONDITIONS DU MVT INTRA
Modèle de lettre (d'après la lettre commune des enseignants
du lycée Maine de Biran, Bergerac).
Nom, prénom.
Destinataire : Rectorat de XXX , D.R.R.H.
Monsieur le Recteur,
Je tiens par cette présente à vous faire part de
mon inquiétude, sinon mon indignation face au déroulement
de la phase intra-académique du mouvement déconcentré.
Cette inquiétude est plus que justifiée par les dernières
nouvelles.
Jíavais déjà appris avec étonnement,
par un message très informel, que mes vúux avaient été
élargis ìautomatiquement par líapplication î,
que ìle logiciel ajoute ou complète les vúux î.
Ainsi, en mai, jíaurais saisi et confirmé par signature des
vúux qui, aujourdíhui, peuvent, au mépris des règles
établis, être modifiés sans préavis, unilatéralement
et sans responsabilité, puisque cíest líinformatique
qui manipule. Je refuse et dénonce ces ajouts imposés.
Et , en début de semaine, jíapprends quíà
la suite de la première journée des travaux du groupe de
travail chargé díexaminer les barèmes, la bonification
de 1000 points accordée sur les ZR limitrophes de la ZRE níest
pas accordée si le voeu ì toute ZR du département
î (ZRD) nía pas été exprimé !
Quelle légalité, quelle honnêteté y
a t-il à modifier les règles établies en cours de
mouvement ?
Le Ministre nous avait parlé díune ì gestion plus
humaine î. Où est le côté humain, si cíest
líordinateur qui commande, qui ne respecte pas le bulletin officiel,
qui níaccepte pas que le personnel du Rectorat rectifie les erreurs,
qui refuse les bonifications là où le B.O. dit quíil
y en a ? Sans parler des erreurs que des collègues ont pu faire
en utilisant les renseignements erronés sur SIAM (les ZEP par exemple).
Bref, il est inacceptable de devoir muter dans de telles conditions, en
aveugle.
Je demande le respect de mes vúux, ainsi quíune
définition claire et transparente de mon statut, afin díaméliorer
mes conditions de travail et par conséquent celles de mes élèves.
Vous níimaginez visiblement pas à quel point la formulation
de mes vúux, au vu des conditions dans lesquelles je les ai effectués,
ont pu affecter ma vie familiale et professionnelle. Pour moi, ordre et
contrordre engendrent le désordre.
Un(e) enseignant(e) indigné(e),
Signature.
5°) La (non-)démocratisation de l'enseignement en France
en chiffres
D'après l'Aped
Bac
Si 80% d'enfants de cadres supérieurs et professions libérales
(84 % en ce qui concerne les enfants d'enseignants) parviennent en terminale,
c'est le cas seulement de 30% d'ouvriers quaIifiés et de 24 % d'enfants
d'OS.) (Annette et J ean Gallot, Réussir l'école, Messidor,
1991 )
1993: 19% des enfants d'ouvriers sont bacheliers, contre 72% des fils
ou filles de cadres. (INSEE Première, N° 455 - MAI 1996)
À la rentrée scolaire 1996, 63,6 % d'une génération
accédait au niveau du baccalauréat. Cette proportion, stable
par rapport à 1995, avait connu une forte progression à partir
de 1985, pour culminer à 67,1 % lors de la rentrée 1994 et
diminuer les deux années suivantes. Deux facteurs expliquent cette
évolution : le premier, d'ordre conjoncturel, est lié à
une baisse exceptionnelle des redoublements en classe de première
à la fin de l'année scolaire 1993-1994, ce qui a accru les
flux d'entrée en classe terminale ; le second, plus structurel,
tient au succès croissant des filières professionnelles qui
conduisent moins souvent au baccalauréat. Au total, la part d'une
génération qui obtient le baccalauréat a légèrement
diminué, la hausse des taux de réussite ne compensant pas
la baisse de l'accès au baccalauréat. (communiqué
de presse INSEE)
La prolongation de la scolarité s'est traduite par un accès
croissant aux formations élevées. Actuellement, plus de 60
% d'une génération obtient le baccalauréat . La progression
de l'accès au baccalauréat a été modérée
jusqu'en 1966 : à cette date, un jeune sur dix obtenait ce diplôme.
La création du baccalauréat technologique en 1965 a permis
ensuite une progression plus importante jusqu'au milieu des années
quatre-vingt, alors que l'accès au baccalauréat général
stagnait. Depuis lors, et jusqu'en 1995, l'accès au baccalauréat
s'est développé beaucoup plus rapidement : de 20 %, il est
passé à 37 % pour le baccalauréat général,
alors que le baccalauréat technologique continuait à se développer
(18 % en 1995). Le baccalauréat professionnel, créé
en 1987, a pris de l'ampleur jusqu'à concerner 8 % d'une génération
en 1995. L'évolution semble s'inverser en 1996 ; seul le baccalauréat
professionnel progresse, alors que le taux d'obtention du baccalauréat
général régresse de 3 points.
Enseignement supérieur
Robert Ballion fait remarquer que s'il y avait vraiment égaüté
de réussite entre les enfants de cadres et les enfants d'ouvriers,
il y aurait dans une promotion de polytechniciens 122 enfants d'ouvriers,
alors qu'on en compte actuellement bon an mal an 3 ou 4. (Annette et J
ean Gallot, Réussir l'école, Messidor, 1991, p 29 )
Taux de poursuite d'études entre 22 et 24 ans, avec niveau bac+2
(évolution 1982 - 1990): Enfants de cadres : 35% => 50%. Enfants
d'ouvriers: 20% => 27% (INSEE Première, N° 469 - JUILLET 1996)
Reproduction sociale
Parmi les personnes de 25 à 39 ans, 56 % ont un diplôme
de l'enseignement supérieur si leur père est titulaire d'un
diplôme supérieur ou égal au baccalauréat, alors
que 8 % ont atteint ce niveau si leur père n'a aucun diplôme.
A l'inverse, 8 % seulement sont sortis sans diplôme si le père
est bachelier et 40 % si le père n'a lui-même aucun diplôme.
(INSEE PRemière, N° 400 - SEPTEMBRE 1995).
Massification
Le niveau de formation des Français s'est considérablement
élevé depuis un demi-siècle. En 1993, 34 % des Français
de 25 à 39 ans sont bacheliers contre 20 % des 50- 59 ans ( tableau
1). Ils sont aussi sortis moins souvent du système scolaire sans
diplôme ou avec le seul certificat d'études, que leurs aînés
: 25 % contre 52 %. En raison de la hausse générale du niveau
de formation, cette ouverture des études longues à des milieux
qui en étaient auparavant exclus, n'a pas modifié les hiérarchies.
Ainsi, pour les 50- 59 ans, un enfant de cadre a huit chances sur dix d'avoir
un diplôme plus élevé qu'un enfant d'ouvrier. Pour
les 25-39 ans, cette probabilité est sensiblement la même
: 7,5 chances sur dix. La démocratisation du sys-tème scolaire
n'a pas réduit les inégalités de formation initiale.
(INSEE PRemière, N° 400 - SEPTEMBRE 1995)
Philippe Mallard
(syndiqué au SNES-membre du RAD)
6°) Note de lecture :
Jean pierre Legoff : La Barbarie douce ou la modernisation aveugle
des entreprises et de l'école , La découverte, 125 p. , 42,00F
Comment sous le vocable positif de modernisation on fait passer
pour du progrès ce qui n'est que régression sociale et politique
. Comment grâce à la récupération et au
dévoiement du discours 68 on enrobe la crise économique
d'une idéologie individualiste, caritative et infantilisante. La
rhétorique du manager cynique : compétences, projets, contrats,
citoyenneté, autonomie, idéaux républicains, évaluations,
performances, humaniser , etc..... ou comment faire penser la population
dans des mots dont elle ne maîtrise plus le sens :
"Les enseignants pouvaient antérieurement être considérés
plus ou moins comme des "maîtres" auxquels on pouvait s'identifier
ou s'opposer, les rapports pouvaient être durs, parfois injustes,
mais "les règles du jeu" paraissaient claires. les orientations
"modernistes" à l'école entretiennent la confusion et désorientent
les enseignants et les jeunes. Ceux-ci se trouvent impliqués, eux
aussi, dans une situation paradoxale qui les déstabilise. Les enseignants
doivent considérer l'élève comme étant au "centre"
de l'acte éducatif, tout faire pour l'épanouissement de l'enfant
: "l'accent dois-être mis dès sa naissance, déclare
la FCPE, sur ses potentialités, sur ses capacités propres,
sur sa créativité, sur son initiative.". Ils doivent répondre
à ses "besoins", l'inciter à s'exprimer, à participer,
à débattre..., le mettre le plus tôt possible dans
une situation supposée d'autonomie. Mais, en même temps, les
enseignants doivent mettre en pratique des outils d'évaluations
des compétences et des comportements selon un modèle imposé,
faire preuve d'autorité, réprimer les actes d'incivilité
et de violence... Le jeune ne peut manquer de ressentir cette contradiction
: il a en face de lui des adultes qui lui disent qu'il est autonome et
responsable, le valorisent comme acteur, créateur, citoyen..., et
qui, en meêm temps, exigent de lui qu'il soit constamment au plus
haut niveau de ses performances et se conforme à un modèle
de bon comportement" p 51.
Les impasses de la gauche radicale : "les associations qui mènent
de multiples actions avec les sans logis, les sans-papiers, les chômeurs...
comportent dans leurs rangs une partie non négligeable de militants
issus de l'extrême gauche (....) Mais si l'on peut parler d'un retour
du gauchisme, encore faut-il prendre en compte les changements opérés.
les désillusions successives entraînées par la crise
des anciens modèles et la gestion de la gauche au pouvoir amènent
un redéploiement de la critique et du militantisme gauchistes. Ceux-ci
ne s'inscrivent plus dans un projet alternatif de société
ou dans la représentation d'un avenir porteur d'une utopie. Ils
se veulent d'abord justifiés par une indignation morale et s'affirment
comme des réponses à une situation d'urgence (...).A la logique
de la gestion des contraintes de la gauche moderniste s'oppose un raisonnement
du type "tout ou rien". Se trouvent,t réactivés un purisme
et un sectarisme qui jouent sur tous les plans à la fois : la supériorité
éthique dans la défense des dominés, l'autorité
"scientifique" au nom de la sociologie pour les disciples de pierre Bourdieu
..." p.106
Conclusion : "A la crise culturellle ouverte par mai 68 est venue très
vite s'ajouter la fin des Trente Glorieuses et le développement
massif du chômage, rendant problématique l'idée même
d'une expansion continue de la production amenant toujours plus de bien-être
matériel et social. Nous ne sommes pas sortis de cette période.
la crise culturelle ouverte en mai 68 et le chômage massif continuent
de produire leurs effets. Les partis politiques se démènent
dans cette situation, sans parvenir à faire émerger un projet
qui permette de la dépasser." p.122
Fabrice Guillaumie
A bientôt pour d'autres informations....
[email protected] |