Contributions : Analyses : Sciences physiques



La réforme des Sciences Physiques : un pas de plus vers la crétinisation

Les appels de nombreux écrivains pour le maintien  un enseignement du fançais de qualité ont été entendus par Jack Lang. Il a  tenu compte aussi les appels des mathématiciens et  des linguistes pour la défense desmaths et des langues vivantes.
Pourtant, en physique, une catastrophe s'annonce ,...... mais les physiciens ne réagissent pas. Au contraire,  ils se résignent à la lente descente aux enfers de leur discipline.

Le nouveau programme de seconde est présenté dans le B.O.  spécial du 12 Août 1999. Quelques  passages sont vraiment délirants:
<< Les choix du présent programme ont pour arrière-plan une conception [...] dont les 5 points suivants constituent une partie importante:
  -le monde observable s'étend vers l'infiniment petit et l'infiniment
grand.
  -le monde naturel a une histoire.
  -le monde naturel est constitué de particules en interaction.
  - la diversité du monde macroscopique résulte de la diversité des formes
d'organisation et de comportement des constituants microscopiques.
  -il est à la fois utile et intéressant de s'intéresser à ces questions.
>>

Avec cette nouvelle vision, toute physique rigoureuse est évacuée. Tout chapitre fondamental est supprimé. On ne fera plus de mécanique ou d'électricité.....: on présentera désormais une succession de thèmes sans progression et sans liens entre eux.
Le nouveau programme ignore des règles évidentes de pédagogie:
* aller progressivement des notions simples vers celles qui sont plus délicates.
* aller du concret vers l'abstrait.
* réutiliser périodiquement les acquis précédents pour qu'ils soient
solidement assimilés.

Voici un exemple d'activité proposée: calculer le rayon de la Terre en mesurant l'ombre portée au pied d'un mur. Une fois la mesure faite, on joint d'autres lycées par ........téléphone portable ou par internet (!!!), et l'on tente d'en déduire, comme l'avait fait Eratosthène, une valeur du rayon terrestre. Ceux qui ont imaginé cela ont délibérément mis de côté le degré d'agitation permanente des élèves actuels !
Les cours risquent évidemment de dégénérer. Que restera-t-il de ce mariage entre activités ludiques et concepts hors de portée des élèves de seconde (diffraction, spectroscopie...) ? Ils ont au contraire besoin de repères et de cours structurés. Et l'égalité des chances? Les jeunes des banlieues défavorisées pourront encore moins rivaliser avec ceux issus de milieux socio-culturels plus favorisés.
De plus ces jeunes  ne sont pas moins intelligents que les autres, ils vont vite se rendre compte qu'on se moque d'eux en leur faisant faire joujou en classe. 

Le programme de chimie évolue de manière encore plus irréaliste. Il commence par des distillations avec entraînement par des solvants organo-chlorés, sans se soucier des problèmes de sécurité et de santé que cela pose.

N'avons-nous pas un devoir de transmission des connaissances pour les générations futures?  Mais à ce sujet  il ne faut pas être inquiets, si un jour la France sombre, d'autres pays sauront relever le défi...!
Malheureusement les Sciences Physiques n'ont actuellement aucun défenseur. Il faut dire que depuis plusieurs années, de nombreux collègues physiciens développent un véritable complexe (complexe d'infériorité?) vis à vis des mathématiques........un peu comme C.A. qui de toute évidence a lui aussi un problème avec les maths!. Ils voudraient s'en dissocier fondamentalement et réduire la physique à une science purement expérimentale. Ils n'ont pas compris que, comme le disait Pythagore "les nombres sont dans la nature". Ils n'ont pas compris non plus que les mathématiques facilitent le travail
du physicien au lieu de le compliquer. Il faut dire que de grands noms de la physique, en particulier Mr Georges  Charpack, prennent régulièrement des positions indéfendables pour l'enseignement de la physique. Ces grands scientifiques, qui planent sur leurs nuages, semblent n' avoir pas compris les difficultés que peut rencontrer l'élève moyen pour acquérir une rigueur dans le raisonnement,  passer du concret à l'abstrait,  mettre les problèmes en équation.

Si vous êtes fonceurs, si vous enseignez dans le supérieur, si vous avez des amis influents qui peuvent faire paraître des articles dans la presse, agissez pour la sauvegarde d'une dicipline pour laquelle l'an 2000 pourrait bien marquer le début d'une longue période de décadence...


Pascal F.

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