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COMBAT CONTRE LA POLITIQUE D'ALLEGRE-ROYAL et Cie 

Merci de m'avoir répondu, vous êtes le seul parti à ce jour à l'avoir fait. Toutefois, vous ne serez pas étonné d'apprendre que votre réponse ne me satisfait absolument pas. Et je dois dire que cen 'est pas de gaîeté de coeur que je dis ça, car j'attendais autre chose du PC, au sein duquel j'ai fait un bout de chemin comme militante, et dont je me suis longtemps ensuite considérée comme "compagne de route". Je vous dis cela pour que vous ne pensiez pas qu'il s'agisse d'une quelconque réaction manipulée par je ne sais quelle alliance trotskardo-anarcho-libérale, pour reprendre quelques fleurons de notre langue de bois "passée ?" (je n'en suis pas si sûre). 

Donc, reprenons ce que vous écrivez : 

"N'y aurait-il pas une certaine injustice à sanctionner la force politique qui, sur le terrain, dans les assemblées élues et jusqu'au gouvernement se prononce résolument pour que la Nation consacre beaucoup plus de moyens à une réelle démocratisation de l'enseignement, inséparable à nos yeux d'ambitions de qualité pour tous de respect et d'écoute des intéressés ?" 

Non, il n'y a aucune injustice à sanctionner un parti  membre du gouvernement, dont AUCUN membre ne s'est élevé contre la politique de braderie de notre école publique qu'est en train de réaliser votre ministre et qui la cautionne tous les jours. 
Il y a d'autant moins d'injustice à le faire que, lorsque vous parlez de parti qui respecte et écoute les intéressés (quand avez-vous discuté avec nous ?), vous semblez oublier les applaudissements  qui ont salué, sur vos bancs aussi, les vitupérations de votre ministre brocardant les enseignants comme des réactionnaires confortablement installés et refusant de se remettre en cause ! Nous lisons aussi les compte rendus des séances de l'Assemblée, et c'est très instructif ! 

Quel représentant du parti s'est-il élevé publiquement contre le mépris affiché, les mensonges éhontés et constants sur lesquels s'appuient votre ministre, contre le "cadeau" de la moitié de l'éducation primaire et maternelle aux municipalités, remettant ainsi en cause les principes pour lesquels nous continuerons, nous, de nous battre : LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE. Est-ce cela, être " ringard", pour reprendre l'expression de votre ministre à notre égard ? 

Personne de chez vous ne s'est élevé contre tout cela, contre les réductions des DHG, contre la transformation de plus en plus nette de zones "sensibles" en ghettos à formation réduite au minimum, contre l'appauvrissement des contenus et l'abaissement des qualifications des intervenants dans l'enseignement : avant, c'étaient des enseignants qualifiés qui enseignaient, maintenant, vivent les emplois jeunes, CES et autres emplois précaires et déqualifiés. L'école devient un liue d'animation, et non plus d'apprentissage e, d'enseignement et de transmission des connaissances  ... 

J'en suis personnellement très blessée, et j'aimerais beaucoup que vous transmettiez mon message à Yasmine BOUDJENAH, que je considère comme une amie. Je me disais que sa présence en bonne place sur la liste du Parti présageait d'une volonté d'ouverture et de rajeunissement intellectuel. Si elle en a le temps, j'aimerais beaucoup en parler avec elle. Mais en parler vraiment : pas de langue de bois... 

"En le faisant, pensez-vous vraiment que votre cause progressera, que vous serez mieux respectés et entendus par votre Ministre ?" 

Votre formulation est révélatrice : il s'agit de "notre cause", elle n'est en rien la vôtre ! C'est un sacré constat quant au côté où vous vous placez vous-mêmes ! 

Je vous retourne la question : êtes-vous sûrs que votre cause (qui, je le croyais, devait aussi celle de tous ceux qui n'ont pas le pouvoir de l'argent, c'est-à-dire aussi la nôtre) progresse, en participant à ce gouvernement et à ses exactions diverses ? 

Notre cause (mais pourquoi ne la faites-vous pas votre aussi ? !) progressera le jour où, tous ensemble, nous nous battrons pour nous opposer à la logique économico-libérale qui gouverne les grandes décisions actuelles en matière d'éducation. Etes-vous sourds, aveugles ou de mauvaise foi pour ne pas avoir vu la nature de ces orientations prises ? Il ne s'agit plus seulement de moyens à accorder, mais de la finalité même de notre système éducatif. 

A quoi sert d'avoir un gouvernement prétendument de gauche s'il applique une politique que la droite applaudit et qu'elle n'avait même jamais osé imagnié réaliser si rapidement, et sans frais pour elle ... (chômage, licenciements, privatisations, camouflages d'"affaires", école,collège, lycée, université et recherche, répression, ...) 

Quelle instance du Parti a demandé à rencontrer des membres de la coordination contre les réformes ALLEGRE ? 

Ne croyez-vous pas que vous auriez dû commencer par cela ? 

Dans ma salle des professeurs, tout-à-fait ordinaire, aucune voix ne s'élève, sur les plus de 90 que nous sommes, pour défendre les réformes que l'on nous IMPOSE. 

Pour la charte de l'école primaire, au SNUIPP-Paris, 70% ont voté contre, 30% se sont abstenus, 0% a soutenu cette réforme. 
Est-ce raisonnable de penser que TOUS les acteurs de terrain se trompent, et que seul votre ministre ait la science infuse, alors qu'il n'a jamais mis les pieds dans une salle de classe de primaire ou de secondaire depuis ses études personnelles ? Ca ne vous pose pas questions, ça ? 

De plus, ceux de mes collègues que je connais et qui sont engagés à un degré ou à un autre dans cette protestation indignée sont ceux qui, sur le terrain, innovent toujours, sont le plus proches de leurs élèves, remettent régulièrement en cause leurs façons de travailler, travaillent en groupe avec les collègues des autres disciplines. Tout cela existe déjà, bénévolement, et nous n'avons pas attendu votre ministre pour le faire. Le problème n'est pas là. Votre ministre réforme l'école d'il y a 40 ans : il ne s'est même pas rendu compte que l'école de maintenant n'a plus rien à voir avec celle dans laquelle il s'est senti aussi mal à son aise. 

Ouvrez les yeux, acceptez le débat, PRENEZ ENFIN POSITION, et l'école ira beaucoup mieux ! 

Si vous ne le faites pas, vous porterez une très lourde responsabilité dans la libéralisation sauvage de notre système d'enseignement qui va suivre : Comme aux USA, ceux qui auront les moyens inscriront leurs enfants dans des institutions privées prestigieuses (et pour cause, elles recrutent les meilleurs élèves puisqu'elles ont le droit de sélectionner, et disposent de budgets pharaoniques), et le secteur public, qui sera obligé d'accueillir tous les autres avec des moyens ridicules, se contentera de juguler la violence engendrée par le désespoir de ceux qui n'auront jamais accès à ces richesses intellectuelles et matérielles, et à qui il ne servira pas à grand'chose d'apprendre autre chose que lire, écrire et compter (mais surtout pas à réfléchir). Ceux-là, on leur réservera des lieux d'animation, où ils pourront jouer au foot et "faire mumuse" avec des magnétoscopes et autres gadgets technologiques qui, sans aucun sens, ne leur seront d'aucune utilité. 

Ne croyez pas qu'on ait été a priori contre vous. Ce n'est qu'après avoir constaté votre immobilisme (et c'est un doux euphémisme, car tout le gouvernement et les partis représentés sont "aux ordres") que nous avons décidé d'agir ainsi. C'est, avec nos démonstrations régulières de force dans la rue, la seule arme que nous avons, étant donné que les media escamotent la quasi totalité de ce qui fait le fond de notre colère et de nos revendications et s'efforcent de minimiser, voire de passer totalement sous silence nos autres actions. 

Alors oui, nous le ferons : nous ne voterons plus pour aucun de ces 4 partis si leur position officielle et publique et si leurs actes ne changent pas. 

Et pour ce qui me concerne, cela risque de durer plus longtemps que le temps des européennes ... Cela durera le temps que la gauche récupère ses valeurs de gauche ... 

Ne venez pas me dire que je n'ai aucune conscience politique : mon passé, mon action et ma réflexion actuelles prouvent bien que ce n'est pas vrai. 

Ne me dites pas non plus que je ne connais rien à la politique : outre le fait que tout citoyen, quel que soit son niveau de diplôme, a le droit d'avoir sa propre analyse (et c'est d'ailleurs pour que cela puisse perdurer que nous voulons continuer à faire de l'école un lieu de formation critique, de réflexion et d'apprentissage ...), outre ce fait donc, je suis diplômée en sciences politiques, ce qui peut donner, je pense, une certaine pertinence à mes analyses. 

Alors à quand le débat et les prises de position publiques ? 

La "balle" est dans votre camp. Mais n'oubliez jamais qu'il ne s'agit nullement d'un jeu. C'est de l'avenir de notre démocratie qu'il s'agit. 
 


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