En province : Nantes



« Un peu partout en France, la colère gronde ... »


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Ile-de-France - Appels parisiens - Lycées professionnels - Refus des TPE
Lire aussi la revue de presse : Refus de la carte scolaire (février 2000)
Nantes - 4 mai
Nantes - 22 avril
Nantes - 28 mars
Sarthe - 9 mars


Sarthe
Mise à jour du:
Jeudi 9 mars 2000
7 LP en grève
Nantes

Mise à jour du:
Samedi 6 mai 2000

LA REFORME ALLÈGRE DES LYCÉES CONTINUE, NOTRE COMBAT AUSSI

    Comme on pouvait s'y attendre notre nouveau Ministre n'a pas entendu l' opposition massive des professeurs aux réformes actuelles de l'école, qui a culminé lors de l'imposante manifestation nationale du 24 mars dernier. Ne nous laissons pas abuser par les effets d'annonces emphatiques de la déclaration d'intention du ministre, comme la promesse de rétablissement partiel de certains horaires amputés (en mathématiques, français et langues) et de renforcement de la série littéraire, arrachés par notre mobilisation active.

    En effet, Jack Lang vient de reconduire l'essentiel de la réforme Allègre des lycées, donnant ainsi satisfaction aux organisations syndicales et parentales les plus favorables à ces réformes et qui depuis plus d'un mois surenchérissaient sur le thème : il est urgent de mette en ouvre les " bonnes réformes " d'un homme devenu " mauvais ministre " du seul fait qu'il avait fini par représenter lui-même le principal obstacle à leur application. Le plus clair des annonces concerne la poursuite de l' " aide individualisée " et de l' " éducation civique, juridique et sociale ", ainsi que la mise en place généralisée des " travaux personnels encadrés ", au titre de " l'innovation pédagogique" destinée à mener de façon irréversible
au fameux " travailler différemment ", en " permettant, peu à peu, de transformer en profondeur la nature de la relation entre les enseignants et les élèves " (voir texte du "point de presse" de J. Lang du 27/04, p. 1 et 2).


    Si l'aide individualisée aux " élèves en difficulté " s'autorise avec insistance d'une intention généreuse, comment ne pas voir qu'il s'agit d'une mesure démagogique et inopérante puisque les moyens en sont encore pris sur les heures d'enseignement dues à tous les élèves et qu'un tel saupoudrage ne peut tenir lieu des nécessaires dédoublements pour T.D. et T.P. dans toutes les disciplines, demandés depuis longtemps et toujours refusés, en référence maintenant au fameux dogme néo-libéral du " gel de l'emploi public " ? Il est même question d'alourdir encore les effectifs de certains enseignements : les heures détournées par les "innovations pédagogiques" seront "partiellement financées par une diminution des dédoublements de classe, mesure coûteuse en heures d'enseignement " (Le Monde du 28/04, p.12).


    Si l'éducation civique, juridique et sociale s'autorise avec insistance d'une " demande de citoyenneté ", comment ne pas voir que, dans ses contenus fourre-tout (voir B.O. du 05/08/99) et ses méthodes " actives " (animation-débat), cette pseudo-discipline témoigne d'une idéologie civiliste qui relève d'un insidieux contrôle social et ne présente, comme telle, aucune des garanties d'objectivité que l'on est en droit d'exiger d' une véritable instruction citoyenne ? Que penser, à ce propos, de la place désormais centrale accordée aux "conseils de la vie lycéenne", appelés à "changer le lycée" ( "point de presse" de J. Lang, p. 6) ?


    Si les " T.P.E. ", enfin, s'autorisent avec insistance de l' apprentissage de l'interdisciplinarité, comment ne pas voir, là encore, que leurs contenus (" transversaux ") et méthodes (confection et évaluation collectives de " dossiers ") risquent bien de ne donner lieu qu'à un bricolage " intellectuel " que le plaisir partagé d'y travailler " tous ensemble " ne rendra pas pour autant, loin s'en faut, plus rigoureux ?


    Pour ce qui est des autres mesures, bruyamment présentées comme étant en rupture avec la logique de la réforme Allègre, les choses sont beaucoup plus floues. Les médias font état, avec insistance, d'un " rétablissement des horaires des disciplines ", alors que le compte n'y est pas du tout, comme en français et mathématiques en classe de seconde où la demi-heure promise ne compense pas l'heure supprimée par C. Allègre. Que deviennent toutes les autres suppressions d'heures de cours ?


    Si le " renforcement " de la série littéraire au nom de " l'égale dignité des filières " peut paraître bienvenu (notamment pour ce qui est de la consolidation des enseignements de langues et de littérature, mais qu'en est-il du nécessaire rééquilibrage scientifique de cette série ?), cette concession " humaniste " ne peut à elle seule contrebalancer l'idéologie pragmatiste qui caractérise l'ensemble de cette réforme, jusque dans la conception des langues, des arts et des lettres elles-mêmes, supposés n' avoir plus de sens en dehors de la désormais sacro-sainte " communication ".


    Comment se laisser prendre à de tels " aménagements " quand on veut bien se souvenir du reste, qui n'est pas peu ici , comme l'allégement " systématique " des programmes (notre ministre a précisé que ceux de mathématiques et de français, déjà " expérimentés " -!- pour la classe de seconde, seraient appliqués dès la prochaine rentrée), mais aussi la soumission de l'enseignement comme des personnels aux conditions locales des " bassins de formation et d'emploi " par le biais de la généralisation de la pédagogie des " projets d'établissement " ? Que deviennent les rapports Bancel, Monteil et Blanchet ?


    On le voit, la vigilance s'impose toujours autant, et sans doute encore un peu plus maintenant : on ne nous refera pas le coup de la fausse temporisation du ministère Jack Lang de 1992-93 (souvenons-nous !), avertis que nous sommes désormais de quelle démagogie peut se parer une entreprise brutale de dégradation des conditions d'étude faite aux élèves comme aux professeurs.


La Liste Indépendante, le 3 mai 2000.

 

Mise à jour du:
Samedii 22 avril2000

Nantes, le 20 mars 2000,

Les professeurs du Lycée Clemenceau de Nantes
1, rue Georges Clemenceau
BP 74205  44000 NANTES CEDEX 1

À Monsieur le Ministre de l'Éducation Nationale
Jack LANG,

Monsieur le Ministre,

Veuillez trouver ci-joint le texte d'une pétition contresignée par 63 professeurs du Lycée Clemenceau de Nantes.
Comme vous pouvez le constater vous-même, nos demandes demeurent plus que jamais d'actualité : nous savons que les préoccupations qu'elles expriment sont partagées par une large majorité de professeurs.
Puisque lors de votre prise de fonction vous avez déclaré être à l'écoute des professeurs, nous souhaitons être effectivement entendus de vous et obtenir une réponse à notre courrier.
Dans cet espoir, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de nos sentiments respectueux et dévoués à l'enseignement
public et à sa mission de transmission des connaissances.

La réponse peut être adressée à  . .. /.. . (noms de deux collègues).


Pétition issue de l'A.G. du 21 mars 2000

Les professeurs soussignés du lycée Clemenceau (Nantes) considèrent que les réformes Allègre-Royal portent atteinte aux principes mêmes de l'enseignement de qualité auquel ils sont attachés, comme leurs collègues qui partout en France participent depuis des semaines au mouvement massif d'opposition à cette «politique éducative » destructrice.
En conséquence, ils demandent :
- le retrait des réformes Allègre-Royal des lycées, lycées professionnels,
collèges et écoles
- que soient rétablies toutes les heures de cours et options supprimées
- que cessent les agressions contre les disciplines et programmes nationaux
- le maintien et le respect des statuts nationaux de tous les personnels (décret du 25 mai 1950, etc...).

suivent 63 signatures

Mardi 28 mars 2000
Lycée Clemenceau: Communiqué de la Liste Indépendante
La détermination des professeurs qui est allée s'amplifiant ces derniers mois (malgré la conspiration du silence et la désinformation organisée) est donc venue à bout du ministère d'un homme qui, abusant de la haute responsabilité dont il était en charge, a constamment violenté l'institution scolaire et tous ses personnels.
Cette victoire des professeurs est celle de l'école tout entière !

Pour autant le combat ne s'arrête pas là : comme ont pu le constater tous ceux qui ont participé à l'imposante manifestation nationale unitaire du 24 mars,
une majorité de professeurs exige le retrait des réformes Jospin-Allègre-Royal. Notre détermination est telle qu'elle ne semble pas devoir fléchir d'elle-même, sauf à y être aidée par une démobilisation active (style après-20 mars 99) qui aurait été « négociée » au plus haut niveau par la promesse d' « accompagner » ces réformes en échange de l' ajustement » de notre ex-ministre.

Notre fringant nouveau ministre, certifié conforme, aura-t-il la sagesse de mettre un terme à ces réformes massivement rejetées pour permettre la tenue de vrais états généraux pour l'école, pour l'instruction et l'éducation ? Ne serait-il pas pertinent de commencer par faire le bilan de la destitution continue que des réformes aussi concourantes que multiples ont fait subir à l'école durant ces dernières décennies ? N'est-ce pas là un préalable nécessaire à toute réinstitution d'une école qui ne sacrifierait plus la démocratisation culturelle à la massification scolaire ?

En trois ans, nous avons réussi à reprendre la parole : ne nous la laissons pas reprendre par l'arrogant pouvoir technocratique des cabinets ministériels, de leurs experts en « sciences » de l'éducation et de leurs conseillers en communication !
La Liste Indépendante du Lycée Clemenceau de Nantes, le lundi 27 mars 2000.


Dimanche 19 mars 2000
Lycée Carcouët: ous pouvez ajouter à votre liste de résistants le lycée Carcouët, en grève reconductible depuis jeudi. Nous étions plus de 50% vendredi (89,6% jeudi) ; et même s'il est le seul du département avec Montaigu et Trélazé, il a pris contact avec les autres et ça commence à porter ses fruits !
Nos revendications (locales et nationales) sont sur internet à l'adresse suiv
ante : http://www.membres.tripod.fr/hussard/ (il s'agit du hussard noir et rouge créé avec le collectif démission de l'année dernière).
Jusqu'au bout!
Frédéric Palierne


Mardi 15 février 2000
MOBILISONS-NOUS
pour un enseignement de qualité !

Avec de très nombreux professeurs, élèves et parents de toute la France, nous manifestons aujourd'hui notre opposition déterminée à la nouvelle carte scolaire, cyniquement soumise au dogme néo-libéral du "gel de l'emploi public" et qui programme une nouvelle aggravation des conditions d'études faites aux élèves comme aux professeurs. La suppression de nombre de postes et d'options, qui porte atteinte aux potentiels d'enseignement des établissements de notre académie, met à nouveau en évidence le double langage de nos ministres et réformateurs.

Nous ne demandons pas seulement la restitution des moyens supprimés (pour mieux appliquer la réforme Allègre-Royal ?) mais également la création de nouveaux moyens pour un enseignement de qualité pour tous les élèves, et donc l'abandon de cette "politique éducative" qui destitue progressivement mais néanmoins brutalement l'école :

- en diminuant les heures de cours pour tous les élèves (qui pourraient perdre ainsi plus de six mois de cours effectifs sur trois ans)

- en dévalorisant les disciplines constituées (comme en témoigne la dégradation de tous les programmes, notamment ceux de français et de mathématiques)

- en dénaturant le métier denseigner (pour soumettre les professeurs aux 35 heures d'animation, gestion et autre " médiation ")

- en méprisant les qualifications intellectuelles et détruisant les statuts administratifs nationaux des professeurs
(pour soumettre leurs " activités " aux " projets détablissement " et " bassins de formation " locaux, instruments dune dénationalisation progressive de lécole)

Allons-nous nous accommoder de cette volonté ministérielle auto-satisfaite de normalisation des esprits comme des comportements des personnels de l'Éducation Nationale, sur fond d'euphorie gouvernementale dopée par la "bonne conjoncture" politique et économique du moment ?

Contre cette nouvelle agression, il est urgent que nous reprenions tous la parole avant que ce processus de destitution de l'école ne devienne irréversible. Mobilisons-nous réellement, de façon unitaire et massive, pour une école de culture et de justice qui ne sacrifierait plus la démocratisation scolaire à la massification sociale.

Nantes, le 15 février 2000, La Liste Indépendante du lycée Clemenceau (47,5 % au C.A.)

(correspondance : 1, rue Georges Clemenceau, BP 74205, 44000 NANTES CEDEX 1)




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