Depuis deux ans vous soutenez sans aucun
esprit critique la politique du gouvernement et en
particulier celle qui est menée par le ministre
Allègre contre le service public d'éducation.
Allègre claironne qu'il veut réformer
l'éducation. En fait, il propose les «
réformes » dont la droite a toujours
rêvé: il est chaudement félicité
par Chirac, Pasqua, Madelin.
Qu'on en juge: chaque année, les postes de titulaires
sont supprimés (enseignants, surveillants,
assistantes sociales,) alors que le nombre d'emplois
précaires (emplois jeunes, vacataires, locuteurs
natifs ) explose. On assiste à une véritable
substitution. Cette « réforme » attaque la
fonction essentielle de l'École, la transmission des
savoirs et la spécificité du service public
laïque de notre pays. Elle se fait à moyens
constants, avec gel de l'emploi public et par
redéploiement. Les effectifs dans les classes restent
délirants. Par contre, les suppressions d'heures
d'enseignement en collège et à présent
en seconde aggravent les inégalités
sociales.
La massification n'est pas la démocratisation: le
lycée est face à un défi. Ce n'est pas
en « allégeant » que l'on résoudra
les problèmes scolaires des jeunes issus des classes
populaires, c'est en adaptant l'enseignement sans abaisser
le niveau qu'on leur fournira les moyens de
s'intégrer « par le haut » dans la
société. Certes il faut réformer
l'École. Mais avant tout il faut cesser de la
dénigrer. Il faut écouter ses personnels et
ses usagers qui ont des propositions pour lutter contre
l'échec scolaire. Il faut cesser de prendre pour
modèle des systèmes d'enseignement où
l'école est devenue une marchandise.
Depuis deux ans, Allègre insulte et agresse les
personnels de l'éducation. Les décisions
prises : la déconcentration du mouvement,
l'abaissement de la rémunération d'heures
supplémentaires imposées, les suppressions
d'heures d'enseignement qui annoncent des contenus au
rabais, le remplacement des personnels qualifiés par
des personnels précaires, la mise en concurrence des
établissements sont insupportables.
NOUS EXIGEONS SA DÉMISSION pour mettre un
terme à ces agressions.
Si vous pensez que votre soutien à cette politique
de destruction du service public sera sans
conséquence, vous vous trompez lourdement! Vous aurez
toujours en face de vous les personnels de
l'éducation, les élèves et les parents
et ils ne seront pas amnésiques. Les partis de la
majorité plurielle ont-ils les moyens de se priver
des voix des enseignants lors des scrutins à venir et
en particulier pour les élections européennes
du mois de juin 1999?
COLLECTIF ALLEGRE DEMISSION AIX-MARSEILLE.