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Bac: la philo saque trop La matière cumule les mauvaises notes, selon un document interne
de l'Education que révèle "Libération". La philosophie est bel et bien l'épreuve la moins bien notée au baccalauréat. C'est ce que montre une note interne de l'Inspection générale de l'Education nationale (Igen) datée du 10 mars 2001 et portant sur "les notes de philosophie au baccalauréat 2000" que Libération s'est procurée. Le document affirme d'abord que "si l'on considère l'ensemble des disciplines, on constate un écart pouvant aller jusqu'à plus de cinq points au désavantage de la philosophie". Pavé dans la mare d'un précédent rapport de l'Inspection générale de philosophie, qui s'en tenait à l'analyse de disciplines comparables, telles que le français. Il concluait à un écart "d'un point en moyenne". Commentaire de l'auteur de la note: "Il n'y a aucune raison de limiter la comparaison aux disciplines jugées proches: l'homogénéité de notation entre les diverses épreuves est un élément essentiel de la validité d'un examen." "Trompeuse". Dans toutes les séries, l'écart maximal sépare la philosophie et l'éducation physique et sportive (de 3,7 à 5 points de différence). Au bac S (scientifique), la philosophie donne 1,6 point de moins que l'histoire-géographie, 1,93 de moins que la langue vivante, 2,26 de moins en physique-chimie et 2,47 en dessous des sciences de la vie et de la terre. Mais la prise en considération des seules moyennes est "trompeuse".
La note de l'Igen souligne en effet que sept à huit candidats sur
dix, toutes séries confondues, "ne réussissent pas à
obtenir une note supérieure à 10 en philosophie". Même
dans la série L (lettres) dont la moyenne est proche, L'argument, selon lequel les moyennes de philosophie ne sont pas significativement
inférieures à celles des autres disciplines, martelé
pendant des années par l'Education nationale, n'était donc
pas faux mais tronqué. Il omettait également de préciser
que la philosophie détient la Nulle mise en cause des enseignants dans ces documents qui soulignent même une exigence de qualité "qui force le respect". Les "pratiques de notation" elles-mêmes ne sont pas critiquées. Inadéquation. La faute reviendrait "à une inadéquation grave des capacités des candidats et de l'enseignement qu'ils reçoivent aux épreuves du baccalauréat dans leur définition actuelle". C'est justement ce décalage que voulait résoudre le ministère en instaurant de nouveaux programmes. Les professeurs de philosophie les ont massivement rejetés (lire ci-dessous).
Lang recule devant le refus des profs de philo. Par EMMANUEL DAVIDENKOFF Les enseignants en philosophie qui s'opposent à la mise en place de nouveaux programmes sont en passe d'obtenir gain de cause. Objet du délit: les propositions du groupe d'experts présidé par Alain Renaut, professeur à la Sorbonne, chargé de renouveler des programmes qui n'ont pas évolué depuis 1973. Ce groupe est le quatrième à s'y coller depuis dix ans. Le quatrième, aussi, à échouer. Alain Renaut avait annoncé depuis longtemps qu'il quitterait son poste en cas d'échec. C'est chose faite. Même si le ministère espère avoir calmé le jeu en rendant facultative une partie du nouveau programme et en créant une commission de suivi. Menace. Indice qui ne trompe pas: Alain Renaut a été remplacé
par Michel Fichant, qui avait pris parti contre les nouveaux programmes.
Officiellement, ce professeur d'histoire de la philosophie moderne à
l'université Paris-IV, qui a enseigné en lycée de
1964 à 1966, travaillera sur les programmes des terminales technologiques
et non des terminales générales. Mais il a déjà
qualifié hier le nouveau programme de "programme Mais il est trop lent aux yeux des opposants. L'association REP (Réflexion sur l'enseignement de la philosophie), fer de lance du mouvement des "anti", dénonce une "manœuvre politique". Elle estime que Jack Lang ne fait que "donner l'illusion d'entendre les professeurs". Et menace: "Tant que ce nouveau programme sera à appliquer à la rentrée de septembre, y compris avec la modification de ce jour, nous appellerons à ne pas l'appliquer." Vote. Le Snes-FSU (majoritaire dans les lycées) relaye ces revendications en dénonçant les "demi-mesures" du ministre. Il demande également la restitution "des horaires supprimés en série L et en série S" et "examine l'éventualité d'une action nationale des professeurs de philosophie à la rentrée sur ces questions si rien ne bouge". L'avertissement est sérieux: réunis hier en assemblée
générale à Versailles, environ 250 professeurs ont
voté à une écrasante majorité contre les nouveaux
programmes. Libération du Mercredi 27 Juin 2001 |
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