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lettre ouverte au Premier Ministre et
au Ministre de l'Education Nationale, originaire du
lycée d'Evian (Haute-Savoie) et qui circule actuellement
dans différentes régions de France. L'idée est de répondre aux appels à l'application de la réforme qui sont apparus après la "démission" de C. Allègre, et de faire connaître notre point de vue sur l'avenir du système éducatif. Il s'agit de faire signer ce texte par les enseignants bien sûr, mais aussi par des personnes et personnalités extérieures à la profession, aussi nombreuses que possible. La lettre accompagnée des signatures peut être renvoyée à l'adresse suivante: E. Malherbet, au Beausoleil, rue F-Morel, 74200 Thonon-les-Bains Fax : 04 50 71 87 33 On peut également la trouver et la signer "électroniquement" sur le site de "sauvez les lettres": http://www.citeweb.net/sauv/ (page d'accueil, "lettre ouverte au premier ministre etc.")
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LETTRE
OUVERTE AU MINISTRE DE LÉDUCATION NATIONALE ET AU
PREMIER MINISTRE Le mouvement qui a abouti à la manifestation du 24 mars ne peut être ignoré. Le nombre des manifestants, tant à Paris que dans les grandes villes de province, a montré clairement lampleur de linquiétude qui traverse aujourdhui notre système éducatif. Il serait irresponsable de laisser croire quun mouvement de cette importance aurait trouvé ses motivations dans les seules maladresses dun ministre et naurait eu dautre but que lobtention, dailleurs tout à fait légitime, de "moyens supplémentaires pour lécole". Cest bel et bien le contenu des réformes entreprises par M. Allègre qui était et reste en cause : parce quil est apparu que ces réformes conduisaient à un appauvrissement sans précédent de lenseignement à tous les niveaux sans que les innovations proposées à la hâte et inapplicables dans les faits, permettent de combler les manques ainsi créés. La volonté du Ministre de faire aboutir à tout prix ses réformes dans la plus grande précipitation (sautorisant par exemple dexpérimentations en cours dont il navait encore pu être tiré aucun bilan ; faisant fi de lopposition du C.S.E. à la réforme du deuxième cycle des lycées) na fait quaggraver la situation. Plus profondément, les réformes de M. Allègre, en cela conforme aux exigences de lO.M.C. et du traité de Cardiff, affaiblissent loffre de formation proposée aux jeunes et sinscrivent dans une logique perverse qui ouvre la voie à la "marchandisation" de pans entiers de la formation, et pas seulement pour ce qui concerne la formation professionnelle initiale. Pourquoi restreindre, par exemple, lenseignement des langues alors que les mutations économiques et politiques que nous vivons aujourdhui exigeraient au contraire que soit développée une formation de qualité, y compris pour les langues rares en train de disparaître de la presque totalité des établissements scolaires ? Faudra-t-il que ces enseignements soient laissés aux soins dofficines privées ? Quen sera-t-il alors du souci de légalité des chances dont se prévalaient les tenants des réformes en cause ? De même, faut-il transformer lenseignement de lhistoire en une série de "flashes" sans arrière plan, comme cela se pratique déjà dans les collèges, pour sétonner plus tard de limmaturité critique de ces citoyens que nous refuserions dinstruire aujourdhui ? Ou faut-il admettre que la citoyenneté soit réservée à une élite ? Étrange citoyenneté que celle-là et dangereuse élite! Lécole est confrontée aux mutations de notre société ; chacun est convaincu quelle doit faire lobjet dune réflexion en profondeur et quil y aurait de laveuglement à maintenir les choses dans létat où elles sont. Les signataires de cette
lettre demandent
1.quune réelle
volonté politique, non soumise aux seuls impératifs
budgétaires, préside aux choix qui seront faits et à
leur mise en uvre ; |
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