En province : Le Havre


Texte rédigé suite aux diverses réunions des professeurs de lycée de la région havraise contre la réforme Allègre.
A été diffusé aux parents et envoyé à la presse. (1er février 2000)

REFORME ALLEGRE AU LYCEE : DANGER POUR L'ECOLE !

Un lycée allégé :
- Dès cette année, on constate une diminution sensible des horaires de cours en Seconde : la première langue vivante perd 25 % de son horaire, le français 20 %, l'histoire géographie 15 %, les maths 15 %, soit 1/2 heure ou 1 heure en moins par semaine dans chacune de ces matières.
- L'année prochaine, cette diminution sera étendue aux classes de Première.
- Sur les trois années de lycée, l'élève finira par avoir perdu 6 mois à 1 an de cours.
- L'horaire « libéré » est consacré à des « pseudo-matières » qui n'apprennent rien : heure de « vie de classe », « éducation civique» axée sur une vague notion de citoyenneté mise à toutes les sauces, et « aides » diverses pour quelques-uns, prises sur l'horaire de tous au lieu d'être ajoutées à l'emploi du temps.

L'école n'est plus un lieu où l'on apprend :
Non seulement les élèves ont moins d'heures pour apprendre, mais le contenu des enseignements est fortement dévalorisé.
- En français : on supprime la réflexion fondée sur les textes littéraires et la culture, pour la remplacer par des exercices de type « brevet des collèges » (suppression au bac des sujets de dissertation ou de commentaire littéraire).
- L'histoire-géo ne s'intéressera plus aux connaissances, mais à l'information, que le ministre envisage lui-même de réduire à des « flashes ».
- La philosophie risque de perdre sa vocation à la réflexion critique et raisonnée, qu'on remplacerait par une mémorisation bornée, sans vraie liberté de penser. Comment des élèves qui ne pratiqueront plus la dissertation en français ni en histoire-géo pourraient-ils d'ailleurs le faire en philosophie ?
- Les langues vivantes seront réduites à des notions utilitaires, au détriment de la connaissance des civilisations et des cultures étrangères. Cette année déjà, les professeurs sont de plus en plus remplacés par des contractuels non formés à l'enseignement. Le ministre prévoit aussi d'arrêter l'enseignement de la 2e langue vivante en fin de première.
- En maths, les exercices devront se réduire à l'application de mécanismes et à l'utilisation d'outils (calculatricesÖ) aux dépens du raisonnement. Le programme de Seconde n'est plus qu'un survol de notions non approfondies.
- En sciences de la vie et de la terre, le programme est remplacé par des notions « à la mode ». Les travaux pratiques sont considérablement réduits, de même que la démarche expérimentale.
- En physique, le nouveau programme est un « zapping » de connaissances minimales. En un an en Seconde, tous les domaines de la physique seront balayés.
- Les options (latin, grec, italien, arabe, chinois, etc.) disparaîtront dans une grande partie des établissements.


Une réforme qui accroît les inégalités entre les lycées
En effet les lycées seront autonomes : les conseils d'administration seront contraints, par les projets d'établissement, de déterminer une partie des enseignements et des horaires. La baisse des ambitions sera encore plus marquée dans de nombreux établissements qui ne pourront offrir que le « kit de survie » préconisé par le ministre.


Voulons-nous un enseignement à plusieurs vitesses ?
Les réformes font aussi peser de graves menaces sur le baccalauréat en tant qu'examen national et anonyme, auquel le ministre préfère le contrôle continu local et non-anonyme.
C'est le « bac maison » soumis à toutes les pressions locales, qui ne vaudrait que ce que vaut la réputation de l'établissement.

Le bac d'un lycée de banlieue vaudra-t-il autant qu'un bac de lycée de centre-ville ?
Le bac est aujourd'hui encore le diplôme d'accès à l'université et aux études supérieures : l'université acceptera-t-elle le bac de n'importe quel lycée ?

IL FAUT DONC REFUSER LES REFORMES ALLEGRE


Contrairement à ce que prétendent les textes ministériels, ces réformes n'amélioreront pas les chances de réussite des élèves : sans culture, ils ne pourront accéder aux formations et aux métiers qu'ils souhaitent.

DANS CES CONDITIONS, IL FAUT DONC EXIGER LE RETRAIT DES


REFORMES ALLEGRE EN PREALABLE A TOUTE DISCUSSION SUR


L'AMELIORATION DE L'ENSEIGNEMENT



Les professeurs des lycées du Havre et de la région havraise en lutte contre la réforme Allègre

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