REFORME ALLEGRE AU LYCEE : DANGER POUR L'ECOLE !
Un lycée allégé :
- Dès cette année, on constate une diminution sensible des horaires
de cours en Seconde : la première langue vivante perd 25 % de son horaire,
le français 20 %, l'histoire géographie 15 %, les maths 15 %, soit
1/2 heure ou 1 heure en moins par semaine dans chacune de ces matières.
- L'année prochaine, cette diminution sera étendue aux classes de Première.
- Sur les trois années de lycée, l'élève finira par
avoir perdu 6 mois à 1 an de cours.
- L'horaire « libéré » est consacré à
des « pseudo-matières » qui n'apprennent rien : heure de «
vie de classe », « éducation civique» axée sur une
vague notion de citoyenneté mise à toutes les sauces, et « aides
» diverses pour quelques-uns, prises sur l'horaire de tous au lieu d'être
ajoutées à l'emploi du temps.
L'école n'est plus un lieu où l'on apprend :
Non seulement les élèves ont moins d'heures pour apprendre, mais
le contenu des enseignements est fortement dévalorisé.
- En français : on supprime la réflexion fondée sur
les textes littéraires et la culture, pour la remplacer par des exercices
de type « brevet des collèges » (suppression au bac des sujets
de dissertation ou de commentaire littéraire).
- L'histoire-géo ne s'intéressera plus aux connaissances, mais
à l'information, que le ministre envisage lui-même de réduire
à des « flashes ».
- La philosophie risque de perdre sa vocation à la réflexion
critique et raisonnée, qu'on remplacerait par une mémorisation bornée,
sans vraie liberté de penser. Comment des élèves qui ne pratiqueront
plus la dissertation en français ni en histoire-géo pourraient-ils
d'ailleurs le faire en philosophie ?
- Les langues vivantes seront réduites à des notions utilitaires,
au détriment de la connaissance des civilisations et des cultures étrangères.
Cette année déjà, les professeurs sont de plus en plus remplacés
par des contractuels non formés à l'enseignement. Le ministre prévoit
aussi d'arrêter l'enseignement de la 2e langue vivante en fin de première.
- En maths, les exercices devront se réduire à l'application
de mécanismes et à l'utilisation d'outils (calculatricesÖ) aux dépens
du raisonnement. Le programme de Seconde n'est plus qu'un survol de notions non approfondies.
- En sciences de la vie et de la terre, le programme est remplacé par
des notions « à la mode ». Les travaux pratiques sont considérablement
réduits, de même que la démarche expérimentale.
- En physique, le nouveau programme est un « zapping » de connaissances
minimales. En un an en Seconde, tous les domaines de la physique seront balayés.
- Les options (latin, grec, italien, arabe, chinois, etc.) disparaîtront
dans une grande partie des établissements.
Une réforme qui accroît les inégalités entre les lycées
En effet les lycées seront autonomes : les conseils d'administration seront
contraints, par les projets d'établissement, de déterminer une partie
des enseignements et des horaires. La baisse des ambitions sera encore plus marquée
dans de nombreux établissements qui ne pourront offrir que le « kit
de survie » préconisé par le ministre.
Voulons-nous un enseignement à plusieurs vitesses ?
Les réformes font aussi peser de graves menaces sur le baccalauréat
en tant qu'examen national et anonyme, auquel le ministre préfère
le contrôle continu local et non-anonyme.
C'est le « bac maison » soumis à toutes les pressions locales,
qui ne vaudrait que ce que vaut la réputation de l'établissement.
Le bac d'un lycée de banlieue vaudra-t-il autant qu'un bac de lycée
de centre-ville ?
Le bac est aujourd'hui encore le diplôme d'accès à l'université
et aux études supérieures : l'université acceptera-t-elle
le bac de n'importe quel lycée ?
IL FAUT DONC REFUSER LES REFORMES ALLEGRE
Contrairement à ce que prétendent les textes ministériels,
ces réformes n'amélioreront pas les chances de réussite des
élèves : sans culture, ils ne pourront accéder aux formations
et aux métiers qu'ils souhaitent.
DANS CES CONDITIONS, IL FAUT DONC EXIGER LE
RETRAIT DES
REFORMES ALLEGRE EN PREALABLE A TOUTE DISCUSSION SUR
L'AMELIORATION DE L'ENSEIGNEMENT
Les professeurs des lycées du Havre et de la région havraise
en lutte contre la réforme Allègre
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