"QUI VEUT NOYER SON CHIEN ...."
OU COMMENT DÉCONSIDÉRER (AFIN DE MIEUX LA SUPPRIMER) UNE DISCIPLINE AU BACCALAURÉAT

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Il suffit de placer les candidats en situation de difficulté maximale, voire carrément d'échec, puis on proposera, tout patelin, de supprimer la cause des difficultés et le tour sera joué ! Ce sera d'autant plus facile que l'on aura pris soin de rendre le programme infaisable et de doubler purement et simplement les types d'épreuves auquels les candidats devront être préparés.

Les sujets d'Histoire-Géographie proposés ce 17 Juin sont un chef d'oeuvre de cynisme et de perversité, tout a été fait pour que les candidats trébuchent. En effet :

1- Quatre des cinq sujets proposés (au lieu de 6 auparavant) portent sur des questions introduites cette année, désavantageant ainsi les redoublants au mépris de la volonté officiellement exprimée de voir réussir les élèves ayant fourni le travail attendu.

 

2- Les 2 compositions proposées en Histoire ont porté :

- soit sur un "sujet de synthèse" (le modèle américain...) délicat à traiter pour un élève moyen.

- soit (pour le seul des 5 sujets qui coïncidait avec l'ancien programme) sur un sujet encore jamais proposé (la France...de 45 à nos jours) auquel par conséquent les redoublants ne pouvaient s'attendre.

 

3- les 2 sujets de Géographie (il y en avait 3 jusqu'ici)

- se recensent dans la 2ème moitié du nouveau programme impossible à achever.
- correspondent à un choix dont n'importe quel enseignant d'Histoire-Géographie constate qu'il désavantage les candidats :

-->un sujet sur la population, thème déjà "tombé" les 2 années précédentes (et même 3 années pour les académies du Sud) mais concernant un État du nouveau programme...

-->un sujet sur la seule des grandes puissances qui n'était pas étudiée l'an passée, pénalisant ainsi, une fois de plus, les redoublants...

- appartiennent de surcroit à un type d'épreuve complètement inédit, dont la codification est si récente que les cartes de la plupart des actuels manuels de Terminale ne satisfont pas aux consignes (communiquées d'ailleurs très tardivement aux enseignants...) comme l'atteste la parution il y a 3 mois à peine de 2 abrégés de Bac consacrés à l'épreuve de cartographie.

Face à ce qui ne peut être une erreur mais le résultat d'une volonté, perceptible depuis un certain temps, il faut dénoncer :

- Le mépris à l'égard des élèves et des enseignants qui ont sérieusement tenté de de traiter un programme infaisable et de préparer des épreuves difficiles (sauf pour les élèves de Louis le Grand ou d'Henri IV), et qui constatent au moment de l'examen le peu de cas fait d'un travail sérieux.

- La volonté d'appauvrir le contenu et la finalité (capacité à comprendre le monde actuel et à saisir les évolutions en cours) de l'enseignement donné en Histoire-Géographie, remplacé par le simple survol des thèmes sélectionnés, alors même que dans leur énoncé les sujets appellent à une réflexion élaborée exigeant un solide corpus de connaissances et des savoir- faire minutieusement construits.

- La volonté enfin, en mettant sciemment les candidats en situation d'échec, et/ou en remettant aux correcteurs la responsabilité de compenser -s'ils le souhaitent- l'injustice qui vient d'être faite, de supprimer l'Histoire- Géographie au Baccalauréat, puisque, décidément, élèves, parents et professeurs s'obstinent à plébisciter cer examen, sanction des études secondaires et, désormais, seul rite d'initiation pour les jeunes générations.

 

Jacqueline Murat, 17 Juin 1999.

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