Le Collectif : La gazette : [ 9 avril 1999] - [ 30 mars 1999] - [23 février 2000]


Vendredi 9 avril 1999

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Quoi de neuf ?

1 - La manifestation nationvedale de Mai

 C'est un peu la douche écossaise : le congrès du SNES nous avait donné l'espoir d'une orientation enfin offensive ; mais la réunion de la FSU le mercredi 7 Avril nous ramène à moins d'euphorie et à plus de réalisme : alors que le SNES, majoritaire, était mandaté par le congrès de Lille sur une manifestation nationale à Paris début Mai, avec tous les syndicats de la FSU (dont le SNUIPP), le vote final a approuvé, de façon incompréhensible, l'organisation d'une manifestation déconcentrée sur trois villes !
 Cette péripétie nous rappelle, hélas, que c'est sur nous que repose la mobilisation ; et que l'on ne peut toujours pas rêver du moment où les appareils syndicaux - ayant reçu je ne sais quelle grâce - mettront toute leur énergie non à freiner la mobilisation, mais à l'étendre.
 Mais nous avons aussi constaté qu'à chaque fois que nous avons proposé des actions, le SNES s'y joignait. Il n'y a donc aucune raison de ne pas continuer à faire ce qui nous semble traduire la colère des enseignants, et nous pouvons parier que la peur du discrédit auprès des collègues amènera le SNES à nous emboîter le pas. C'est pourquoi, en accord avec la coordination marseillaise, avec les coordinations du primaire, nous maintenons le mot d'ordre de MANIFESTATION  NATIONALE A PARIS DEBUT MAI ,  POUR REUNIR DANS LA RUE L'ENSEMBLE DES ENSEIGNANTS,  DE LA MATERNELLE A L'UNIVERSITE
 De toute façon, qu'avons - nous à perdre ? Des manifestations déconcentrées, forcément moins spectaculaires que celle de Mars, nous desserviraient, quelle que soit l'ampleur de la participation. Par contre, on peut espérer, que, la grogne des enseignants du primaire s'amplifiant,  le SNUipp se retrouve bientôt obligé, comme le SNES il y a trois mois, d'adopter une attitude plus combative, pour échapper à une totale déconsidération.
 

2 - Le réunion publique 

La date envisagée est le 11 Mai ; ont été contactés : Debray, Finkielkraut,  N. Hirt, Joshua, C. Kintzler, Redecker, De Selys.

3 - Les élections européennes  

Nous mettons sur le site les agenda de réunions électorales des verts, des socialistes, des communistes, dans toute la France, afin que chacun, dans son coin, puisse aller faire entendre notre voix.

R. Wainer

Mardi 30 mars 1999

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Querelles de chiffres pour la manif : 17000 ? 40000 ? 60000 ? C'est le dernier chiffre avancé par le SNES, et celui qui colle le mieux à notre estimation d'amateurs en la matière. Comme depuis le début du mouvement, le SNES se montre plus lent à réagir que nous, même lorsqu'il s'agit de compter sur ses doigts. Il avait d'abord annoncé 40000 ; mais avec de la détermination, on finit par converger...

Moralité : le degré d'engagement du SNES dans la lutte, la radicalité de ses positions, dépend de la mobilisation ; on ne peut donc prendre du recul en se disant que grâce au succès de la manifestation, les organisations syndicales vont prendre le relais.
On se trouve devant un cas de figure assez nouveau : un mouvement social d'une ampleur exceptionnelle (1 professeur du secondaire sur 5 dans la rue), qui jouit d'une occultation parfaite de la part des politiques et des media. Cela montre l'ampleur du consensus dont jouit la politique d'Allègre dans les rangs de la gauche comme de la droite, et de leurs hérauts médiatiques. 
Faut-il pour autant se décourager ?
Rappelons d'où nous sommes partis : quelques lycées de Paris et la banlieue, qui se coordonnent pour arriver, en Janvier, à réunir 400 personnes, malgré la franche hostilité des sections académiques et la superbe ignorance de la presse. Un mouvement de grève reconductible d'un mois, assez déterminé pour entraîner, progressivement, le SNES national sur nos positions ; une douzaine de manifestations qui ont permis, à chaque fois, de nous agréger de nouveaux établissements et d'amplifier le mouvement ; la naissance de coordinations en Province ; notre présence, enfin, dans le débat sur l'éducation - chaque fois du moins qu'Allègre n'y met pas son veto - qui a redressé notre image auprès des parents. Si bien que les derniers sondages les montrent attachés aux valeurs que nous clamons depuis le début de la lutte. La grande majorité estime que les savoirs sont prioritaires dans l'enseignement, et que la compétence disciplinaire est la première qualité d'un professeur.
Enfin, Nous avons été invités à faire une déclaration au congrès du SNES ; mais le plus important est que la position des coordinations était celle de nombreux orateurs, y compris de membres de la direction nationale: critique des positions attentistes qui ont désorienté et découragé les collègues ; affirmation que seule la lutte radicale est mobilisatrice ; que rien n'est acceptable ni négociable avec ce ministre.
Croire à l'extension de la mobilisation dans les mois qui viennent n'est pas une chimère :

  • Il semble que les intellectuels - car nous avons besoin de « porte - voix » - commencent à se mobiliser : Finkielkraut (présent à la manif), Debray (présent au forum de la FSU), Joshua, accepteraient de participer à une grande réunion publique. Ce n'était pas le cas lorsque nous les avions contacté pour le 14 Janvier.
  • Il se passe dans le primaire ce qui s'était passé dans le secondaire à l'automne : les enseignants, exaspérés par l'attentisme syndical, entrent dans la lutte. Du coup, le SNUIPP commence à bouger, pour ne pas être à la remorque : La section académique de Paris, ainsi que plusieurs sections de province, ont  appelé au rejet de la charte !
  • Nous avons des opportunités offertes par le calendrier politique et syndical : les élections européennes, les prochains changements à la direction de la FSU sont pour nous des occasions d'accentuer la pression.


Le Collectif parisien et la coordination nord parisienne ont tenu la semaine dernière des réunions dont on peut tirer trois axes d'action :

1 - En direction des collègues

  • Diffuser largement le nouvel appel à signature, pour les collègues qui entrent dans la lutte, spécialement ceux du primaire. 
  • Mobiliser dans les collèges pour refuser de participer à la consultation bidon, comme cela se fait déjà dans certains établissements.
  • Aller dans le primaire ( si on y est parent d'élève, ou pour présenter l' appel à signature et la déclaration commune primaire - secondaire), pour  élargir la mobilisation contre Allègre et contre la charte, qui systématise la précarité par l'emploi massif d'intervenants municipaux et d'aides éducateurs, qui prévoit l'extension des heures d'ouverture des écoles en fonction des besoins locaux...
  • Diffuser un tract d'alerte sur la mise en place rampante de la réforme : pressions pour assurer les remplacements de collègues absents, arrivée des locuteurs natifs...menaces sur les emplois du temps de la rentrée prochaine.
  • Dans chaque établissement, se réunir par matière pour rédiger des textes de réflexion disciplinaire (comme celui diffusé sur le site par les collègues d'histoire). On peut l'envoyer aux parents d'élèves, aux associations disciplinaires, aux inspections générales.
  • Diffuser largement les auto-collants « Allègre démission », qui rencontrent toujours au succès égal (on pourrait même en fabriquer des séries pour mettre sur les pare - brises arrières).
  • Faire une sorte de bulletin auxquelles les coordinations de Province pourraient participer en envoyant leurs analyses, des informations sur leurs actions, et que l'on pourrait diffuser ; cela nous donnerait un point de ralliement un peu moins virtuel, surtout pour les collègues qui ne sont pas branchés sur Internet.
    APPEL A EXPERT EN PAO DE BONNE VOLONTE QUI VOUDRAIT BIEN METTRE ÇA EN FORME.
  • Ceux d'entre nous qui sont parents d'élèves pourraient écrire aux élus, aux fédérations de parents d'élèves, participer aux réunions FCPE, pour démentir l'idée que tous les parents sont pour le réforme d'Allègre.
  • On peut envisager la création de coordinations de parents d'élèves qui ne se reconnaissent plus dans la ligne de la direction de la FCPE. Une déclaration dans ce sens va être diffusée sur le site. 


2 - Profiter des élections européennes

  • Aller dans les réunions électorales de gauche pour expliquer que la majorité plurielle veut imposer  une école de droite.
  • Coller des affichettes anti - Allègre sur les affiches électorales de la majorité.
  • Envoyer de nouveau, à propos des élections, des lettres aux élus de toute la gauche (communistes et verts), en leur demandant de prendre position ou de se démarquer.
  • Renvoyer, lorsqu'ils arriveront par la poste, les bulletins de vote (assortis de commentaires ad hoc) aux différents partis de la majorité.


3 - Les perspectives d'action à venir

Les deux objectifs pour la rentrée de Pâques : 

  • Une grande réunion publique
  • Une manifestation nationale de Mai, qui n'a de sens que si s'y joint le primaire, et qu'elle démontre que la colère a gagné l'ensemble du système éducatif.

R. Wainer

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