Contributions : Analyses



 

Compte-rendu de la première réunion, le 17 juin,

des Etats Généraux pour l’école républicaine.

A l’initiative de certains de ceux qui ont publié dans " le Monde " le texte-pétition intitulé " Claude Allègre, n-ième pompier pyromane " (à l'origine pétition "Appel pour l'Ecole" (ndlr))et d’autres personnalités, une première session de travail a eu lieu, réunissant des universitaires, des chercheurs, des professeurs de l’enseignement secondaire, et des non enseignants, issus du monde de l'entreprise.

Le but est de rassembler des informations sérieuses sur l’état et le fonctionnement de l’Ecole, de clarifier les enjeux et de dessiner des options stratégiques à partir des points de vue et des expériences différents des participants, faire les comparaisons utiles avec d’autres systèmes éducatifs en Europe et aux Etats-Unis, puis élaborer une pensée critique, avec le projet de rencontrer les décideurs politiques.

Par exemple, l’un des principes fondateurs de l’école républicaine en France, qui la différencie d’autres pays, est la laïcité, qui a été un peu occultée, au profit d’une vision individualiste des droits de l’homme, et qui dans l’école se trouve en confrontation paradoxale avec le pluralisme culturel, et la montée du communautarisme ; la spécificité française de l’école laïque, à laquelle nous sommes attachés, nous amène à porter un regard critique sur des évolutions récentes, et sur les directives européennes.

Cette année a été riche en événements. L’école suscite beaucoup de débats, de publications qui occupent le devant de la scène médiatique : il s’agit donc aussi d’examiner les documents, les prises de position et leurs fondements idéologiques, et les intérêts politiques et économiques que ces différentes positions servent. On ne peut ignorer les discussions sur le " pédagogisme, supplément d’âme de la massification ". Les conditions d’enseignement qui sont imposées font qu’il est devenu nécessaire de remettre à plat, avec un éclairage historique et l’expérience acquise, la question de l’hétérogénéité, de la diversité, en surmontant le sentiment de culpabilisation qui a sans doute largement occulté et détourné le débat.

Il n’est pas question de laisser livrer l’école aux marchands du XXIe siècle, ni par mode ni par ignorance. En particulier, il convient d’approfondir la réflexion sur le rapport entre l’acquisition et la structuration des connaissances, et l’utilisation de l’informatique dans l’école ; on peut déjà échanger les recherches faites dans ce domaine, les faire connaître. Les nouvelles technologies sont une réalité qui ne doit pas être confondue avec l’idéologie qui les entoure : l’analyse du rôle de l’éducation dans " l’économie du savoir " doit être entreprise avec rigueur.

S’il est vrai que " les entreprises ont besoin de gens qui pensent, et pas seulement qui obéissent " – ce pour quoi nous luttons ! – s’il est vrai que " le savoir des travailleurs et la culture sont un facteur de productivité ", et pas seulement de ceux qui sont issus des grandes écoles, alors il y a beaucoup à faire pour sauver l’école, sans mensonge ni démagogie.

Le processus des Etats généraux va s’y attacher.

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