ELECTIONS PROFESSIONNELLES :
Un verdict sans ambiguïté
A diverses reprises des sondages ont montré le
rejet de Claude Allègre, du personnage, de son «
style » et de ses « réformes » par
l'immense majorité des enseignants.
Mais pour la première fois depuis l'arrivée du
ministre, les élections professionnelles du 7
décembre ont donné directement le parole
à tous les professeurs.
Depuis 1997, les principaux syndicats se sont
positionnés,
Comme « pro-Allègre »(*)
:
FEN, SGEN-CFDT
(*) Les intéressés
rejetteront évidemment le qualificatif de «
pro-Allègre » avec indignation. Mais faudrait
tout de même pas prendre les professeurs pour des
abrutis. Pour cela, la place est déjà prise
- par le ministre lui-même.
Comme « anti-Allègre » :
SNES, SNALC, FO, SUD
Dans le second degré, le plus immédiatement
concerné par les attaques et les «
réformes » d'Allègre, le verdict des
urnes est sans appel.
«Pro-Allègre»
|
«Anti-Allègre»
|
SGNE-CFDT
|
14,13%
|
SNES-FSU
|
55,36%
|
SE-FEN
|
7,07%
|
SNALC
|
9,32%
|
-
|
-
|
FO
|
7,34%
|
-
|
-
|
SUD
|
3,27%
|
TOTAL
|
21,20%
|
TOTAL
|
75,29%
|
(Résultats connus le 12 décembre
et portant sur les 9/10 des votes).
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Dans le premier degré, les résultats ne
sont guère plus encourageants pour les soutiens du
ministre. Le SE-FEN recule de 32 % à 27 % des voix,
laissant de loin la première place au SNUIPP-FSU, qui
passe de 39 % à 43 % des voix.
AUJOUD'HUI :
- La question n'est plus de savoir ce que pensent les
professeurs, mais quand leur rejet du ministre et de sa
politique se traduiront en actions.
- Les responsables socialistes ne peuvent plus se
cacher derrière leur petit doigt. Ils clament
depuis un an qu' « aucune réforme ne se fera
sans les professeurs ». Ils sont à
présent devant un fait incontournable : les
professeurs ne veulent pas de la politique
d'Allègre. Maintenir le ministre à son
poste, c'est faire clairement le choix de réformes
imposées.
Malgré les rodomontades du ministre, la
rentrée a été pire que les
précédentes.
- Les professeurs absents sont moins remplacés
qu'auparavant
- Le nombre d'emplois précaires, non
qualifiés, sous payés, a massivement
augmenté (plus de 50 % dans certains
établissements).
- La mise en place forcée de réformes
d'autant plus catastrophiques qu'elles ne reposent que
sur le volontarisme et le volontariat provoque la
consternation générale dans les
établissements, des professeurs aux chefs
d'établissements en passant par les parents
d'élèves.
- Le fossé s'agrandit entre un certain nombre de
jeunes - auxquels on a promis démagogiquement
monts et merveilles parce qu'on ne sait qu'en faire - et
les exigences de concentration, de travail, de respect de
l'autre que demande l'école.
- Les enseignants fiers de leur mission et de leur
qualification refusent la « professionnalisation
» qu'on exige d'eux, et qui en fait des animateurs
de garderie corvéables à merci.
C'est pourquoi des grèves sporadiques
éclatent un peu partout .
- Romain Rolland à Goussainville, dont la
bibliothèque a été détruite
par un incendie criminel.
- Henri Wallon à Garges, où des
enseignants ont été agressés.
- Simone de Beauvoir à Garges les Gonesse,
où un professeur a été
mollesté.
- René Cassin à Gonesse, Voltaire,
Dorian, Montaigne à Paris.
Pour fédérer ces révoltes, et pour
alerter l'opinion publique, nous avons appelé les
collègues à faire grève et à se
rassembler le mercredi 15 Décembre au métro
Sèvres Babylone.
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