CHRONIQUE D'UNE MORT ANNONCEE ...

... CELLE DE LA DPD

Les personnels de la DPD (Direction de la Programmation et du Développement) massivement réunis en Assemblée Générale ce 15 mars 1999 ont dressé le constat du ralentissement qui affecte depuis plusieurs mois le rythme de parution des publications statistiques habituelles (Notes d'information hebdomadaires, numéros trimestriels de la revue Education et Formations, Dossiers et études,...) et des résultats des évaluations de la DPD.

Alors que la mission d'information de la DPD et les missions d'études des différents bureaux avaient été clairement réaffirmées par l'arrêté portant sur la réorganisation du ministère, ils constatent une désaffection significative de la direction par rapport à ces préoccupations. Les blocages, parfois les "pertes" de dossiers, et en tout état de cause l'allongement préoccupant et systématique des délais de relecture de la part tant de la direction de la DPD que des cabinets des ministres en sont les symptômes.

Qui plus est, alors que le champ de la DPD s'était sensiblement accru l'an dernier (recherche, programmation, ..), sa production écrite est revue à la baisse de manière drastique : les NI (Notes d'Information) ne sortent plus (à peine 2 à la mi-mars pour l'année 1999), un seul numéro de la revue trimestrielle Education et Formations a vu le jour en 1998, et le numéro suivant, consacré aux projections, est actuellement bloqué. 
diffusion moyenne : 
Etat de l'école ...........  43 500 
Géographie de l'école ..  43 500 
NI .........................  11 300 
Revue E&F ..............  3 700 

Face aux demandes continues d'informations, tant en interne qu'en externe, le personnel de la DPD est souvent réduit à parer au plus pressé.
Cet état de fait quelque peu alarmant place certains de nos collègues en relation avec l'extérieur, en situation très délicate, les obligeant à en assumer, parfois à titre individuel, les conséquences désastreuses : des abonnés (qu'il faut d'abord faire patienter, puis à qui il faut finalement proposer des solutions de remplacement ...), des demandeurs d'informations (chercheurs, mais aussi journjalistes) qui sont de plus en plus nombreux à s'inquiéter de ne plus recevoir les documents d'information indispensables à leurs travaux.
Pendant ce temps, d'autres ministères ont mis en place de nouveaux services alliant travaux statistiques et études comme la Dares ou, plus récemment, la Drees au ministère de l'Emploi et de la Solidarité. Cette nouvelle direction est présentée par son directeur comme émanant d'une volonté du ministère de l'Emploi et de la Solidarité de " se doter d'un appareil statistique performant qui soit au service d'une politique d'études, de recherche et de prospective, selon un mode de fonctionnement inspiré de celui de la Dares dans le domaine du travail et de l'emploi " (L'INSEE en direct, n°10, mars 1999). Au contraire notre service, tournant le dos au rôle de référence qui a longtemps été le sien, s'enfonce, quant à lui, dans une sorte de Moyen-âge éditorial qui lui fait perdre peu à peu son audience.

Depuis une dizaine de jours, cette situation s'est cristallisée par une décision ministérielle de blocage total des publications. Le prétexte était la création d'une charte graphique, proposant notamment le remplacement du logo DPD par celui du ministère.

La mobilisation de l'ensemble du personnel (y compris de l'encadrement intermédiaire) semble conduire à un déblocage partiel mais sans aucune garantie de poursuite.

Nous ne sommes pas dupes de ce problème de forme. La disparition du logo DPD montre bien la volonté de confusion entre la fonction de communication ministérielle d'une part, confiée à la mission de la communication (MICOM), et la fonction d'élaboration de l'information statistique d'autre part qui, elle, s'appuie sur des enquêtes et des travaux de nature scientifique et dont la qualité première est de proposer une information objective. 

Certains chiffres peuvent déplaire mais ne doivent pas pour autant disparaître de l'information destinée au grand public.

De manière plus générale, des problèmes de fond demeurent et touchent au contenu même de nos publications et de nos missions.

La DPD est absente de nombreux débats importants sur le devenir et les principaux enjeux de notre système éducatif. Ainsi, elle est devenue le spectateur passif des discours médiatisés et biaisés sur l'absentéisme des enseignants. 

Demain, faut-il s'attendre à ce que les sondages d'opinion réalisés par des sociétés de service privées tiennent lieu de statistiques ministérielles ???

Compte tenu de ces ambiguïtés et malgré les discours lénifiants, nous nous interrogeons sur les missions réellement attendues de notre direction. La situation actuelle conduit selon nous à l'extinction progressive de ce qui faisait un des intérêts majeurs de notre direction, ce que nous ne pouvons accepter.
 

Cette situation est préjudiciable au devoir d'information du public qui est le nôtre. Des garanties nous assurant la capacité éditoriale qui nous est nécessaire sont indispensables à très court terme. Le personnel de la DPD restera mobilisé jusqu'à l'obtention d'une réponse claire à ce sujet.
 
 

LE PERSONNEL ET LES ORGANISATION SYNDICALES (CGT, CFDT, FEN-UNSA) DE LA DPD 
 

 

Quelques exemples ...

LES NI (Notes d'information, 4 à 6 pages)
 
 

Chaque note fait le point sur un des aspects du système éducatif et donne sous forme synthétique et claire l'essentiel des dernières exploitations d'enquêtes et d'études(1).

c'est la publication (hebdomadaire) de base de la DPD 

- dont la parution a chuté de 20 % en 1998,

- dont à ce jour 2 exemplaires sont sortis en 1999, au lieu des 10 prévisibles,

- dont certaines ont subi des retards s'étalant de 2 à 5 mois, ce qui affaiblit d'autant l'intérêt des chiffres qu'elles contiennent. 

 

c'est la publication (hebdomadaire) de base de la DPD 
 
 

- dont la parution a chuté de 20 % en 1998,

- dont à ce jour 2 exemplaires sont sortis en 1999, au lieu des 10 prévisibles,

- dont certaines ont subi des retards s'étalant de 2 à 5 mois, ce qui affaiblit d'autant l'intérêt des chiffres qu'elles contiennent. 

 

- NI n° 3 bloquée par ordre de la direction, elle est imprimée mais non diffusée ;

- NI sur le civisme des lycéens en attente depuis septembre ;

- NI « disparité dans les collèges » : complètement disparue du circuit de publication depuis le mois d'août (peut-être parce qu'elle révélait un accroissement des écarts entre les établissements) ;

- NI sur l'évolution récente de la scolarité et de l'insertion professionnelle des jeunes, commune à la DPD et à la DARES, toujours en attente. Le ministère du travail a été capable d'en assurer une diffusion bien plus rapide (décembre 1998), l'information a donc été mise à son seul crédit (cf. Premières informations et premières synthèses Dares n° 52.(1)

- la carte départementale des ZEP supprimée de la NI spécialement préparée pour le colloque du mois de juin dernier (parce qu'elle mettait en évidence des phénomènes qu'il « valait mieux » occulter).
 
 

La revue E&F (Education et Formations)

Revue trimestrielle d'étude et d'information. Des articles de fond couvrant tous les aspects du système éducatif. Un grand thème qui fait le point sur un sujet, à chaque numéro(1).

- un seul numéro paru en 1998

- E&F spécial « projections » dont le retard tend à rendre les données invalides (de nouvelles prévisions à court terme ont, en effet, été réalisées depuis). 

(1) citation issue du site internet du ministère de l'éducation nationale (http:\\www.education.gouv.fr) 

 

Les dossiers E&F
 

Chaque dossier, consacré aux résultats d'une étude ou d'une évaluation sur un sujet donné, présente un rapport complet et détaillé sur un des aspects du système éducatif français. Une large part est faite aux aspects méthodologiques nécessaires à la compréhension des résultats statistiques(1)

 

 

- 16 numéros en 1996 (du n° 61 aux n° 76), 21 numéros en 1997 (n° 77 à 97) et seulement 8 numéros en 1998 (n° 98 à 105) et un seul à ce jour en 1999 !!!

- Certains rapports de recherches financées par la direction connaissent un embargo total et se voient interdits de publication.

Les différentes missions à l'abandon

- Les banques d'outils d'évaluation sont rendus inutilisables par de nombreux problèmes matériels. Le personnel ne peut donc satisfaire les demandes de professeurs, d'inspecteurs, de responsables académiques réclamant ces outils d'évaluation et perd sa crédibilité. 

- InPEC, projet de grande envergure à l'origine, a été mise en place dans la plus grande discrétion (c'est une base de données d'indicateurs de l'école au collège destiné au pilotage des circonscriptions et à favoriser la liaison école-collège, InPEC est à destination des directeurs d'école, des principaux de collège et des inspecteurs).

- L'inventaire des laboratoires de recherche est passé à la trappe dans le grand chaos de la réorganisation des directions du ministère (TELELAB service qui était disponible sur le minitel puis sur le Web).

- Le passage désormais obligé par la DA (Direction de l'Administration) pour les publications sous forme informatique illustre la complexification des circuits (augmentation des aller et retour et échanges, multiplication des intermédiaires et donc augmentation des délais).

- Le manque d'impulsion pour la réalisation d'enquêtes ponctuelles est notable. Seuls les travaux dont la périodicité est prévue de longue date sont poursuivis. 



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