A qui profite le crime ?
Derrière cette volonté académique (voire nationale) de fermer
le Lycée d'Excideuil dans un très proche avenir ( dans 1 à 3
ans), se cache une réalité beaucoup plus grave qui vous concerne tous.
Pourquoi cherche-t-on absolument à supprimer le service public dans le
monde rural ?
La gendarmerie, le rail, la poste, les hôpitaux, l'enseignement et aujourd'hui
le trésor public, tous ces domaines connaissent les mêmes phénomènes
: fermeture, réduction du personnel sur les emplois fixes, délocalisation
sur les grosses agglomérations. Et pourquoi ? Cela se résume en quelques
mots :
Mondialisation, Europe, concentration, rentabilité, profit.
Mais profit pour qui ? Pour vous ? Sûrement pas !
Qu'est-ce qui va motiver de jeunes couples à rester ou à s'installer
dans une ville comme Thiviers, Excideuil ou Nontron si l'école, la plupart
des démarches administratives, fiscales et autres doivent être effectuées
à Périgueux ou à Bordeaux ?
Ne pensez pas que cela ne vous concerne pas ! Bien au contraire ! Certes pas demain,
mais bientôt Et le retour en arrière ne sera plus possible.
En supprimant un lycée par souci de rentabilité ou à
cause d'une baisse des effectifs, certes réelle, mais largement provoquée
par des rumeurs, par des préjugés et par une inertie évidente
de ceux qui ont le pouvoir d'inverser les choses, on remet en question une des clés
de voûte de notre société fondée sur la fraternité,
l'égalité, la liberté, et la solidarité.
La disparition de ce lycée en particulier c'est :
L'exode assuré de la jeunesse du Nord de la Dordogne.
L'abandon de tout développement dynamique (cinéma, infrastructures
culturelles et sportives).
C'est le déménagement massif de plusieurs ménages.
C'est une baisse certaine du chiffre d'affaires de tous les petits commerçants,
des auto-écoles...
C'est une réduction évidente de toutes les rentrées fiscales
pour les communes.
C'est la suppression de lignes de transport (Car, train) dont la fameuse rentabilité
ne sera plus suffisante.
C'est la désertification intensive des petits hameaux.
C'est la réduction des aides, des subventions qui ne se justifient plus.
C'est...faut-il continuer la liste ?
Les derniers conseillers municipaux ruraux devront-ils dorénavant s'interroger
sur la rentabilité de l'école maternelle ou primaire, sur la rentabilité
de l'éclairage public, sur la rentabilité des services de mairie, sur
la rentabilité du cimetière ? Mais où allons-nous ?
Derrière ce lycée se cache tout un symbole, un veritable choix de
société. Donner à tous un accès à l'enseignement
de proximité et dans les meilleures conditions ou favoriser la concentration
sur les villes (on constat d'ailleurs les effets actuellement, violence, délinquance,
racket) en sachant que l'on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs (surtout
s'ils viennent de la campagne).
Ne restez pas inactifs, réagissez avec vos moyens, refusez cette société
que l'on nous présente comme une fatalité, écrivez au maire
de vos communes qui ne seront pas indifférents surtout à l'approche
des élections de 2001, écrivez aux conseillers généraux
et régionaux, et surtout au ministère de l'éducation nationale
qui est responsable de cette politique au grand mépris de ses usagers. Faites
des pétitions, joignez-vous aux manifestations, n'écoutez plus ces
ragots qui vous divisent, au contraire faites circuler des informations positives
sur votre région, vos écoles, vos services. Vous payez des impôts,
vous avez droits à ces services sur un plan local.
L'avenir du lycée d'Excideuil, du LEP de Thiviers, comme celui d'autres
lycées, collèges, écoles primaires et maternelles se joue actuellement.
C'est l'avenir de vos enfants, petits enfants, neveux, nièces, ou cousins,
mais aussi c'est votre mode de vie, vos avtivités pour la plupart subventionnées.
Et ne nous laissons pas berner par de fausses promesses. Des emplois jeunes, des
vacataires, des maîtres auxiliaires, des contractuels, toute cette main-d'oeuvre
méritante mais sous payée, corvéable à souhait, ne pourra
pas décemment se substituer (d'ailleurs ce n'est pas sa fonction première)
à des enseignants formés et titulaire du Capes.
Merci d'avoir lu cette information, son objectif étant une prise de conscience
et le refus de cette politique (fût-elle de gauche ou de droite, voyez-vous
d'ailleurs une réelle différence aujourdh'ui ?).
Un enseignant, thibérien depuis peu, qui réfléchit à
l'avenir de ses enfants et à son futur déménagement !
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