- la démission d'Allègre est d'abord affaire de dignité ; nous ne voulons plus être représentés par quelqu'un qui n'a cessé de nous humilier par des propos mensongers et diffamatoires afin de dévaloriser notre fonction aux yeux des citoyens. Des professeurs toujours absents, trop payés, nantis, etc., voilà bien la preuve que le système est à réformer !
- dès lors, les attaques objectives et répétées du ministre contre notre statut et nos conditions de travail (baisse de la rémunération des H.S., diminution des congés en lycée, mise en péril de la formation permanente, refus de dialogue avec les syndicats majoritaires, baisse globale du nombre de postes aux concours, multiplication des «emplois-jeunes » et des «aides-éducateurs» se substituant, dans la précarité, aux professeurs) ne sont nullement des «erreurs de communication» comme un ministre aux abois tente aujourd'hui de le faire croire, mais révèlent brutalement et cyniquement une politique de sabordage du système public d'éducation. La défense de nos intérêts ne saurait donc se comprendre en termes simplement corporatistes, mais elle engage avant tout une autre idée des missions de l'Education Nationale.
- nous ne voulons pas, en effet, comme le suggérait le rapport Meirieu, transformer l'école en «lieu de vie» ou de socialisation, mais nous voulons une école qui reste une école, c'est-à-dire un lieu de transmission du savoir, où se forme l'esprit critique et informé des citoyens dont la société présente aurait tant besoin. Les «sauvageons» ne sont pas l'échec de l'école, ils sont l'échec de l'absence de l'école. De ce point de vue, le lycée «allégé» , loin de réduire les inégalités, les renforce et les perpétue.
- la démission du ministre est, selon nous, le préalable à l'instauration d'un débat fondamental sur les finalités de l'école de la République , débat qui devra être réellement démocratique (et d'une autre tenue que la parodie de consultation du questionnaire Meirieu) et qui permette de réfléchir à l'adaptation toujours nécessaire de l'institution scolaire sans en dénaturer l'esprit ni les principes et sans entraîner l'école, comme les projets ministériels le voudraient, à n'être qu'un outil au service du libéralisme. (Voir sur ces points l'étonnante convergence Allègre-Madelin).
Cette démission ne sera acquise que par la multiplication des
protestations. C'est pourquoi nous appelons tous les établissements
scolaires de Franche-Comté à constituer des collectifs pour
la démission ainsi qu'à préparer la mobilisation de
tous les enseignants et acteurs de l'Education Nationale pour la grève
du 15 mars et la manifestation nationale à Paris le 20 mars.
Nous nous proposons de centraliser au lycée Nodier les initiatives
prises en ce sens afin de les fédérer en un collectif régional.
Contact : [email protected]