La colère des élèves ne cesse de s'étendre,
et cette année, c'est dès la rentrée. Comme l'an dernier,
elle est le révélateur d'un malaise profond.
Que dénoncent les élèves ?
1 - Le manque de moyens
Nombreux sont les postes d'enseignants non pourvus, et les élèves
non affectés. Le nombre des vacataires non qualifiés a augmenté
de façon vertigineuse, car le gouvernement ne veut pas créer
de véritables postes. Les professeurs absents sont moins remplacés
qu'avant, puisqu'il faut maintenant une absence de plus de quatre semaines
pour que les élèves aient droit à un remplaçant.
Les classes restes surchargées.
2 - Le nouveau lycée light
L'an dernier comme aujourd'hui, ils demandaient de bonnes conditions
d'études. Mais jamais leurs critiques n'avaient porté sur
les savoirs qu'on leur enseignait. Ils n'ont obtenu que des allégements
de programmes et d'horaires, au lieu des allégements d'effectifs
qu'ils demandaient. Au lieu de bonnes conditions de travail pour qu'ils
soient à même d'assimiler des contenus exigeants, on leur
a laissé de mauvaises conditions, en appauvrissant les contenus
et en destructurant les savoirs. Faute de pouvoir répondre à
leurs exigences légitimes, on a dilué les disciplines et
leurs savoirs spécifiques dans une priorité donnée
à la communication et à la « citoyenneté »,
dont ils savent bien qu'elles ne leur donneront pas les moyens intellectuels
pour acquérir un bagage qualifiant.
3 - La méthode Allègre
Sa démagogie bavarde et méprisante, comme partout où
il est passé, du B.R.G.M. au ministère de la recherche, n'a
pu tromper les gens qu'un temps, et ne tient pas l'épreuve de la
réalité. Pour jeunes qu'ils soient, les lycéens se
sont bien rendu compte qu'il les a dupés, et c'est aussi la raison
de leur colère. Allègre les a considérés comme
des clients naïfs qu'une campagne de promotion et de marketing comme
la consultation lycéenne pourrait séduire ; il a maintenant
le retour de son mépris. Il a bien essayé d'employer les
recettes utilisées au début de son ministère : quelques
bons gros mensonges jetés en pâture à l'opinion publique.
Hier, les dysfonctionnements du système scolaire venaient de
« l'absentéisme » des enseignants ; aujourd'hui,
c'est la faute des femmes enceintes. Mais cette tactique, on l'a vu par
l'ampleur de la mobilisation, ne paye plus.
4 - les promesses fallacieuses
- On leur avait dit que le problème du manque d'enseignants
était un problème de répartition, que la gestion déconcentrée
allait résoudre. Il n'en a rien été.
- On leur avait dit que les allégements d'horaires et de programme
permettraient des allégements d'effectifs : il n'en a rien été.
- On leur avait dit que l'entrée massive d'emplois - jeunes et
de « locuteurs natifs » allait résoudre tous leurs problèmes
: ils refusent ce personnel non qualifié.
A l'école, à l'université, dans la recherche, la
démagogie d'Allègre ne masque plus son incompétence
: il doit partir. |