Rencontre du " Collectif des enseignants de l'Académie de Grenoble " 
avec Daniel Cohn-Bendit, député européen, le 21 avril 1999


Comme annoncé, sauf au principal intéressé, le Collectif , représenté par une dizaine de ses membres, a rencontré de façon informelle et impromptue , la tête de liste des " Verts " aux prochaines élections européennes.

Prévue initialement en plein air au kiosque du Jardin de Ville de Grenoble, cette rencontre s'adressait d'abord à diversesassociations ou...collectifs de jeunes autour du thème :
"  Que peut faire le politique au niveau européen pour favoriser l'émergence de projets initiés par des jeunes ? " .
En raison de la pluie battante, la réunion a eu lieu directement dans un café - restaurant de la Place St-André où D-C-B devait déjeuner en compagnie des jeunes et de ses hôtes.
Le Collectif a donc " accueilli " le député européen qui s'est arrêté quelques secondes devant la banderole " L'école est en danger " et lui a emboîté le pas....
Malgré nos demandes répétées , discrètes , polies, mais fermes , D-C-B et son hôte principal, Pierre Kermen, 17ème sur la liste des Verts et président du groupe des élus écologistes à la Ville de Grenoble ont refusé que le Collectif s'exprime quelques instants , à l'issue de la présentation faite par les collectifs de jeunes.
Le Collectif s'est éclipsé non sans remettre à D-C-B une enveloppe, contenant divers documents, dont la lettre du Collectif aux parents, sa plate-forme et le compte rendu de sa précédente rencontre avec François Hollande. Ladite lettre a été largement distribuée aux nombreux journalistes de presse et de télévision qui accompagnaient D-C-B .
Un peu avant quatorze heures, de retour au restaurant, le Collectif, après quelques minutes d'attente, a eu (enfin) la possibilité de rencontrer D-C-B qui nous apercevant s'est écrié : "  Les enseignants ! ! ! "....
Venant à notre rencontre, il s'est assis sur un tabouret , entouré par le Collectif et une nuée de journalistes( prenant des notes .......) et des photographes nous mitraillant ...
Après une présentation rapide du Collectif, nous sommes rentrés dans le vif du sujet : Allègre et ses réformes. 

Malgré sa relative brièveté(20 '), une discussion assez vive a permis de constater :

1. un seul point d'accord sur Allègre et ses " méthodes " que D-C-B semble réprouver,
bien qu'il pense que notre différend avec le ministre relève de problèmes de " communication " et de forme , bien plus que de fond... 

2. de multiples désaccords quant aux " nouvelles " missions de l'école, D-C-B partageant largement et globalement le point de vue
d'Allègre, indiquant que le rapport Meirieu recevait son assentiment sur de nombreux points ( non précisés), l'école devant jouer un " rôle de substitution, face à la perte des repères liée à l'éclatement de la famille ".
D-C-B a reconnu qu'une augmentation substantielle du budget de l'Education nationale était nécessaire, mais qu'elle ne pourrait se faire qu'au détriment d'autres budgets , ce qui rendait, selon lui, la question chimérique.
L'Europe n'a pas été absente avec le rappel de cette citation de Jean Monnet, extraite de l'introduction de l'un de ses discours :
"  Il aurait fallu commencer par construire l'Europe culturelle " . La conclusion de D-C-B a porté sur le nécessaire " débat de société " qui doit précéder " une profonde réforme de l'enseignement pour niveler les inégalités " .


P.S. : D-C-B  ne semble guère apprécier le système des prépas et encore moins que certains profs de prépas aient un rôle actif au sein du Collectif...puisqu'il a interpellé le Collectif en s'éloignant : " Ne vous laissez pas mener par les prépas !... "  
Il a ensuite répondu à une interview de FR 3, avant de prendre la route du Trièves...

N.B. : AUCUNE mention de l'entrevue dans la presse , FR 3 ou M 6 qui ont donné la priorité aux 80 représentants du B.T.P., casqués, qui ont barré la RN 75 une demi-heure pour pouvoir débattre avec D-C-B de l' A 51 dont le chantier est interrompu....

Bruno Ferrand


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