Compte-rendu de la réunion du collectif pour l’unité des enseignants et des organisations syndicales en défense de statut 20 novembre 1999.

Le collectif s’est réuni à l’appel des enseignants du lycée Sidoine Apollinaire. Il a rassemblé 18 collègues venant de 10 établissements différents. 

Tous les éléments d’information qui nous parviennent confirment l’appréciation qui avait été portée par les initiateurs du collectif. A partir des rapports Bancel, Monteil et Blanchet, il s’agit bien de porter un coup décisif à notre statut : annualisation conformément à la loi Aubry dite des 35 heures, abrogation des décrets de 50 qui définissent nos obligations en heures d’enseignements définies hebdomadairement au profit d’obligations différentes selon les collègues, «négociées» par chacun d’entre eux auprès du chef d’établissement, du conseil d’administration, du «conseil scientifique et pédagogique», remise en cause du caractère disciplinaire de notre enseignement avec les nouvelles procédures d’évaluation (épreuve triennale devant un jury composé du chef d’établissement, d’un inspecteur de la discipline et d’un inspecteur non membre de la discipline), liquidation de toutes les bonifications horaires actuellement en vigueur (heures de première chaire, heures pour effectifs lourds, etc.)

Cette offensive s’accompagne de la plus grave attaque contre l’égalité des élèves dans le droit à l’instruction. Les dotations d’établissement seront variables selon les établissements et la «valeur» présumée du «projet d’établissement». Elles seront subordonnées à la réalisation d'un «contrat d'objectifs» négocié avec les autorités locales et le rectorat. D'ores et déjà cela s'accompagne de la remise en cause de la carte scolaire avec mise en concurrence des établissements. Par exemple, l'administration, conformément aux directives du gouvernement a décidé de supprimer la distinction des périmètres scolaires des collèges Blaise Pascal et Jeanne d'Arc, les mettant ainsi en concurrence sur la base de leur «projet d'établissement». Voilà pourquoi la défense du satut est étroitement liée pour nous à la défense de l'enseignement public.

Le collectif a pris connaissance des dernières mesures gouvernementales concernant les Lycées Professionnels qui vont plus loin encore dans la liquidation de notre statut avec la mise en place des «professeurs associés» qui sont en fait des employés d'entreprises privées qui seront chargés pour une part de leur emploi du temps d'assurer des cours devant les élèves des LP. Ces «professeurs» ne bénéficient bien entendu d'aucune des garanties des professeurs de LP. Ils n'en ont pas non plus la qualification. 
 

Il faut savoir que s'agissant des professeurs de lycée et de collège, Allègre, au nom du gouvernement, avec un parfait cynisme a indiqué que les mesures tomberaient à partir du 15 décembre. Les élections professionnelles ont lieu le 7 décembre mais le ministre a indiqué que tout cela se déciderait «dans une concertation approfondie avec les organisations syndicales représentatives» mais pas avant le 15 décembre car il ne souhaite pas que «cette concertation franche et constructive perturbe si peu que ce soit la campagne des élections professionnelles». Les collègues apprécieront...
Le collectif a pris connaissance des prises de position massives des collègues dans les établissements où ils ont été réellement informés des menaces qui pèsent sur eux.ÝOutre la prise de position de l'assemblée réunissant 28 collègues à Sidoine Apollinaire, signalons la pétition largement majoritaire des enseignants du collège de Trémonteix, une pétition signée très largement au lycée Banville de Moulins qui va dans le même sens. 

Le collectif avait invité à sa réunion l'ensemble des représentants académiques des syndicats (SNES, SNETAA, SE FEN, CFDT SUD, SNALC CSEN, CGT, FO). Aucun syndicat sauf FO n'a répondu à notre invitation ou envoyé un courrier nous faisant connaître sa position. Une décision immédiate du collectif a consisté à désigner 5 collègues pour rencontrer Frédérique Rolet, secrétaire générale du SNES de passage à Clermont. Vous trouverez au verso les réponses qui nous ont été faites tant par le représentant académique FO [1], que par la secrétaire générale du SNES [2]. 
Dans l'immédiat, le collectif continue et amplifie sa lutte sur les objectifs indiqués dans notre premier appel. 
L'ensemble des directions nationales des syndicats enseignants doivent : 

  • se prononcer clairement pour le rejet pur et simple des rapports Bancel, Monteil et Blanchet
  • rompre immédiatement toute concertation avec le gouvernement, concertation qui se situe sur le terrain de la destruction du statut


Dans ce but, le collectif a décidé: 

  • De reprendre à son compte la pétition signée par la très grande majorité des professeurs du collège de Trémonteix: nous vous invitons à la signer massivement. 
  • De convoquer immédiatement une nouvelle assemblée du collectif ouverte à tous les collègues dès que la nécessité s'en fera sentir en particulier en relation avec les mesures gouvernementales à venir. 


La réponse de Frédérique Rolet, secrétaire générale du SNES à la délégation du collectif : 
«notre logique n'est pas: ou Bancel-Monteil ou rien. Nous ne voulons pas du statu quo. C'est pourquoi nous sommes demandeurs d'une négociation. Jusqu'à présent, il n'y a pas eu de négociation. Notre participation à la mission Bancel, je n'appelle pas cela négociation. Nous ne sommes pas contre la modification du statut ni contre la modification des décrets de 1950. Le problème c'est dans quel sens on y touche. Peut-on être contre la réduction des maxima de serviceÝ? Il faut prendre en compte les évolutions de notre métier ; la demande du travail en équipe reste très forte.»

La réponse du représentant académique FO: 
«Nous avons pris position contre les rapports de manière claire. Ceci étant, le rôle d'un syndicat, c'est de négocier, c'est, lorqu'il y a accord, de signer l'accord.»Un collègue du collectif lui ayant demandé comment il conciliait l'affirmation selon laquelle son syndicat se prononçait contre les rapports et la prise de position de la Fédération des Fonctionnaires FO qui, à propos de la loi Aubry déclare: «la mise en oeuvre de cette nouvelle réglementation et les adaptations éventuelles doivent être négociées à tous les niveaux et faire l'objet d'une véritable concertation». Le responsable FO a dit: «nous sommes pour négocier la réduction du temps de travail, pas la loi Aubry. Peut-on être contre la réduction des maxima de service des professeurs d'EPS par exemple ?»
Le collectif ne peut que constater que ces réponses ne correspondent pas à ce que demandent les collègues. Elles rendent plus que jamais nécessaire la continuation et le renforcement de la lutte. 

Pour contacter le collectif dans les établissements où il est d'ores et déjà : 
R.Michel, lycée Sidoine Apollinaire, Clermont-Ferrand
T.Faugier, lycée A.Brugière,Clermont-Ferrand
F.Dupuy, lycée Jeanne d'Arc, Clermont-Ferrand
H.Elie, Lycée Blaise Pascal, Clermont-Ferrand
E.Lasgouttes, lycée Voie Romaine, Chamalières
F.Olivier, Lycée Murat, Issoire
O. Rougerie, lycée de la haute Auvergne, Saint Flour
J.L.Roussel,collège Trémonteix, Clermont-Ferrand
J. Barathon, Lycée Banville, collège Péguy, Moulins
Si tu souhaites recevoir en nombre les tracts du collectif, la pétition qu'il fait circuler, tout contact: A.Mallet, lycée Sidoine Apollinaire, rue Richepin, Clermont-Ferrand 63000. Tout versement en soutien à notre action, chèque libellé à A.Mallet (1250f ont été recueillis à ce jour pour 350f de frais de tracts et d'envoi).
 


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