mars 2001

LA dotation horaire globale

et la résistible ascension des T.P.E.

Bientôt se tiendront les C.A. sur les D.H.G., et sur la ventilation prévisionnelle des heures pour la prochaine année scolaire.

Un constat s’impose : le nouveau ministre fait appliquer sans états d’âme la réforme prévue par Allègre ; l’imposition des T.P.E. en première s’est faite contre vents et marées, malgré les résistances et les problèmes rencontrés. Certes, dans un certain nombre de lycées, cette application est de pure forme, car les heures servent à faire cours. Mais la face est sauvée, et surtout, la place est ainsi déjà prise aux heures disciplinaires. La majorité des professeurs, des syndicats, et des proviseurs demandait de surseoir à leur extension en terminale. Or nous les voyons apparaître, à pas de loup, dans les structures prévisionnelles de l’an prochain, représentant de nouvelles amputations des horaires disciplinaires. Pourtant, leur mise en pratique en première a rendu sensible un défaut rédhibitoire : elle aggrave la différence de niveau entre établissements : les bons lycées peuvent, par le biais des T.PE., se payer le luxe d’emmener leurs élèves plus loin. Mais les lycées qui scolarisent des élèves dont les acquis fondamentaux ne sont pas stables n’ont plus assez d’heures disciplinaires pour les consolider.

Il est souhaitable de stimuler la curiosité, l’initiative, et l’autonomie des élèves qui possèdent déjà des bases solides, mais cela ne doit pas se faire en rognant sur les horaires nécessaires à l’acquisition de ces bases.

Pourquoi cette marche forcée malgré toutes les résistances et toutes les mises en garde ? Il s’agit bêtement d’un problème de calendrier. Il faut que les T.P.E. soient installés en terminale dès la rentrée 2001, pour que, les élections passées, la réforme annoncée du bac puisse les prendre en compte pour la session 2002 / 2003.

On nous a répété que les T.P.E. étaient le point le plus important de la réforme. Nous avons dit que c’était le Cheval de Troie qui visait à faire éclater le bac. Nous y voilà. Même si le discours triomphant sur les finalités de la réforme a disparu, elle n’en continue pas moins à être mise en place.

Continuons à refuser de mettre en place les T.P.E. et proposons, dans les prochains C.A. des motions expliquant pourquoi nous utiliserons ces heures pour compenser les réductions d’horaires dans les disciplines.