Action

 

Chers collègues,
Alors que l'on annonce que les manuels seraient payés par les conseils régionaux, certains se disent qu'après tout, pourquoi ne pas renoncer au boycott, et choisir le moins mauvais de ces manuels, puisqu'ils sont "gratuits" ?
Nous maintenons notre appel au boycott. Si les manuels nous semblaient indigents l'an dernier, ce sont les mêmes, et on constate chaque jour la nocivité des nouveaux "programmes", et pas seulement celui de 2de. Or les manuels deviennent souvent pour les élèves l'exemple et le modèle.

Les nouveaux manuels commencent à pointer leur nez en 1ère. Quelques constatations rapides : tout d'abord, confirmation du fait qu'en ES "on" veut des "prof de stat", en L des "prof d'informatique", d'ailleurs le "programme" n'est plus intitulé simplement "mathématiques". Les manuels de 1ère S sont bien indigents, pour la plupart des éditeurs il n'y a plus qu'un tome, contre 2 avant, sauf chez Terracher, mais chez lui aussi la baisse est évidente. Certains éditeurs "sortent" 2 collections alors que ce n'était pas le cas jusqu'ici. On peut lire dans un "ouvrage" de Nathan, pour présenter le
"livre" : "une nouvelle approche des mathématiques pour les élèves d'aujourd'hui" ... Cette simple phrase résume le mépris pour les élèves. Nous ne pouvons pas aller en cours en méprisant nos élèves. Devons-nous passer pudiquement sur les études de fonctions affines avec la dérivée ? Certes, on pourrait nous dire que c'est pour vérifier sur un exemple simple et connu que "ça marche bien", mais tout d'abord c'est grotesque, d'autre part il y a peu, en exemple simple et déjà maîtrisé, on prenait un trinôme ... Devons-nous passer pudiquement sur les "méthodes de vérification" de la valeur d'un nombre dérivé, quand toutes ces méthodes consistent à demander la réponse à une calculatrice ou à un logiciel ?
Les logiciels sont là aussi omniprésents, omnipotents, omniscients. Quelle pitié ... Et encore, nous n'avons pas reçu Dimathème, souvent à la pointe de l'indigence, ni Delagrave, qui a décroché le pompon en 2de et se doit de continuer sur sa lancée pour "tenir son rang".
Des IPR ont cité dans des réunions ou au cours d'inspections dans d'autres lycées les noms de 2 lycées du Val d'Oise, tentant de démonter les arguments, ... : c'est très bon signe, si les IPR ne sont pas à l'aise ...

Veuillez trouver en bas de ce message :

1) l'appel du collectif sauver les lettres au boycott des manuels, il est inutile que nous répétions ce qui est déjà si bien dit par d'autres.

2) en ce qui concerne ce collectif, et donc leur discipline, des exemples de choix de manuels, anciens bien entendu, pour bien montrer qu'ils sont meilleurs, n'hésitez pas à en faire part à vos collègues de lettres.

Il serait bon de faire savoir aux éditeurs que nous souhaitons la réédition des ouvrages antérieurs, car ça remontera ... puisque presque toutes les "équipes" comprennent (au sens de contenir) au moins un IPR.

Bien cordialement,
collectif sauver les math
[email protected]
http://www.multimania.com/sauvezlesmaths


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BOYCOTTER LES NOUVEAUX MANUELS

Les conseils régionaux proposeraient pour la rentrée prochaine aux élèves de Seconde, par un système de chèques-livres à faire valoir auprès des libraires ou des fédérations de parents, la gratuité des manuels scolaires. Cette nouvelle disposition conduit chaque établissement à établir une liste de manuels par matière.
En français le boycott des manuels de la réforme, lancé l'an passé sur Sauver les Lettres, est bien sûr à reconduire. En effet, si cette gratuité représente certes une aide considérable pour les familles, elle va aussi permettre malheureusement dans certains établissements de faire passer les réformes par le biais des manuels. Il nous faut donc nous montrer vigilants et prêts à réagir, et prévoir un autre type de manuels pour notre matière, puisque même si nous n'en voulons pas, il y aura de toutes façons de l'argent pour en acheter.

Quatre arguments...

1) Pour une raison objective : les nouvelles épreuves anticipées de français ne sont pas encore définies, il n'est pas donc question d' adopter des manuels qui se consacrent à des formes d'écrit dont rien ne dit officiellement qu'ils auront cours à l'examen, et qui bien sûr n'abordent pas du tout les épreuves actuelles d'argumentation, de commentaire composé et de dissertation qui peuvent encore être un certain temps les objectifs de nos élèves. Ces manuels sont donc peut-être d'emblée inadéquats et il n'est pas question de pénaliser nos élèves ou leurs familles en les faisant acheter. Il suffit de reconduire les anciens manuels.

2) Parce que ces manuels sont d'une pauvreté consternante, sans aucun rapport avec les exigences des épreuves actuelles, et que leur contenu témoigne d'un tel abaissement de la formation et d'une telle stérilité intellectuelle que nous ne pouvons décemment proposer à des parents et à des élèves l'achat de livres qui présentent une image aussi dégradée de la matière que nous enseignons.

3) Parce que ces manuels sont le résultat et le reflet exact de programmes que nous contestons : ils en ont tous les défauts : éparpillement des notions, éclatement des apprentissages, réduction des objectifs du baccalauréat à celui du brevet des collèges, formalisme creux, utilisation instrumentale des grands textes, disparition d'une véritable formation littéraire au profit de quelques éclairages arbitrairement choisis.

4) Parce que nous n'avons pas été consultés pour l'élaboration de ces programmes, que nous les avons combattus par des pétitions, des protestations et des mouvements de grève que nous ne trahirons pas, que nous avons de nos élèves une idée plus haute que celles des réformateurs, et de notre enseignement une conception plus élevée que
celle que l'on veut nous imposer.

L'examen raisonné de la plupart de ces manuels les condamne de lui-même. Par ailleurs, il constitue à lui seul un excellent commentaire des programmes, en montrant concrètement par les réalisations auxquelles ils conduisent, quelles dérives, quels
errements et quel abêtissement ils représentent.

et des propositions :

Inscrire sur les listes de Seconde et Première, en les répartissant sur les deux années, les manuels dont nous nous servions auparavant : collections de textes chronologiques et d'histoire littéraire, ou anthologies par siècles, récentes mais devenues en peu de temps, du fait de leur qualité, des classiques. Le principe étant de court-circuiter les nouveaux manuels au profit des seules anthologies littéraires.
Par exemple :
Collections complètes en cinq ou six tomes, avec histoire littéraire développée et synthèses sur ouvres et auteurs :
- Littérature, NATHAN (1988-1989), sous la direction de Henri Mitterand.
- Itinéraires Littéraires, HATIER (1988-1991), sous la direction de Georges Décote et Hélène Sabbah (intéressant parce que A. Armand, maintenant membre du GE, en a assuré le premier tome Moyen-Age - XVIème, en 1988, et qu'on peut la placer devant ses contradictions).

Anthologies en deux tomes (Moyen-Age XVIIIème / XIXème-XXème), comportant des repères de méthode, moins coûteuses, qui peuvent correspondre aux sommes allouées :
- Langue et littérature, NATHAN (1992), sous la direction de Henri Mitterand
- Littérature, BORDAS (1997), sous la direction de M. Avierinos, D. Labouret, M.H. Prat.


Intérêt : empêcher bien sûr la vente massive des nouveaux manuels ; faire rééditer les anciens, et montrer le besoin qu'on en a ; travailler au profit des élèves et du respect de notre discipline.


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