Editorial



 

Nous avons ouvert ce site dans le cadre de la lutte contre les réformes de l'enseignement. Elles programmaient, pour une majorité de professeurs, la destruction des missions de service public de l'école :

  • dégradation des exigences de niveau et de culture
  • déviation de la fonction d'enseignement et de structuration par l'étude vers une fonction de socialisation primaire et de camouflage des problèmes sociaux qu'on refuse de traiter économiquement et politiquement.

Nous avons dénoncé les trois conséquences qui se vérifient un peu plus chaque jour :

  • intégration rampante des entreprises commerciales
  • privatisation de l'enseignement de qualité
  • et son corollaire :

- condamnation des élèves pour qui les études auraient pu représenter une promotion sociale à végéter dans ces "lieux de vie" où les cantonne leur pauvreté.

- condamnation des jeunes que de véritables études adaptées auraient pu transformer en élèves, à errer de classe en classe en comprenant de moins en moins ce qu'on attend d'eux et à se réfugier parfois dans une violence désespérée.

Nous l'avons appelé le "Site anti-Allègre" du nom du "collectif pour la démission d'Allègre" que nous avions constitué.

Ce nom fédérait sur la personne haineuse du ministre les dénonciations des évolutions rendues nécessaires par l'abandon des solutions véritablement politiques et économiques ainsi que par l'avidité des marchés financiers, impatients de faire main basse sur ces gisements de profits que constituent les services publics.

Il va sans dire que la démission d'Allègre ne revêtait dans notre lutte qu'une dimension symbolique, ce personnage constituant simplement une banalisation de la haine anti-profs dont nous souffrons encore aujourd'hui. Mais nos analyses visaient à démontrer la cohérence économique, sociale, politique et idéologique de cette destruction programmée pour toute l'Europe au travers de ce qui se présentait comme une modernisation.

La chute d'Allègre a constitué une première victoire :

  • victoire sur la démagogie éhontée et sur un comportement insultant indigne d'un ministre
  • victoire sur le discours triomphant des pédagogistes, discours alors dominant qui n'ose plus s'afficher maintenant avec la même impudence.

Mais Lang continue comme prévu à imposer sans le claironner ou même en disant le contraire, les réformes annoncées. Elles prennent seulement un caractère maintenant concret (réforme de l'enseignement et du bac de français, réforme des programmes de philosophie, réductions drastiques d'horaires réduisant le contenu d'enseignement de certaines disciplines à un kit de survie). Cela interdit aux autruches de se cacher la tête dans le sable.

C'est pour cette raison que nos avons décidé, après la démission d'Allègre, de maintenir le site en changeant seulement son nom en "Sauvons l'école".

Le caractère généraliste du site était essentiel pour coordonner les luttes partielles et son ton impertinent satisfaisait une sensibilité à laquelle d'autres sites ne correspondaient pas.

Mais il nous faut nous rendre à l'évidence :

  • beaucoup de professeurs que les insultes d'Allègre avaient indignés se sont assoupis.
  • d'autres parmi nous, très motivés, ont choisi de se battre sur le fond des disciplines considérant avec raison que la mort des disciplines est un des objectifs de cette réforme ; elles continuent en effet à se référer à des savoirs et à des méthodes spécifiques et donc à des exigences facilement déterminables et évaluables . Le malstrom actuel qui impose à tout le monde de parler de n'importe quoi sans qualification, ne peut se mettre en place tant qu'elles résistent et que les professeurs tiendront à leur matière c’est­à­dire à une qualification reposant sur le savoir.
    C'est le but des associations et des site "Sauver les lettres" (http://www.sauv.net), "Sauver les maths" (http://www.multimania.com/sauvezlesmaths)
  • d'autres travaillent dans des groupements plus politiques, considérant que les problèmes sont européens et même mondiaux (ATTAC groupe éducation Ile de France, Politique autrement, etc. )

Il est vrai que les luttes sont extrêmement exigeantes puisqu'elles se construisent contre toutes les institutions, qu'elles soient politiques ou syndicales. Les bonnes volontés s'y épuisent et nous ne sommes plus assez nombreux sur ce créneau après trois années de lutte.

Nous fermons ce site en considérant d'une part que les fronts de lutte se sont déplacés actuellement et en restant prêts, d'autre part, à le réactiver si les événements et le type de mobilisation l'exigent.

Bon courage pour nos luttes admirables et difficiles.

 
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